

Le ministre roumain de la Justice, Tudorel Toder (photo de gauche) a rejeté les quatre candidats au poste de procureur général, y compris le président sortant, Augustin Lazar (photo de droite), après les avoir interviewés mercredi 10 avril.
Le ministère de la Justice va lancer une nouvelle procédure de sélection, aucun des quatre candidats ayant participé à la première n’ayant été jugé apte à occuper ce poste, selon des sources internes au ministère citées par Mediafax.
Le procureur général actuel, Augustin Lazar, dont le mandat expire à la fin du mois, s'est présenté pour en obtenir un autre. Cependant, il était peu probable que le ministre de la Justice le propose pour un nouveau mandat compte tenu des critiques qu'il avait formulées à l'encontre de la réforme de la justice au sein de la coalition au pouvoir au cours des deux dernières années et du récent scandale lié à ses activités à la tête de la commission des libérations conditionnelles de la prison d'Aiud où des prisonniers politiques étaient détenus avant 1989. De plus, le ministre de la Justice, Tudorel Toader, a demandé le limogeage de Lazar l'année dernière, mais le président Klaus Iohannis a rejeté cette demande.
Les trois autres candidats au poste de procureur général étaient l'ancien procureur en chef de la Direction de la lutte contre le crime organisé et le terrorisme (DIICOT), Danile Horodniceanu, le procureur de la DIICOT, Marian Drilea, et Gabriela Scutea, ancienne suppléante de Laura Codruta Kovesi à la à la DNA.
Notamment, Horodniceanu n’a pas réussi à obtenir la nomination du ministre de la Justice pour un nouveau mandat à la tête de DIICOT l’année dernière, après avoir critiqué certains des changements aux codes pénaux promus par la coalition au pouvoir. Pendant ce temps, Gabriela Scutea a été l’une des magistrats roumains à s’être jointe à la manifestation silencieuse à Bruxelles contre les nouvelles modifications apportées à la loi sur la justice et aux codes pénaux qui auraient été élaborés par le parti au pouvoir. Elle a été interrogée sur sa participation à cette manifestation lors de son entretien avec le ministre de la Justice mercredi, selon Mediafax.
Le procureur général roumain coordonne toutes les unités de poursuite en Roumanie, la seule section réservée aux magistrats d’instruction étant la seule exception notable. Le mandat du procureur général est de trois ans. Le ministre de la Justice nomme le candidat à ce poste, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) émet un avis consultatif et le président signe le décret de nomination.
