Le Premier ministre Ilie Bolojan annonce actuellement les principales mesures fiscales que le gouvernement mettra en œuvre, lors de sa première conférence de presse depuis son entrée en fonction. Ces déclarations interviennent après la réunion du gouvernement au cours de laquelle il a affirmé que les priorités de l’exécutif sont la réduction du déficit budgétaire et l’amélioration de la collecte des fonds européens via le PNRR.


« La Roumanie est dans une situation difficile en raison des déficits budgétaires chroniques de ces dernières années, dont le plus important a été enregistré l’an dernier. En conséquence, nous avons parmi les recettes publiques les plus faibles d’Europe en proportion du PIB, et des dépenses supérieures à ce que nous pouvons nous permettre. Les emprunts que nous contractons sont assortis de taux d’intérêt élevés. Nous devrons continuer à emprunter dans la période à venir. Pour la Roumanie, il est urgent de s’attaquer à deux problèmes : l’équilibre du déficit et l’accès aux fonds européens.
Nous devons augmenter nos recettes et réduire nos dépenses, à la fois à court terme (mesures d’urgence) et à long terme, en traitant les problèmes structurels de revenus et de dépenses, afin de pouvoir réduire le déficit année après année », a déclaré le Premier ministre Bolojan.
Ses déclarations
« Primes fondées sur la performance »
Concernant la réduction des dépenses, nous travaillons sur plusieurs volets, en passant en revue tous les comités, commissions et sinécures. À chaque réunion du gouvernement, nous traiterons ce sujet. Aujourd’hui, nous avons commencé avec un organisme gouvernemental — un comité de 17 personnes percevant 4 000 euros nets par mois. Nous l’avons réduit à un comité de cinq personnes, chacune recevant 1 000 euros nets par mois.
Nous avons de nombreuses primes autorisées par la loi, dont certaines ont été abusivement cumulées — des primes sur des primes. Par exemple : la « prime antenne ». Ces primes seront réévaluées et devront être basées sur la performance.
Nous sommes également contraints d’analyser le secteur de l’éducation, qui est très difficile à soutenir dans le contexte actuel des déficits. Nous avons mis en place un programme de bourses étudiantes, passé d’un budget national de 187 millions de lei à 4,7 milliards de lei en trois ans. Les bourses sont utiles, mais nous dépensons désormais 1 milliard de lei uniquement pour celles-ci. Ceux qui analysent les notes remarqueront une hausse artificielle une fois les bourses introduites. Cela doit être repensé.
Augmentation des recettes
Un deuxième domaine important concerne l’augmentation des recettes. Cela implique une croissance structurelle en améliorant la collecte et en luttant contre l’évasion. Nous préparons un ensemble de mesures fiscales qui sera annoncé la semaine prochaine, couvrant plusieurs axes.
« La TVA sera réorganisée en deux tranches »
Actuellement, nous avons trois taux de TVA ; la semaine prochaine, nous annoncerons deux nouvelles tranches.
Nous pouvons rapidement collecter des recettes supplémentaires et il est probable que nous proposerons des augmentations des accises sur l’alcool et le carburant.
Nous avons très peu de cotisants à l’assurance maladie mais plus de 16 millions de bénéficiaires. Cela signifie qu’il existe de nombreuses exonérations. Nous envisageons d’élargir la base des contribuables en réduisant ces exonérations et en appliquant des cotisations aux pensions plus élevées. Nous envisageons également une fiscalité supplémentaire sur le capital — pour les banques et les revenus issus des jeux de hasard.
Les efforts se concentreront sur l’investissement et le respect des jalons du Plan de résilience et de relance.
Il est important d’accélérer les projets d’investissement ; les bénéficiaires doivent faire pression sur les constructeurs pour qu’ils avancent plus vite. Nous prévoyons de soumettre notre programme révisé à la Commission européenne en juillet, en respectant les jalons.
Aujourd’hui, le gouvernement a décidé de recenser les entreprises publiques d’ici la semaine prochaine. Les approbations budgétaires seront conditionnées à l’établissement de critères de performance clairs.
Nous avons également convenu d’un moratoire de six mois pendant lequel nous suspendrons le lancement de nouveaux appels d’offres financés par l’État ou arrêterons ceux en cours sans offres soumises ou sans contrats attribués, afin de donner la priorité aux projets abordables ayant un impact communautaire. Cette suspension s’applique uniquement aux projets financés par l’État et n’affecte pas ceux financés par les fonds européens, qui doivent progresser de manière urgente.
Mesures entrant en vigueur l’année prochaine
Un autre ensemble de mesures entrera en vigueur l’année prochaine. Nous les annoncerons durant cette période afin d’envoyer un signal aux marchés : la Roumanie est consciente de ses problèmes et prend les mesures nécessaires pour stabiliser les conditions macroéconomiques et éviter une crise économique. Par exemple, les taxes foncières seront réorganisées et probablement augmentées.
Cette mesure sera accompagnée de réformes de l’administration publique locale.
L’année prochaine également, les impôts sur le capital — comme ceux sur les dividendes — devraient augmenter. Nous annoncerons ces changements à l’avance.
Source : Romania Journal.ro
