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IBRIK KITCHEN - Ecaterina Paraschiv : "La France m’a tout donné"

Ibrik Kitchen cusine balkanique Ecaterina Paraschiv Paris Top 5 de VogueIbrik Kitchen cusine balkanique Ecaterina Paraschiv Paris Top 5 de Vogue
Ecaterina Paraschiv entourée de ses deux chefs, Ovidiu Malisevschi et Bogdan Alexandrescu
Écrit par Sarah Taher & Grégory Rateau
Publié le 18 février 2019, mis à jour le 18 février 2019

Ecaterina Paraschiv a quitté la Roumanie à l'âge de 6 ans. Française d'origine roumaine, elle a relevé un pari un peu fou, amener les sarmale, les mici et la mamaliga au cœur de Paris. Son restaurant, Ibrik Kitchen, a récemment ouvert et il fait déjà fureur. Une cuisine d'inspiration balkanique avec des plats traditionnels quelque peu revisités qui ont valu à son restaurant d'être ajouté par Vogue sur sa prestigieuse liste du mois de janvier des «5 restaurants du moment à tester absolument à Paris». Interview pour LePetitJournal.com de Bucarest...

 

 

Pouvez-vous présenter brièvement votre équipe et votre restaurant?


Tout a commencé avec un coffee shop, Ibrik café, lancé en 2017 avec un côté balkanique assez assumé et, il y a deux mois, on a ouvert ce restaurant avec Ovidiu Malisevschi et Bogdan Alexandrescu, à la tête de la cuisine, et Georgiana Mihai qui est la seconde. Mon ambition n’a pas été d’ouvrir un restaurant de cuisine roumaine, mais plutôt d'inspiration balkanique, la cuisine roumaine ayant elle-même beaucoup d’autres influences, les sarmale par exemple ça vient des Turcs, le goulasch des Hongrois, … Et dans la tête du public français, c’est plus facile de comprendre une cuisine des Balkans, plutôt qu’une cuisine de la Roumanie.

 

Comment vous est venue l'idée de monter Ibrik Kitchen ?

 

Je suis en quête de mes origines, savoir d’où je viens, j’ai beaucoup voyagé dans les Balkans et j’ai trouvé une similitude entre tous ces pays. J'ai eu donc naturellement envie de transmettre cette culture par sa gastronomie. Je suis ensuite allée chercher mes deux chefs en Roumanie et ensemble nous nous sommes lancés dans cette aventure.

 

Quelle est la spécialité vedette de votre restaurant?


En ce moment, c’est le pastrami, les sarmale et les papanasi.

 

Avez-vous essayé d'adapter cette gastronomie traditionnelle, à tendance plutôt grasse, aux palais des Parisiens à la recherche de plats plus légers et fins?


Même si nos plats proviennent des recettes de nos mères et nos grand-mères, nos chefs les ont revisités et à travers leur technique culinaire, leur ont amené beaucoup plus de finesse, tout en modernisant leur présentation.  D’ailleurs, la cuisine balkanique n’est pas forcément trop grasse, je dirais plutôt qu’elle est présentée de façon rustique.

 

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facebook / Ibrik Kitchen

 

Quels sont les retours des Français qui découvrent pour la première fois cette gastronomie?


En général, notre clientèle est plutôt française, on a des gens qui connaissent un peu cette cuisine, car pas mal de Français ont des origines dans les pays de l’Est et les Balkans, la France étant une terre de mixité. Pour ceux qui découvrent, on a des retours positifs, on nous dit que c’est assez goûtu.

 

Que pensez-vous de la diaspora roumaine de France ?


En fait la diaspora roumaine est assez éparpillée, dans le sens où il n’y a pas vraiment de « quartier roumain », et je trouve qu’on ne se côtoie pas beaucoup. D’ailleurs, parmi nos habitués on compte pas mal de Roumains et on se rend compte qu’il y en a beaucoup. En général ce sont des gens qui sont parfaitement intégrés dans la société française et j’ai l’impression aussi qu’ils ne disent pas trop qu’ils sont Roumains.

 

Trouvez-vous que l'image des Roumains en France a changé avec le temps?


Ça fait 30 ans que je suis en France, et je trouve que les Français sont assez ouverts, du moment que l'on respecte leur culture. La France m’a permis de faire des études, de m’intégrer, mais, après, ça dépend aussi de chaque personne et de sa volonté de s’intégrer. Comme partout, il y a des Roumains qui sont bien et d’autres non. En plus, je ne trouve pas que les Français ont forcément une mauvaise image des Roumains, ils disent en général que c’est des gens travailleurs, sérieux. Je ne veux pas qu’on politise cette question. La France m’a tout donné, si je suis là où je suis aujourd’hui c’est parce que la France a permis à mes parents de gagner correctement leur vie, de m’envoyer à l’école, de faire des activités extra-scolaires. C’est une terre qui donne beaucoup aux immigrés et peut être qu’on ne la remercie pas assez pour ça et du coup ça peut créer des tensions.


 

Quelles ont été les principales difficultés rencontrées pour ouvrir ce restaurant ?


Je n’ai pas vraiment eu de difficultés particulières car je suis à la base fiscaliste, l’administratif ne me fait pas peur, et, en ce qui concerne les banques, je sais présenter un projet ou faire un business plan. La plus grosse difficulté a été de trouver des gens qui sont prêts à travailler à nos côtés et à s’investir dans le temps. Mais monter un restaurant en France peut être assez compliqué si on n’a pas les bagages derrière.

 

 

https://www.facebook.com/ibrikkitchen/

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Publié le 18 février 2019, mis à jour le 18 février 2019

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