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Viorica Dancila critique les rapports du MCV au Parlement européen

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(photo source: Gov.ro)
Écrit par Grégory Rateau
Publié le 4 octobre 2018, mis à jour le 4 octobre 2018

La Première ministre roumaine, Viorica Dancila, a critiqué les rapports du Mécanisme de Coopération et de Vérification (MCV) de la Commission européenne lors de son discours durant la séance plénière du Parlement européen ce mercredi 3 octobre, qui portait sur la dernière réforme du système judiciaire roumain.

 
 
 
 
Dancila a exhorté la Commission européenne à expliquer pourquoi les rapports du MCV n’indiquaient rien en ce qui concerne les protocoles entre les services de renseignement et les institutions judiciaires, et les violations des droits de l’homme en Roumanie. Elle a déclaré que "des millions de Roumains" étaient surveillés par les services secrets sur la base de ces protocoles, "au nom de la lutte anti-corruption".
 
 
«Chers députés, au nom de la Roumanie, je vous remercie de votre invitation. Je tiens à dire depuis le début que je ne suis pas venue ici pour donner des explications. Je suis venue parce que je vous apprécie et que je vous respecte. Mais je demande la même reconnaissance et le même respect en retour pour le peuple roumain que je représente ».
 
 
«Je commence par une question essentielle: pour qui voulons-nous construire un système de justice viable en Roumanie? Pour le MCV? Pour les magistrats? Pour les politiciens? Évidemment pas! Nous devons faire une justice équitable pour tous les citoyens! "
 
 
Dancila a ensuite déclaré qu'il était juste de demander comment le MCV défendait les droits des citoyens, quand ces rapports ne mentionnent pas «les protocoles secrets entre les services de renseignement et les institutions de justice». Elle a également parlé de décisions de justice où les preuves auraient été falsifiées ou les témoins auraient été soumis à un chantage.
 
 
«Rien de tout cela n'apparaît dans les rapports du MCV. Cela signifie que ce mécanisme a manqué le but pour lequel il a été créé. Et j'exige officiellement de savoir qui a rédigé les rapports du MCV, qui a fourni les données et omis, involontairement ou en faisant preuve de mauvaise foi, ces réalités impensables dans l'Union européenne », a déclaré Viorica Dancila. La Première ministre a également ajouté que les nouvelles lois sur la justice en Roumanie, qui ont été maintes fois critiquées, ont pourtant pour objectif de rendre aux juges leur indépendance, les décideurs politiques n'intervenant plus dans la nomination et la révocation des juges.
 
«Aujourd'hui, je vous ai tout dit sur les abus commis en Roumanie. À partir de maintenant, ces choses ne peuvent plus être ignorées.
 
 
La Première ministre roumaine a également évoqué la manifestation antigouvernementale en Roumanie du 10 août et l’intervention brutale et très controversée des gendarmes, affirmant que l’intervention de la gendarmerie avait eu lieu lors d’une manifestation non autorisée et avait visé des manifestants violents qui tentaient d’occuper le bâtiment gouvernemental. Elle estime qu’il n’est pas juste d’accuser la gendarmerie roumaine de son intervention, des événements similaires s'étant produits à Bruxelles, en France, en Espagne, en Allemagne ou au Royaume-Uni.
 
 
«En fin de compte, je vous demande ceci: n’interdisez pas à la Roumanie ce qui est autorisé dans d’autres États de l’Union et ne laissez pas ce qui est inacceptable dans d’autres États membres se produire en Roumanie! Nous voulons être votre partenaire, mais nous voulons l'être d'égal à égal », a déclaré Dancila à la fin de son discours.
 
 
Frans Timmermans, premier vice-président de la Commission européenne, a également pris la parole lors du débat. Il a déclaré que l'exécutif de l'UE suivait avec inquiétude les derniers développements en Roumanie et a répété que l'indépendance du pouvoir judiciaire et sa capacité à lutter contre la corruption étaient essentielles pour une Roumanie forte dans l'UE, selon Digi24. Il a également déclaré que, jusqu'à présent, le Parlement roumain n'avait pas répondu aux recommandations des instances européennes. En outre, il a exhorté les autorités roumaines à ouvrir une enquête sur les protocoles entre les services de renseignement et les institutions judiciaires.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
grégory rateau
Publié le 4 octobre 2018, mis à jour le 4 octobre 2018

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