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BUCAREST CENTENAIRE – Le Général Henri Mathias Berthelot

Aujourd’hui, dans le cadre du centenaire de la Roumanie moderne, nous nous sommes intéressés au Général Henri Mathias Berthelot qui, malgré ses origines françaises, a marqué l'histoire de la Roumanie.

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Écrit par Bucarest/Centenaire
Publié le 31 janvier 2024, mis à jour le 1 février 2024

 

À l’occasion de la Grande Union du 1er décembre 1918, le Général Henri Mathias Berthelot déclarait : « Que le sang des héros tués dans la Grande Guerre soit pour toi, ô belle Roumanie, le germe de nouvelles vertus, pour que tes enfants soient toujours dignes de leurs parents et prêts à défendre ta terre sainte, si souvent envahie, mais finalement réunie par l’effort de nouvelles générations ».  


Né en 1861 en France, à Feurs, Henri Mathias Berthelot commence ses études à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, dont il sort auréolé par ses pairs qui lui promettent un brillant avenir d'officier. Sa carrière militaire débute en Afrique et dans l’Extrême Orient, puis il part achever sa formation en Autriche. En 1902, il recevra la Grande-croix de la Légion d’honneur et travaillera avec le général Joseph Joffre ;  en 1914, avec l’entrée de la France dans la Première Guerre mondiale, le jeune général deviendra son premier aide-major.


Après la mort du roi Charles Ier, le roi Ferdinand monte sur le trône - la Roumanie renonce à sa neutralité et se rallie aux pouvoirs de l’Entente. À l’arrivée du général Berthelot en octobre 1916, les Allemands avaient déjà dépassé la barrière roumaine des Carpates Méridionaux, et la cour royale, aux côtés de la classe politique, s’étaient réfugiés à Iasi. La mission militaire française sera connue en Roumanie comme « la mission Berthelot » et le nom du général français deviendra un synonyme d’espoir.

                                 
Pendant six mois, Henri Berthelot renforcera et réorganisera l’armée roumaine, en la complétant avec des effectifs français composés d’officiers, de techniciens aéronautiques et de maintenance navale et de personnel médical. Après les avoir repartis, chaque régiment d’infanterie et d’artillerie disposait d'instructeurs français. L’aide apportée sera aussi complétée par du  matériel, les pouvoirs de l’Entente fournissant l’armement et tout l’équipement militaire moderne ; ainsi, l’armée roumaine disposait d’une technique de combat complète. En outre, un réseau téléphonique a été mis en place pour maintenir la communication entre le quartier général et le front. L’offensive roumaine était composée de presque un million de soldats, partagés en deux armées bien distinctes, dont environ 400.000 soldats roumains, mélangés avec trois effectifs militaires russes. En 1917, le régiment du général Averescu et celui d’Eremia Grigorescu arrêtent l'avancement des Allemands à Marasti, ainsi qu’à Marasesti.


Suite à la révolution bolchevique, la Russie se retire. La Roumanie se voit obligée de signer l’armistice de Focsani, le 9 décembre 1917, avec les Empires centraux ; celui-ci et le traité préliminaire de paix de Buftea obligent le général Berthelot à quitter le territoire. Une année plus tard, il tiendra sa promesse de revenir dans le Royaume, en obtenant in extremis la deuxième entrée en guerre de la Roumanie, qui l'a toujours attendu.


Henri Berthelot est resté un grand défenseur de la cause roumaine jusqu’à sa mort, en 1931. À la Conférence de paix de Versailles, de 1919, il a milité en faveur de l’état carpato-danubien, sa nouvelle famille. Distingué avec la première classe de l’Ordre de Michel le Brave, le général français a été déclaré citoyen d’honneur de la Roumanie et membre d’honneur de l’Académie roumaine, en 1926.


En signe de reconnaissance, l’état roumain lui offre une propriété dans le département de Hunedoara ; la commune Farcadinul de Jos et le manoir seront ainsi rebaptisés Général Berthelot. Après la chute du régime communiste, plusieurs rues et institutions publiques revendiqueront ce nom, en gardant le souvenir du courageux Général Berthelot qui, malgré ses origines françaises, était roumain dans son âme.      

 

 

 

Ana-Maria Roșca

 

Article réalisé dans le cadre du Programme Culturel București - Centenar avec le soutien de Primăriei Municipiului București à travers Administrația Monumentelor și Patrimoniului Turistic 

 

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