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LAURENT JOUAULT - Photographe en boite

Écrit par Lepetitjournal Bucarest
Publié le 20 novembre 2016, mis à jour le 20 novembre 2016

A l'heure où la photographie devient synonyme de haute technologie, Laurent Jouault la ramène à ses origines. Il utilise de simples boites en fer, qui ont contenu des biscuits ou du café, pour faire des photos sur lesquelles s'affiche une réalité sans retouche, ni exagération.

 photo : Laurent Jouault

Prenez une boite en fer et faites-y un petit trou à l'aide d'une aiguille. A l'intérieur, placez-y un papier photographique et laissez la réalité s'imprimer. Pas d'objectif, pas de lentille, pas de capteur digital  : rien d'autre que la lumière et la magie de la chimie. ''Il y a un côté très aléatoire dans cette technique, mais au bout d'un certain temps, tu commences à maitriser tes boites'', explique Laurent Jouault. Cette technique s'appelle le sténopé et elle remonte aux origines de la photographie. Plus qu'un photographe, Laurent Jouault est un artisan photographe, qui refuse de se laisser emporter par le courant toujours plus rapide de la technologie. ''Plus le temps passe et moins j'utilise mon appareil photo digital'', dit-il. Un peu réservé, mais toujours souriant, il a un regard chaleureux. Et quand on lui demande de se définir en un mot, il choisit ''naturel... c'est, en plus, l'anagramme de mon prénom.''

Le voyage à Moeciu de sus

Ce sont les images d'un pays en révolution, plein d'espoir, qui ont donné à Laurent Jouault l'envie de venir découvrir la Roumanie. En 1989, il avait 20 ans. Son premier voyage dans ces terres qui l'ont fasciné s'organise en 1997. Il a 28 ans et accompagne un groupe de jeunes français dans le village de Moeciu de sus, au c?ur des Carpates (centre), en tant que directeur d'une MJC. ''C'était un autre pays qu'aujourd'hui, tient-il à préciser. Je me souvient que le jeu était de trouver des toilettes.'' Mais ces petits inconvénients ne gâchent rien à la réussite du séjour, où les rencontres que le petit groupe fera le marqueront autant que ses jeunes. L'expérience se renouvelle les années d'après. Puis Laurent rencontre Felicia, une fille du village. Leur petite fille né en 2002 en France. Cinq ans plus tard, la petite famille décide de venir s'installer en Roumanie. ''Je suis parti un peu à l'aventure, en prenant un an de congé sans solde, raconte Laurent Jouault. J'avais l'idée de faire de la photo et de restaurer l'atelier de menuiserie du grand-père de Felicia pour y faire un petit musée.''

La cabane aux images

Aujourd'hui, Laurent Jouault est connu comme ''le Français'' de Moeciu de sus. Le week-end et durant les vacances scolaires, il ouvre sa cabane aux images. L'entrée est gratuite. ''J'y expose de vieilles images, une collection de vieux appareils photo, dont le plus ancien est un modèle de 1905, et mes photos, que je vends et dont je vis'', détaille-t-il. Ses visiteurs sont surtout des Roumains. En parallèle, Laurent Jouault travaille sur différents projets. Cette semaine, il partira en France pour photographier une petite ville de Normandie, d'où il est originaire, avec ses boites. En septembre, c'est dans un centre d'art contemporain, toujours en Normandie, qu'il sera invité. ''Mes boites me font voyager'', s'amuse-t-il. Mais un autre projet le tient encore plus à c?ur  : faire un tour de la Roumanie pour révéler un autre regard sur ses grandes villes, grâce aux techniques anciennes de la photographie. ''J'installerai un petit laboratoire sur place, pour pouvoir développer mes photos'', précise-t-il. Une initiative qui offrira, sans aucun doute, une autre image de la Roumanie.

Jonas Mercier (www.lepetitjournal.com/Bucarest) Lundi 28 mars 2016

Pour en savoir plus sur Laurent Jouault : http://laurentfoto.blogspot.ro et http://cabaneauximages.blogspot.ro

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Publié le 20 novembre 2016, mis à jour le 20 novembre 2016

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