Suite à l'appui officiel de la France, Dacian Ciolos, le candidat roumain pour le poste de commissaire européen à l'Agriculture, se rapproche de l'un des plus gros portefeuilles de l'UE. En ne proposant qu'un seul candidat, la Roumanie prend toutefois un gros risque{mxc}
Dacian Ciolos (photo : Lucian Muntean).
C'est désormais officiel. La France, par le biais de son secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Pierre Lellouche, a annoncé ce lundi, lors du Conseil des affaires générales et des relations extérieures (CAGRE), son soutien à la candidature du Roumain Dacian Ciolos, ancien ministre de l'Agriculture sous le gouvernement Tariceanu, pour le poste de commissaire européen à l'Agriculture. Le même jour, le cabinet du Premier ministre danois annonçait que l'actuel commissaire à l'Agriculture, la Danoise Mariann Fischer Boel, ne se représenterait pas à ce poste. Deux nouvelles qui sont de bon augure pour que la Roumanie obtienne l'un des portefeuilles les plus importants de la Commission. "Je suis convaincu que des obstacles vont cependant apparaître, car tous les Etats européens ne sont pas forcément favorables à ce que la Roumanie obtiennent ce portefeuille", avait déclaré Cristian Diaconescu, le ministre roumain des Affaires étrangères, le 31 août dernier.
Ciolos a-t-il suffisamment de poids ?
Si le 31 août, Cristian Diaconescu a annoncé que le PD-L et le PSD s'étaient déclarés en faveur de la candidature de Dacian Ciolos, les deux formations politiques ont eu du mal à tomber d'accord. Disposant d'un nombre de sièges égal au Parlement européen, chacun des deux partis au pouvoir avait souhaité imposer son propre candidat, avant de s'entendre. Il reste toutefois à l'ensemble de la classe politique à officialiser ce choix. "Probablement que sur le plan interne, c'est la meilleure option que nous avions, mais sur le plan européen, Dacian Ciolos me paraît peu convainquant. C'est un bon fonctionnaire, mais son CV n'est pas celui d'un commissaire européen pour un portefeuille aussi sensible que celui de l'agriculture", estime Sorin Ionita, chercheur à la Société académique roumaine.
Des négociations difficiles
La Roumanie a décidé de tout miser sur la candidature de Dacian Ciolos. Un choix risqué, qui pourrait pousser le pays à proposer un autre candidat à la va-vite si le portefeuille de l'agriculture ne lui revenait pas. Le démocrate libéral Theodor Stolojan avertissait au début du mois qu'il était "important que la Roumanie ne mise pas tout sur un seul portefeuille, car les négociations se font entre les 27 Etats membres". La diplomatie roumaine n'a pas tenu compte de ce conseil et semble ne pas douter une seconde de la nomination de Dacian Ciolos. "Avec le soutien de la France, on pense qu'il n'existe plus aucun obstacle, mais tout va se jouer en coulisses et je ne sais pas si nous avons des relations suffisamment solides", conclut Sorin Ionita. La nomination des 27 commissaires européens et la distribution des portefeuilles auront lieu cet automne. Jonas Mercier (www.lepetitjournal.com / Bucarest) mercredi 16 septembre 2009{mxc}
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