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Reporters sans frontières : La presse roumaine manquerait d'indépendance

Reporters sans frontières : La presse roumaine manquerait d'indépendanceReporters sans frontières : La presse roumaine manquerait d'indépendance
Écrit par Grégory Rateau
Publié le 4 mai 2023

A l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Reporters sans frontières (RSF) a présenté la situation du journalisme dans le monde, y compris en Roumanie, où elle a constaté que la presse roumaine manque d'indépendance, de financement transparent et de protection adéquate contre les ingérences (selon ro-insider.com).

 

Basée à Paris, Reporters sans frontières est une ONG à but non lucratif qui promeut et défend la liberté de s'informer et d'informer à travers le monde. À cette fin, RSF élabore un rapport annuel sur l'état de la presse dans 180 pays et territoires, analysant la capacité des journalistes à publier des informations d'intérêt public sans menacer leur sécurité.

Selon le dernier rapport, la liberté de la presse est dans un état précaire dans de nombreux pays. 31 des pays évalués – une augmentation par rapport à l'année précédente – dont l'Inde et la Turquie qui sont "dans une situation très grave".

La Roumanie a grimpé de trois positions pour se classer 53 cette année. Malgré le fait que le pays se vante d'être un « paysage médiatique diversifié et pluraliste », la Roumanie manque cruellement de transparence en ce qui concerne le financement des médias, en particulier par les fonds publics. Le nombre d'institutions de presse écrite en Roumanie diminue, tandis que les institutions de médias en ligne et les chaînes de radio et de télévision se développent, ce qui permet aux médias de se transformer en instrument de propagande, avertit RSF.

Le rapport souligne également que la presse en Roumanie "manque d'indépendance" et fait face à l'ingérence de la sphère politique, notamment dans la nomination des responsables de la radio et de la télévision publiques, ainsi que ceux du Conseil national de l'audiovisuel. La législation protégeant la presse et la liberté d'expression est insuffisamment appliquée, précise encore le même rapport, même si officiellement elle est conforme aux normes européennes, y compris au niveau constitutionnel. Plus inquiétant encore, le système judiciaire tente de forcer les médias à révéler leurs sources.

"Les grandes entreprises parviennent à être indépendantes, mais la plupart des journalistes dépendent de sources de financement extérieures", souligne RSF.

La propagande et les fausses nouvelles ont prospéré en ligne pendant la pandémie de la COVID-19, et une multitude de fausses nouvelles ont été reprises par les institutions médiatiques et les politiciens, ce qui a diminué leur crédibilité. Les journalistes sont souvent la cible de menaces, d'attaques et de campagnes de diffamation, et dans la situation actuelle de la guerre en Ukraine, "les services de renseignement tentent d'acquérir plus de pouvoir et d'influence".

La Norvège est en tête du classement de la liberté de la presse pour la septième année consécutive, suivie de l'Irlande.

La Russie, qui avait déjà chuté dans le classement l'année dernière après l'invasion, a encore perdu neuf positions en 2023. La propagande dans l'environnement en ligne est devenue plus intense en raison de la guerre en Ukraine, a constaté la RSF. Le mois dernier, Moscou a arrêté le journaliste Evan Gershkovich, le premier journaliste américain détenu en Russie pour espionnage depuis la fin de la guerre froide.

La RSF note également que les avancées technologiques rapides permettent aux gouvernements de déformer la réalité, et que les faux contenus sont plus faciles à publier.

grégory rateau
Publié le 4 mai 2023, mis à jour le 4 mai 2023

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