Pour la sortie en Roumanie d'un grand guide consacré aux huiles essentielles écrit par le docteur Fabienne Millet, notre rédaction a rencontré sa traductrice roumaine Madalina Ulmeanu également à l'origine de cette publication chez Curtea Veche. Madalina est en effet une passionnée des huiles essentielles et elle est également propriétaire de l'entreprise Natural Paris à Bucarest.
Grégory Rateau : Madalina, vous revenez aujourd'hui avec un guide passionnant des huiles essentielles écrit par le docteur Fabienne Millet, que vous avez traduit en roumain et préfacé pour Curtea Veche. Pouvez-vous nous parler de la genèse de ce projet ?
Madalina Ulmeanu : Oui, c’est un projet qui me tient à cœur et je suis très heureuse de cet aboutissement. La genèse de ce projet est très simple : tout commence un jour à Paris lorsque j’étais à ma énième formation avec Fabienne. En lui racontant l’évolution de l’Aromathérapie en Roumanie, les marques d’huiles essentielles de qualités différentes qui sont distribuées avec peu ou pas de conseil, car nous manquons de personnes formées dans le domaine, ainsi que des conséquences que cela entraîne : mésusages, inefficacité, contre-indications, problèmes connexes, l’idée nous est venue de faire paraître en Roumain LE GRAND GUIDE DES HUILES ESSENTIELLES par Fabienne Millet. C’est la Bible dans le domaine, qu’on peut consulter facilement à n’importe quel moment. C’est avec plaisir et honneur que j’ai effectué la traduction de cet ouvrage pour que tous les Roumains et Roumaines puissent bénéficier des bienfaits des huiles volatiles à usage thérapeutique, des conseils et de l’expérience de cette grande spécialiste qui, en 2008, m’a fait découvrir l’Aromathérapie scientifique moderne et m’a transmis sa passion.
Vous êtes une passionnée des huiles essentielles et votre formation dans ce domaine en France le confirme avec votre Cabinet d’Aromathérapie et Phytothérapie et votre boutique Natural Paris. Pensez-vous que cet ouvrage pourra faire découvrir à un plus large public les bienfaits des huiles essentielles ?
Oui, effectivement. Diplômée de l’Université de Médecine de Paris XIII en aromathérapie et phytothérapie, ma formation m’a permis de faire connaître les plantes médicinales et les huiles essentielles, les conseiller via mon cabinet et ma boutique, aider les patients, et être reconnue comme spécialiste aromathérapeute-phytothérapeute dans mon pays. Ainsi, la présentation et la transmission de leurs bonnes pratiques m’ont permis de réaliser avec succès mon challenge professionnel : l’implantation de l’aromathérapie en Roumanie.
J’interviens régulièrement dans la formation de professionnels de santé mais aussi auprès d’autres personnes en dehors du corps médical.
Je suis également en contact avec de nombreux revendeurs d’huiles essentielles, des particuliers en quête d’informations, des magasins BIO, des pharmacies, et la grande distribution sélective.
Aussi j’ai fondé et je dirige Natural Paris, une entreprise de distribution sélective de produits français BIO (huiles essentielles, gémothérapie, teintures-mères, complexes de plantes fraîches, soins, cosmétiques à base d’huiles essentielles, …), de conseil, de formation, … avec un showroom à Bucarest et un site marchand complet (présentations des produits, assistance, commercialisation, …)
Mais avec cet ouvrage mon souhait était non seulement de faire découvrir à un plus large public les huiles essentielles mais d’arriver à la démocratisation de leur utilisation en Roumanie. Que les Roumaines et Roumains arrivent à s’en servir chez eux en toute sécurité et à bon escient.
Car l’utilisation des plantes et surtout des huiles essentielles n’est pas anodine. L’Aromathérapie n’est pas une médecine douce comme on pourrait le croire, mais une médecine qui demande des précautions. Il y a des risques de neurotoxicité, d’hépatotoxicité, de dermocausticité ou d’irritations cutanées que certaines huiles essentielles peuvent provoquer non seulement chez les adultes mais encore plus chez les bébés et les jeunes enfants.
Parlez-nous de l'approche pédagogique du Docteur Millet.
Comme elle est scientifique et professeure depuis de nombreuses années, son approche pédagogique est très claire et bien structurée, ce qui permet aux médecins, pharmaciens et tous les professionnels de santé mais aussi au public large de consulter facilement son ouvrage.
C’est ce qui justifie son approche est qu’elle ne va pas « négocier » lorsqu’il s’agit des contre-indications et des précautions d’une huile essentielle. Quant à la prise d’HE par voie orale, ce n’est pas sa première intention, vu que la voie cutanée diluée est très efficace.
En quoi les huiles essentielles ont-elles changé vos habitudes au quotidien ?
Maintenant j’utilise d’avantage d'huiles essentielles de façon préventive que curative. Je les utilise aussi en bains aromatiques, pour le bien-être, pour assainir l’atmosphère, pour chasser les virus, parfumer l’atmosphère chez soi, au bureau ou dans la voiture, faciliter la concentration, la méditation, pour se relaxer, se détendre, ou encore pour assainir (les chaussures, l’aspirateur, les toilettes, la cuisine, les tapis, la salle de bains, désodoriser et nettoyer le frigo, etc).
Une fois qu’on commence à utiliser les HE, c’est sûr que nos habitudes changent car elles ont plein de vertus naturelles.
Avez-vous remarqué ces dernières années une demande plus importante de la part des consommateurs roumains pour les produits bio ?
Oui je trouve, mais le seul bémol c’est qu’ils ont encore un pouvoir d'achat faible et le BIO est limité à une certaine catégorie de personnes. Aujourd’hui on voit beaucoup de «magazine naturiste», de «Plafar» (=plantes phare) ou de rayons Bio dans la grande distribution. Le bio prend de plus en plus d’importance, indéniablement. Donc les Roumains, avec un peu de retard, suivent les tendances européennes.
Vous êtes également engagée pour l'environnement via votre boutique, en faisant du recyclage, un secteur à la traîne en Roumanie. Pour quelles raisons selon vous?
Le recyclage ne pourra se développer fortement qu’après une impulsion importante des pouvoirs publics (mairies, départements, Etat) afin de promouvoir et d’organiser davantage les emballages recyclés et leur récupération. Mais effectivement, pour un pays comme la Roumanie, le coût du traitement reste encore très élevé avec un pouvoir économique faible.
Quels sont vos objectifs pour l'avenir ?
Un de nos objectifs est de créer à Bucarest un Institut de soins personnalisés pour le corps, l’esprit et le mental avec et à base d’huiles essentielles. J’ai en tête les huiles essentielles de la marque française Florame que nous avons la chance de distribuer en Roumanie et à Natural Paris ainsi que l’Institut Florame à Saint-Rémy de Provence où l’on propose des protocoles thérapeutiques et de bien-être exceptionnels !
Et de continuer à faire connaître et utiliser l’Aromathérapie et la Phytothérapie en Roumanie. Pour cela j'attend la sortie d’un deuxième livre sur les bonnes pratiques de l’Aromathérapie dont je vous parlerai prochainement.