Un homme a été placé en détention préventive pour 30 jours par le tribunal de Cluj-Napoca après avoir violemment agressé un travailleur étranger en Roumanie, le frappant à la tête, au dos et aux jambes avec un morceau de bois. La victime a été hospitalisée et se trouve dans le coma, les enquêteurs précisant que ses chances de survie sont incertaines. L’incident s’est produit le même jour qu’une autre agression à Bucarest, où un livreur bangladais a été attaqué par un jeune homme de 20 ans.
Des représentants du Parquet près le tribunal de Cluj-Napoca ont annoncé lundi que l’homme était poursuivi pour coups et blessures ou autres violences. « Concrètement, le prévenu est accusé d’avoir, le 26 août 2025 vers 23 h 40, près du passage à niveau de la rue Cantonului, frappé à plusieurs reprises la victime – un citoyen étranger – avec un objet contondant, à savoir un morceau de bois, au niveau de la tête, du dos et des jambes, provoquant des blessures traumatiques nécessitant 40 à 45 jours de soins médicaux », ont déclaré les procureurs. Ils ont demandé son placement en détention préventive, estimant que l’homme représentait une menace pour l’ordre public.
« Lors de la proposition de détention préventive, le procureur a pris en compte des critères objectifs pour évaluer le danger pour l’ordre public, en soulignant que le prévenu avait utilisé un objet contondant pour frapper la victime à la tête, au dos et aux jambes. Les blessures nécessitent 40 à 45 jours de soins médicaux. De plus, selon les documents de l’affaire, la victime est actuellement dans le coma, sans certitude de survie », a ajouté le Parquet, insistant sur l’extrême violence de l’agression.
« L’accusé a frappé la victime alors qu’elle était déjà au sol, ce qui confère à l’acte un degré de danger élevé et montre que l’agresseur est extrêmement violent. Il a également agi dans un endroit isolé et sombre, attaquant un travailleur étranger en Roumanie et le laissant inconscient au sol, sans se soucier des conséquences », ont indiqué les procureurs.
L’homme a comparu devant le tribunal de Cluj-Napoca, qui a ordonné sa détention préventive pour 30 jours. Le même jour, à Bucarest, un livreur bangladais a été frappé par un jeune de 20 ans qui lui a ordonné de « rentrer dans son pays », le traitant « d’envahisseur » tout en filmant l’agression. Cet agresseur a également été placé en détention préventive pour 30 jours.
La semaine précédente, le policier Marian Godină avait déposé une plainte pénale contre le député AUR Dan Tanasă pour incitation à la violence, à la haine ou à la discrimination, affirmant que le parlementaire avait écrit sur Facebook : « Refusez la commande si elle n’est pas livrée par un Roumain. Arrêtez d’encourager l’importation de travailleurs non qualifiés d’Asie et d’Afrique. Réveillez-vous !!! » Godină a déclaré que ce message « incite clairement à la discrimination envers les travailleurs d’Asie et d’Afrique ».
Après l’agression du livreur étranger, le député Dan Tanasă a réagi en affirmant que la violence dans les rues de Bucarest et d’autres villes n’avait pas besoin de ses messages pour exister. Il a précisé que lorsqu’il affirme que l’on ne peut pas accepter « l’importation de l’insécurité et de pratiques sauvages », il ne vise pas l’origine des personnes, mais exprime ce qu’il considère être une vérité de bon sens.
Selon la police, une autre agression survenue la semaine dernière à Cluj-Napoca, qui a conduit un travailleur étranger à l’hôpital, impliquait deux citoyens népalais et deux Roumains. L’une des victimes est dans le coma, tandis que l’autre Népalais a seulement reçu une gifle. Un seul des Roumains, âgé de 18 ans, a été placé en détention, bien que les deux aient été initialement interpellés. L’avocate de l’agresseur arrêté affirme que son client a frappé le travailleur étranger car ce dernier et un ami auraient tenté de faire des avances à sa petite amie et à sa sœur alors qu’ils marchaient dans la rue.
Selon des sources judiciaires citées par News.ro, le travailleur étranger tombé dans le coma après l’agression brutale survenue la semaine dernière à Cluj-Napoca est originaire du Népal. Lui et son compagnon, également Népalais, travaillent pour l’entreprise De Longhi à Jucu. La police de Cluj a indiqué que l’agression avait éclaté à la suite d’un conflit entre deux étrangers et deux Roumains.
« Selon les premières vérifications, dans la nuit du 26 au 27 août, les deux hommes, âgés de 25 et 30 ans, marchaient dans le secteur lorsqu’ils ont été approchés par des inconnus. Lors d’un conflit spontané, l’un a été giflé et l’autre frappé à la tête avec un objet contondant. Des équipes de police et des ambulances sont intervenues. L’une des victimes a été transportée à l’hôpital pour y recevoir des soins, tandis que l’autre a refusé toute assistance », a déclaré l’Inspection de la police du comté de Cluj lundi.
La police régionale des transports de Cluj a identifié les suspects samedi : deux jeunes hommes de 18 et 20 ans, originaires de Cluj-Napoca et de la commune d’Apahida. « Après la collecte des preuves, les deux ont été placés en garde à vue pour 24 heures. Le 31 août, le juge a ordonné le placement en détention préventive pour 30 jours du jeune de 18 ans », a ajouté l’IPJ Cluj.
Le jeune arrêté, Samir Lakatoș, qui a envoyé le travailleur étranger à l’hôpital en le frappant avec un bâton, n’a pas de casier judiciaire. Isabela Maria Balogh, l’avocate commise d’office dans cette affaire, a déclaré aux journalistes que le jeune homme reconnaissait l’agression, expliquant qu’elle aurait été déclenchée parce que la victime et un autre étranger auraient tenté de « draguer » sa sœur et sa petite amie dans la rue.
Selon le récit présenté par Samir Lakatoș aux procureurs et au tribunal, sa sœur de 16 ans et l’amie de celle-ci, âgée de 14 ans, se rendaient dans une pharmacie ouverte 24 h/24 peu avant minuit pour acheter des médicaments.
Le jeune homme affirme qu’en chemin, les deux adolescentes ont rencontré deux citoyens asiatiques qui auraient essayé de leur parler « de manière sexuelle », l’un d’eux pénétrant dans l’espace personnel de la jeune fille de 14 ans, petite amie de Lakatoș. À ce moment-là, sa sœur a appelé son compagnon. Lakatoș et son beau-frère se sont rendus sur place, où ils ont constaté que la jeune fille de 14 ans était encore agrippée par les vêtements par l’un des étrangers.
D’après ce que Lakatoș a expliqué à son avocate, son beau-frère a tenté de s’adresser à l’un des étrangers, qui l’aurait frappé au ventre. Lakatoș l’aurait alors frappé au visage, avant que l’homme ne se relève et s’éloigne. Le deuxième étranger, resté sur place, aurait ensuite été violemment frappé. Selon l’avocate, l’agresseur a utilisé un bâton épais d’un mètre de long, avec lequel il l’a frappé à la tête, aux jambes et au dos.
Source : Romania Journal.ro
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