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BUCAREST CENTENAIRE - La maison Assan, nid des explorateurs

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Wikipedia / Britchi Mirela
Écrit par Bucarest/Centenaire
Publié le 4 décembre 2018, mis à jour le 13 août 2019

Les statistiques ont prouvé qu’à compter de l’année 1885 et jusqu’à la fin de la période de l’entre-deux-guerres, environ quinze mille immeubles particuliers ont été construits dans le Bucarest d’antan. Pour avoir une vue d’ensemble beaucoup plus détaillée, nous devons revenir à l'« Histoire de Bucarest », écrite par Constantin Giurescu. Il affirme dans cet ouvrage que la typologie de ces maisons était extrêmement variée, en partant de celles petites, situées dans les quartiers pauvres et qui ressemblent aux maisons paysannes, avec deux petites pièces séparées par une salle. Suivent de près les résidences des représentants de la petite et moyenne bourgeoisie, d’habitude dans le style « wagon », les pièces se suivant le long d’un couloir ou un geamlîc (véranda aux murs en verre). De loin, les plus importantes, sont les grandes résidences des boyards, appartenant aux propriétaires terriens, aux hommes politiques ou aux intellectuels, qui imitaient le modèle occidental.

 

 

 

Il parait que dans la dernière catégorie se trouvaient une dizaine de maisons et palais luxueusement construits, avec des matériaux de bonne qualité, et pour lesquels on a dépensé de véritables fortunes, souvent obtenue grâce à la dure labeur des villages situés sur les propriétés des commanditaires. Il serait redondant de les énumérer, car la majorité ont été détruites par le régime qu’Andrei Pleșu surnomme la râpe communiste. Si, par contre, nous avons la chance d’être guidés vers Piața Lahovari, au numéro 9 nous découvrirons un véritable bijou architectural qui porte la signature du célèbre architecte Ion D. Berindey.

 

 

La résidence de l’ingénieur et explorateur Bazil G. Assan a été édifiée pendant huit longues années (1906-1914), en reprenant les principes architectoniques et ornementaux du néoclassicisme français. On sait déjà que le fils de l’architecte Dimitrie Berindey avait une prédilection toute particulière pour la géométrie de style Louis XV. Nommé également baroque tardif, cela devient évident grâce à l’abondance d’éléments décoratifs en fer forgé et en verre, dont la majorité appartient au registre végétal. 

 

 

Au début, les regards curieux des passants sont attirés par une porte en fer forgé, de trois mètres de hauteur, rappelant ainsi l’ancienne culture des imposantes portes en bois avec fronton, qu'on retrouve dans le Maramureș et en Transylvanie. Au niveau de la façade principale, l’entrée est marquée par une marquise en verre en forme de coquille ; elle abrite une porte double, massive, encadrée de manière symétrique par quatre fenêtres voûtées. Le jeu compliqué des ferronneries est repris par la balustrade d’un monumental escalier extérieur tout en pierre. On raconte que durant la période de gloire de l’immeuble, il permettait l’accès au parc situé juste derrière la maison. Sur la terrasse encadrée par les deux bras de l’escalier, nous retrouvons un autre insigne du statut nobiliaire de Bazil G. Assan – une serre ; sa forme ronde nous fait penser au mythe du jardin d'Eden encadré dans un globe en verre.

 

 

Bazil G. Assan a également été le premier roumain qui a fait la tour du monde, arrivant même jusqu'aux régions polaires du Grand nord. Pour spéculer un peu, on pourrait dire que c’est sans doute le point de départ de sa fascination pour les vitraux, les luminaires, les miroirs et les candélabres en cristal. Les pièces étaient d'une élégance sobre, avec des murs et des plafonds sculptés, illuminés de manière naturelle ou à l’aide des chandeliers. Le décor était complété par de nombreux encadrements en bronze, des colonnes et des socles en marbre, ainsi que par des pièces de mobilier sculptées, enrobées en cuir de Cordoba ou en satin.

 

 

Après 1945, cette propriété est récupérée par l’Académie Roumaine, et devient connue pour être la Maison des Hommes de Science.

 

 

Sources: Agerpres.ro, Studioinsign.ro

Constantin Giurescu, l’Histoire de Bucarest depuis l’aube des temps et jusqu’à nos jours, La Maison d’édition pour la Littérature, Bucarest, 1966

 

Ana Maria Rosca 

 

 
 

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Publié le 4 décembre 2018, mis à jour le 13 août 2019

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