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LE DEPART D'UN IMMORTEL - La Roumanie rend hommage à Jean d'Ormesson

mort de Jean d'Ormessonmort de Jean d'Ormesson
Écrit par Dan Burcea
Publié le 6 décembre 2017, mis à jour le 6 décembre 2017

En rejoignant l'éternité, Jean d'Ormesson a dû se rappeler cette belle phrase qu'il avait écrite dans "Au plaisir de Dieu", "Tout le plaisir du monde est dans l'inattendu". C'est que la surprise de retrouver dans l’au-delà autant de ses auteurs préférés a dû être grande pour ce familier des grands esprits. Ne fait-il pas désormais profiter tout ce beau monde de ses belles formules et d'innombrables citations que sa prodigieuse mémoire avait accumulé au fil des années de passion pour les Belles Lettres ?

 

Sa trace dans la littérature française est immense, preuve la Pléiade qui lui a été consacrée de son vivant. Rappelons ici quelques titres qui ont marqué toute une génération de lecteurs :"La Gloire de l'Empire" qui le consacra auprès du public, "Au plaisir de Dieu" que nous venons d'évoquer et qui est de loin son roman le plus marquant, "L'histoire du Juif errant" qui enferme, quant à lui, cette phrase tout aussi mystérieuse, selon laquelle «personne ne craignait la mort moins que lui qui n'attendait rien du ciel, ni du monde, ni des hommes».


Plus tard, d'autres romans nous ont enchantés, tout autant que sa présence médiatique. En 2016, il publiait un livre sous forme d'anti-mémoires dont le titre prouve son sens de la formule, "Je dirai malgré tout que cette vie fut belle".

 

Peu de gens savent, en revanche, que Jean d'Ormesson a passé une partie de son enfance et de son adolescence en Roumanie, dans les années '30, que la langue roumaine ne lui était pas étrangère et qu'à plusieurs reprises il avait évoqué avec enchantement cette période où son père était ambassadeur de France en Roumanie. Sans aucune présomption, on peut donc affirmer qu'une petite partie de sa sensibilité lui fut inculquée pendant ce temps qu'il gardait précieusement en mémoire. Les Lettres roumaines lui ont d'ailleurs rendu hommage, en lui accordant en 2010 le prix "Ovide" lors de la neuvième édition du festival "Jours et nuits de la littérature" organisé par l'Union des auteurs de Roumanie".

 

Voilà pourquoi, il nous plaît de croire que, parmi ses nouveaux compagnons d'éternité, il retrouvera avec plaisir Ionesco et Cioran qu'il avait côtoyés ici-bas.

 

Drum bun, cher Jean, la Roumanie rend hommage à l'homme qui la porta longtemps dans son cœur et dans le bleu pur de ses yeux !
 

 

Publié le 6 décembre 2017, mis à jour le 6 décembre 2017

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