Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

PIERRE JACQUEMIN - "En Roumanie court ce frisson fantastique..."

Kyralina Pierre Jacquemin România, Vertiges de saisonKyralina Pierre Jacquemin România, Vertiges de saison
Écrit par Grégory Rateau
Publié le 15 avril 2019, mis à jour le 15 avril 2019

A l'occasion de la sortie de son recueil de nouvelles fantastiques, România - Vertiges de saison, publié aux éditions Riveneuve, le Français Pierre Jacquemin était présent à la librairie Kyralina de Bucarest pour rencontrer son public francophone. La rédaction en a profité pour lui poser quelques questions.

 

 

 

Grégory Rateau: La saison Fr/Ro bat son plein, son slogan "Au-delà des clichés". N'avez-vous pas peur qu'avec cette approche fantastique les lecteurs français retrouvent ces clichés justement?

Pierre Jacquemin: Ils seront déçus s’ils s’attendent à retrouver des clichés sur la Roumanie. Pourtant, dans le récit « Entre Chien et Loup », on découvre un jeune couple à la recherche de fantasmes lors de la visite du château dit de Dracula ! Mais il n’y a rien ! Cependant, la visite finie, recherchant un hôtel …..la suite est à découvrir (rires).

 

Au-delà du folklore donc, y a-t-il toujours une aura d'étrangeté en Roumanie?

Sur la quatrième de couverture, il est écrit, qu’en Roumanie, partout, ‘court ce frisson fantastique irrésistible’. En effet, cela vient de l’incroyable beauté des paysages, des forêts enneigées dans la montagne qui bruissent bruyamment, des petits villages fins comme des aquarelles, des légendes toujours vivaces.

 

Lors de vos voyages en Roumanie, quelle rencontre a été la plus déterminante pour vous?

Ce sont les rencontres en 1992 à Timişoara, à Bucarest, à Braşov avec des gens si hospitaliers et généreux avec qui j’ai correspondu un certain temps. Une Roumanie exsangue à l’époque et noble !

 

Vous inspirez-vous de vos expériences pour raconter vos nouvelles ou d'histoires qui vous ont été rapportées?

Chaque récit part d’une expérience personnelle, absolument vécue, mis à part, bien sûr, le dérapage vers le fantastique ou le merveilleux qui allait de soi dans l’écriture !

 

Aviez-vous vous-même des a priori avant de découvrir ce pays pour la première fois?

Je pense que oui. En 1992, la Roumanie, tout juste sortie de la période Ceausescu, fascinait. Etudiant en serbe à Bordeaux, ce voyage en plein hiver depuis Belgrade, eut pour origine une grande curiosité et une certaine fascination.

 

Aviez-vous déjà lu des livres écrits par des Roumains avant de vous lancer dans l'écriture de ces nouvelles?

Très peu, presque rien, mis à part Cărtărescu que je découvre mais je suis toujours admiratif de la littérature fantastique de Micea Eliade : ‘Minuit à Sérampore’, par exemple que je vais essayer de lire en roumain très bientôt.

 

Vous êtes aujourd'hui à la retraite après une carrière dans l'enseignement. Pourquoi avez-vous décidé d'écrire?

Très jeune j’avais déjà écrit mais je fus refusé, à juste titre, je pense, par les éditeurs. Mon premier livre, un essai, sur la poésie de Constantin Cavafy fut publié alors que j’étais encore enseignant, en 2009 et livre fut réédité en 2014. Ce besoin d’écrire était revenu alors que j’étais étudiant tardif en grec moderne à l’Université de Bordeaux. Mais un recueil de poèmes « Voyages à l’Ombre de la Lumière » fut commencé lors de mes études de serbo-croate à l’Université.

 

Peut-on selon vous vivre du travail d'écrivain de nos jours? Comment ce dernier est-il perçu dans nos sociétés?

Combien sont-ils à vivre de leur travail ? Ce n’est pas mon but, il est trop haut, mais être lu par le plus grand nombre est une incroyable expérience. Je vois dans mon entourage, ce travail d’écrivain est perçu seulement comme un loisir ! Très peu réalisent la somme d’énergie et le nombre d’heures passées au bureau… Le stress et l’acharnement nécessaire à la sortie du livre ! C’est évidemment un métier.

 

Un nouveau livre pourrait-il voir le jour sur la Roumanie?

J’en serai très heureux. La région du Banat, découverte en 1992 … me fascine, la très belle ville de Timişoara, la ville de Reşiţa qui m’a curieusement fascinée, une nuit d’hiver et de brouillard. On verra …

 

 

Flash infos