UE: six commissaires européens, dont la Roumaine Roxana Mînzatu, s’opposent aux taxes

La Commission européenne a présenté mercredi une proposition de budget pluriannuel de 2 000 milliards d’euros pour la période 2028–2034. Ce budget met l’accent sur la compétitivité économique et les dépenses de défense, tout en réduisant l’importance des fonds européens dédiés à l’agriculture et à la cohésion des régions défavorisées.

Six commissaires européens, dont la Roumaine Roxana Mînzatu, ont exprimé leur opposition à la proposition de financer ce futur budget par l’introduction de nouvelles taxes, rapporte Euractiv. Parmi les opposants figurent également Raffaele Fitto (Italie), vice-président exécutif en charge de la Cohésion et des Réformes, Apostolos Tzitzikostas (Grèce), Jozef Síkela (Tchéquie), Costas Kadis (Chypre) et Maria Luís Albuquerque (Portugal).

Les commissaires critiquent notamment le plan qui prévoit de créer de nouvelles « ressources propres » pour l’UE à travers des taxes sur le tabac, les grandes entreprises, les déchets électroniques ou encore les émissions carbone. Ces mesures visent à renforcer l’autonomie financière de l’Union tout en soutenant les priorités du prochain cadre financier pluriannuel (CFP) 2028–2034.

« Le Parlement européen considère que la défense et la compétitivité doivent être de nouvelles priorités. Mais nous n’accepterons pas que l’agriculture et la cohésion perdent en importance. Les nouvelles priorités doivent être financées par de nouvelles ressources, pas au détriment des politiques traditionnelles », a déclaré l’eurodéputé Siegfried Mureşan.

Il a précisé que le Parlement défendra un financement adéquat de la politique agricole commune (PAC) et de la politique de cohésion, au moins au niveau actuel, ajusté à l’inflation. « Nous rejetterons tout budget qui ne garantit pas la protection des allocations dédiées à l’agriculture et à la cohésion, ou qui impose à nos agriculteurs de rivaliser avec d’autres régions pour les mêmes fonds européens », a-t-il ajouté.

Une proposition de budget de 1 985 milliards d’euros

La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a officiellement présenté la proposition budgétaire, lançant ainsi les négociations avec le Parlement européen et le Conseil. Ce budget vise à financer la transition verte et numérique, tout en remboursant les dettes contractées pour le plan de relance post-COVID.

Sur X (anciennement Twitter), von der Leyen a publié une infographie confirmant un budget de 2 000 milliards d’euros, qualifié de « budget pour une nouvelle ère » : « Il est à la hauteur des ambitions de l’Europe. Il répond aux défis européens. Il renforce notre indépendance », a-t-elle écrit.

Selon Euractiv, le volet défense du futur Fonds européen pour la compétitivité (FEC) pourrait rester en deçà des 198,1 milliards d’euros, malgré les appels croissants à un investissement militaire accru. Une estimation interne évoque une enveloppe totale de 450,5 milliards d’euros pour le FEC, dont 252,4 milliards consacrés à Horizon Europe, au numérique, à la biotechnologie, à l’agriculture et à la bioéconomie.

Un schéma budgétaire en circulation au sein de la Commission indique un montant total de 1 985 milliards d’euros, soit 1,26 % du Revenu national brut (RNB) de l’UE. Parmi cette somme, 168 milliards seraient réservés au remboursement de la dette liée au plan de relance.

Environ 198 milliards d’euros restent à répartir entre la défense et la transition écologique — deux lignes budgétaires particulièrement sensibles, toujours en discussion.

Des pressions pour plus de financement de la défense

Depuis deux ans, élus européens et industriels réclament un budget de défense d’au moins 100 milliards d’euros sur sept ans. D’après le projet actuel :

• 1 000 milliards seraient alloués à l’agriculture, à la gestion des frontières et aux régions moins développées ;

• 590 milliards iraient à la compétitivité industrielle de l’UE, dont 450 milliards pour le fonds industriel voulu par Ursula von der Leyen ;

• 215 milliards seraient consacrés aux actions extérieures de l’Union.

Conclusion

Ce nouveau budget dessine une trajectoire ambitieuse pour renforcer l’autonomie stratégique, le numérique et la transition climatique de l’Europe. Mais les désaccords internes, notamment sur les ressources fiscales, annoncent des négociations complexes. L’issue finale du budget 2028–2034 reste à définir.

Source : Romania Journal.ro