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CONFERENCE DES FEMMES DE LA FRANCOPHONIE - Interview avec Monica Jiman

Monica-JimanMonica-Jiman
Écrit par Francophonie
Publié le 6 novembre 2017, mis à jour le 6 novembre 2017

A l'occasion de la "Conférence des Femmes de la Francophonie", événement organisé à Bucarest la semaine dernière, qui a rassemblé près de 450 personnes : entrepreneurs(es), représentants(es) de la société civile et des Etats et gouvernements membres de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), nous avons parlé à Monica Jiman, CEO de Pentalog Software Factory et membre au Conseil d'Administration de la CCIFER, au sujet des inégalités hommes-femmes dans le monde du travail et de l'entrepreneuriat féminin.

 

Doychinov/OIF
Doychinov/OIF

 

 

 

LePetitJournal de Bucarest: Pour briser le plafond de verre et faciliter l'accès des femmes à certaines positions que ce soit dans la politique ou dans les entreprises, certaines politiques publiques veulent adopter des quotas, or certains considèrent que ces quotas peuvent être discriminants car on promeut une femme d'abord pour son sexe et non pour ses compétences. Qu’en pensez-vous?

 

Monica Jiman: Moi je pense que peu importe si on est un homme ou une femme, on doit être choisi pour ses compétences. C'est le seul critère qui doit être pris en compte, on doit regarder avant tout chose les résultats, l’expérience, l’expertise que nous apportons, c’est ça le plus important. En ce qui concerne les quotas, je pense que ça dépend des pays, car il y en a où, en effet les femmes on du mal à accéder au marché du travail, à réussir dans des emplois dans le système public. La Roumanie n’est pas non plus le modèle de réussite de ce point de vue car si on regarde les 4 premières positions dans l’état, il n’y a aucune position occupée par une femme. Par contre d’un point de vue professionnel, les femmes arrivent à s’affirmer. Dans les multinationales on trouve assez souvent des femmes dans des postes de direction et ça montre clairement que la compétence fait partie du choix dans la promotion de quelqu’un sur un poste.

 


Croyez-vous qu’il existe, du coup, un management typiquement «féminin»?


Quand on veut être entrepreneur, on est entrepreneur tout court. Après les critères pour entreprendre sont le courage qu’on doit avoir, le temps qu’on veut consacrer pour une activité de ce type, le goût pour le risque, la détermination et finalement ce n’est pas que des caractéristiques propres à un homme. Une femme peut très bien les avoir ou les développer si on a envie d’essayer, si on n’a pas peur de l’échec, même si l’échec n’est pas très bien vu dans nos sociétés. Les femmes en général vont avoir peur de se projeter dans ce type d’activité, on a peur par rapport à ce que les gens vont dire concernant l’aventure entrepreneuriale, elles vont craindre la partie financière parce que quand on se jette dans une activité entrepreneuriale, on ne sait pas si on va réussir, on ne sait pas quels sont les moyens qu’on doit mettre en place, on n’a pas peut-être le même accès aux financements parce que les banques ou différents investisseurs trouvent qu’un homme serait beaucoup plus sûr en termes d’investissements, ce qui n’est pas vrai, on est entrepreneur et c’est tout.

 

Avez-vous eu peur de rentrer dans le secteur informatique?


J’ai 14 ans d’activité professionnelle derrière moi dans le domaine informatique, qui est un secteur très dynamique. Au début j’ai eu peur de rentrer dans ce secteur, qui n’est pas fait traditionnellement pour les femmes, mais j’ai réussi à trouver ma place. J’ai eu la chance d’avoir une équipe qui n’a pas tenu compte du fait que j'étais une femme ou un homme mais plutôt du fait que nous sommes des personnes compétentes, ambitieuses, déterminées, et que nous voulons être une équipe capable de transformer cette société. A la base c’était une petite start-up française et aujourd’hui on est présents sur 3 continents, on a 1000 employés et 300 clients. De plus, on a aussi 23 start-ups actives dans les domaines du digital.

 


Concernant l’ampleur prise dernièrement par le mouvement #metoo sur les réseaux sociaux, croyez-vous que cela fera bouger les choses concernant le harcèlement sexuel des femmes dans le domaine du travail par exemple?

 

C’est une réalité déplorable qui ne date pas d’hier, sauf qu’aujourd’hui les femmes ont eu le courage de parler, et de partager leurs expériences. Le but ce n’est pas simplement de saluer le courage de ces femmes mais d’empêcher que d’autres vivent ce types de situations. Pour arriver à cela, il faut des législations qui garantissent nos droits et nos besoins, promouvoir la parité homme-femme et une représentation égale. Je crois qu’il n’y a aucun secteur, que ce soit la politique, les médias ou les entreprises, où nous sommes à l’abri de ce type de comportement, mais ce mouvement va peut-être changer les mentalités et aider les femmes à être plus fortes et plus courageuses pour ne pas attendre des années avant de témoigner mais le dire tout de suite et le combattre ainsi plus rapidement.

 

Doychinov/OIF
Doychinov/OIF

 

AUTEURS :

gregory-rateau

sarah-taher

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Publié le 6 novembre 2017, mis à jour le 6 novembre 2017

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