Les discussions de mercredi soir entre les dirigeants du PSD, du PNL, de l’USR et de l’UDMR ont été marquées par des tensions autour des mesures fiscales et budgétaires. Le principal point de désaccord concernait la hausse de la TVA : le président Nicușor Dan s’est opposé à cette mesure, tandis qu’Ilie Bolojan a présenté un plan prévoyant une augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée.


Les discussions de mercredi au Palais de Cotroceni ont été assez tendues sur les questions fiscales et budgétaires. Les dirigeants du PSD, du PNL, de l’USR et de l’UDMR ont débattu de ce sujet pendant deux heures et demie. Plusieurs analyses ont été menées sur les moyens de réduire le déficit budgétaire.
Le différend semble opposer le président Nicușor Dan, qui s’est engagé publiquement à ne pas augmenter la TVA, et le possible futur Premier ministre Ilie Bolojan, qui, selon des informations obtenues par Digi24, a présenté mercredi un plan de mesures incluant une hausse de la TVA.
Toujours selon Digi24, la source d’insatisfaction serait la même que lors de la dernière discussion tenue à Cotroceni. Ilie Bolojan aurait proposé une augmentation de la TVA comme solution clé pour réduire le déficit, tandis que Nicușor Dan a réaffirmé qu’il ne voulait pas de cette mesure.
La situation est bloquée, car ces mesures doivent être présentées vendredi à Bruxelles.
Plusieurs options ont été évoquées mercredi lors de la discussion à Cotroceni. Les dirigeants de l’USR, ainsi que de l’UDMR, ont indiqué qu’il ne pouvait être question que d’augmenter le taux réduit de TVA.
Jeudi, une nouvelle réunion entre les leaders de la coalition est prévue pour fixer les mesures définitives. Mercredi, les chefs de parti ont de nouveau rencontré le président Nicușor Dan et ont quitté le Palais de Cotroceni à minuit.
Ilie Bolojan pourrait être proposé au poste de Premier ministre jeudi, après les consultations officielles à Cotroceni, ou au plus tard vendredi matin, selon des sources de Digi24. Le principal obstacle reste le plan fiscal visant à réduire le déficit budgétaire : une éventuelle hausse de la TVA n’est pas acceptée par Nicușor Dan, qui a promis pendant sa campagne électorale qu’il n’y aurait pas de telle mesure. Par ailleurs, la présence de l’UDMR dans le futur gouvernement reste incertaine, une décision finale étant attendue vendredi.
L’USR s’oppose aussi à l’augmentation de la TVA
Le leader de l’USR, Dominic Fritz, a souligné que l’USR s’est toujours opposé à l’augmentation de la TVA, mais que cette mesure n’est pas une « ligne rouge » pour le parti, si le paquet de réformes montre « une volonté réelle de changement ».
« Nous avons toujours été contre cette hausse de la TVA, mais il y a une demande assez ferme de la Commission européenne. Nous pensons qu’il existe d’autres solutions, comme l’augmentation des accises sur l’alcool, le tabac, ou les jeux d’argent. (…) Nous ne posons pas de ligne rouge, même si la hausse de la TVA ne nous satisfait pas, ce n’est pas un point de rupture pour nous, tant que le paquet de mesures témoigne d’une véritable volonté de réforme. Ce sont des conclusions que nous tirerons à la fin des négociations », a déclaré Fritz à l’issue des consultations avec Nicușor Dan, à Cotroceni.
Il a réitéré que l’USR soutient Ilie Bolojan pour le poste de Premier ministre.
« Les discussions avec les partis montrent une base prometteuse pour des réformes, même si le ton et l’attitude diffèrent par rapport à celles de décembre. À ce moment-là, nous avions demandé de la transparence et un frein d’urgence sur les dépenses. Cette question est désormais sur la table. Malheureusement, le frein d’urgence sur les dépenses ne suffira probablement pas. L’USR estime qu’il faut d’abord réduire les dépenses, ensuite échelonner certains investissements, et en dernier recours, seulement alors, augmenter les recettes. Nous avons le PNRR, où nous dépendons des fonds européens, conditionnés à certaines attentes de la Commission européenne, notamment une augmentation des recettes, c’est-à-dire des impôts », a ajouté Fritz.
Il a également affirmé que l’USR est confiant dans la formation d’un gouvernement différent des précédents. « C’est la discussion qui reste à trancher, c’est le dernier pas vers un accord, à savoir ce paquet de mesures fiscales. De notre point de vue, il doit être aussi limité que possible et ne pas avoir d’effet négatif sur l’économie roumaine. Nous sommes confiants dans la possibilité de former un gouvernement qui sera différent des précédents », a déclaré le président élu de l’USR.
Interrogé sur la présence de l’UDMR à la table des négociations et dans le gouvernement, le leader de l’USR a répondu : « Pour nous, les ministères ne sont pas la raison pour laquelle nous entrons dans ce gouvernement. Nous y entrons parce que nous croyons que le moment du changement est venu. » « Je n’ai aucune raison de croire que nous ferions marche arrière sur ce point », a-t-il ajouté, à propos d’une éventuelle sortie de l’USR de la coalition. « Au final, ceux qui forment la coalition doivent assumer le paquet de mesures, et c’est le président qui nomme le Premier ministre », a-t-il ajouté.
Le PNL, le parti qui occuperait le poste de Premier ministre, ne fera aucune déclaration, ni au Palais de Cotroceni ni ailleurs, après la discussion avec Nicușor Dan, indiquent des sources politiques à Digi24.
Le président du PSD, Sorin Grindeanu, a annoncé que le PSD avait adopté une attitude constructive lors des discussions avec Nicușor Dan, et que les sociaux-démocrates lui avaient transmis le calendrier interne du parti : une large consultation avec près de 5 000 membres du PSD, vendredi, avec un vote prévu à 13h00 sur le programme de mesures fiscales et sur l’entrée ou non du parti au gouvernement. Si la réponse est « oui », un Comité politique national se tiendra samedi pour voter l’équipe ministérielle que les sociaux-démocrates proposeront, a précisé le président par intérim du PSD.
« Nous avons conclu cette série officielle de discussions avec le président de la Roumanie. Nous lui avons transmis le calendrier interne que nous avons établi au sein du PSD. (…) Nous avons exprimé le fait que, sur la base des discussions menées ces dernières semaines sur les mesures économiques et l’accord politique, les choses semblent aller dans une direction correcte et constructive, mais il revient à nos membres d’en décider », a déclaré Sorin Grindeanu à l’issue des consultations du PSD avec le chef de l’État.
Kelemen Hunor a déclaré à Nicușor Dan qu’il espérait que « cette phase de la formation du gouvernement puisse être conclue ». « Merci pour votre présence et pour toutes ces semaines de discussions », a déclaré le chef de l’État à la délégation de l’UDMR. « Merci pour l’invitation et j’espère que dans quelques jours, nous pourrons conclure cette phase de la formation du gouvernement », a répondu Kelemen Hunor. « Et les devoirs du président aussi », a ajouté Nicușor Dan, en riant.
Source : Romania Journal.ro
