

La Roumanie pourrait empêcher l'Autriche de remporter la présidence de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en décembre 2023, une décision qui peut être considérée comme une rétribution pour l'Autriche qui a maintenu la Roumanie hors de l'espace Schengen au début du mois, a rapporté G4media.ro.
Les postes de direction au sein de l'OSCE sont pourvus par consensus des États membres. Marcel Ciolacu, président du Parti social-démocrate (PSD) au pouvoir en Roumanie, a laissé entendre que la Roumanie pourrait empêcher l'Autriche d'obtenir les postes qu'elle souhaite au sein de l'organisation.
Le dirigeant social-démocrate a mis en garde contre les appels au boycott des entreprises autrichiennes actives en Roumanie et a proposé à la place une autre forme de représailles. « Nous ne devons pas créer un clivage entre les Roumains et les Autrichiens. Je le répète, [le vote contre la Roumanie] est une décision de certains dirigeants politiques temporaires qui dirigent maintenant l'Autriche. Notre réponse doit être proportionnée. Ils ont usé de leur droit de veto. La Roumanie, en ce moment, a l'obligation de faire de même », a déclaré Ciolacu, cité par B1TV.
Même s'il a déclaré qu'une solution diplomatique pourrait être trouvée avant que la Roumanie n'ait à recourir à une quelconque forme de revanche, Ciolacu a néanmoins soutenu que "jusque-là, la Roumanie a l'obligation d'utiliser son veto chaque fois que l'État autrichien exprime un intérêt".
L'OSCE est une organisation qui regroupe 57 États et gère les situations de sécurité. Ses représentants jouent un rôle clé dans des conflits tels que ceux gelés en Transnistrie ou dans la région du Caucase. Contrairement à d'autres organisations internationales, la nomination du Secrétaire général de l'OSCE et des autres titulaires de postes de direction se fait par voie de négociation entre les États membres et nécessite un consensus. Habituellement, l'audition des candidats a lieu à Vienne, et le pays exerçant la présidence tournante joue le rôle de médiateur.
Les politiciens roumains, certains chefs d'entreprise et même certains citoyens privés ont cherché à exercer des représailles sous une forme ou une autre après le veto autrichien. Le chef du parti nationaliste d'extrême droite AUR, George Simion, a récemment encouragé les Roumains à boycotter les entreprises contrôlées par des actionnaires autrichiens et à se tourner plutôt vers des entreprises appartenant à des Roumains. Il a également mené plusieurs manifestations dans des stations-service exploitées par la multinationale pétrolière et gazière autrichienne OMV.
Simion n'est pas le seul à boycotter les entreprises autrichiennes. Plusieurs entreprises relevant du ministère des Transports ont également annoncé qu'elles allaient transférer leurs comptes importants de BCR, une filiale de la banque autrichienne Erste, à CEC Bank, dont le principal actionnaire est l'État roumain. « Ils ont trouvé de meilleures conditions au CEC. C'est une explication aussi simple que possible », a déclaré le ministre des Transports Sorin Grindeanu cité par Digi24.
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