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UE - Leonard Orban, homme de fonds

Écrit par Lepetitjournal Bucarest
Publié le 14 septembre 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

Un petit nouveau va bientôt faire son entrée au gouvernement : Leonard Orban devrait en effet prendre la direction du fameux ministère des Fonds européens, que le Premier ministre Emil Boc promet de créer depuis le début de l'été

Leonard Orban (photo : D.R.)

En octobre, Leonard Orban devrait donc faire sa rentrée, un peu en retard, au gouvernement. Le projet de loi sur la création du ministère de l'absorption des fonds européens doit être transmis aujourd'hui au Parlement, et la nomination d'Orban, qui devrait être entendu lundi prochain par la commission parlementaire, devrait en toute logique être entérinée mardi prochain.
Le choix de placer Orban à ce poste stratégique n'est pas vraiment une surprise. D'abord car son nom était véhiculé avec insistance depuis le début du processus de création de ce nouveau ministère, mais surtout car il a le profil du poste. A 50 ans, celui qui est encore conseiller présidentiel aux affaires européennes travaille depuis de longues années dans les arcanes des institutions européennes. Négociateur adjoint dans le processus d'adhésion de la Roumanie, secrétaire d'Etat au ministère des Affaires européennes pré-adhésion, puis chef de la délégation roumaine pour l'entrée dans l'espace économique européen, Leonard Orban a surtout été le premier commissaire européen roumain, en charge du multilinguisme de 2007 à 2010.

"Nous donnons plus que ce que nous utilisons"

Sauf blocage surprise au Parlement, ce technocrate connu et apprécié de Bruxelles va se retrouver à la tête de ce nouveau ministère, en charge d'une sacrée mission : accélérer l'absorption des fonds européens, mis à disposition de la Roumanie jusqu'en 2013. L'idée d'un tel ministère est née avant l'été, aurait été soufflée par Bruxelles en personne, et s'inspire des exemples polonais ou bulgare, qui ont ou avaient mis en place de telles structures spécialisées pour gérer l'enveloppe financière européenne. Car selon un rapport publié en juin par un eurodéputé roumain (PSD), Catalin Ivan, le taux d'absorption n'est que de 11 à 12% sur les 32 milliards disponibles (le meilleur élève est le ministère du Développement avec 21,5%, tandis que le ministère des Transports est en queue de peloton). Catalian Ivan avait alors alerté : "La Roumanie contribue au budget de l'UE avec 3,1 millions euros par jour et arrive à utiliser des fonds européens à hauteur de seulement 1,5 million d'euros par jour. Cela signifie que nous donnons à l'UE plus que ce que nous utilisons, dans les conditions où nous sommes le pays le plus pauvre de l'Union." D'où la création de cette nouvelle entité, "interface entre la Roumanie et Bruxelles", pour reprendre les termes de Kelemen Hunor, président de l'UDMR et membre de la majorité au pouvoir.
Concrètement, Leonard Orban va prendre la direction du Département des affaires européennes et surtout celle de l'Autorité pour la coordination des instruments structurels et aura ainsi les manettes pour coordonner l'intégralité du processus d'absorption des fonds européens. Reste à voir comment il entend agir concrètement pour accélérer l'utilisation de cette manne financière énorme. Car le temps presse, et la Roumanie n'a plus que deux ans pour saisir cette opportunité de développement qui ne se représentera pas.

Marion Guyonvarch (www.lepetitjournal.com/Bucarest) mercredi 14 septembre 2011

 

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Publié le 14 septembre 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

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