Cette semaine, la French Tech et le mouvement I Love Failure ont organisé à l'Institut Français de Roumanie à Bucarest un événement dont l'objectif était de partager des histoires de fiascos professionnels. L'événement a réuni plus de 250 personnes dont des fondateurs de startups, des investisseurs, des chefs d'entreprise, ainsi que Mme Laurence Auer, ambassadrice de France en Roumanie.
En effet, le monde des affaires n'est pas tout rose et l'échec fait partie de toute success story. Ne pas obtenir le poste tant attendu, ne pas atteindre les objectifs fixés par la direction, faire échouer un projet, ne pas réussir le management de son équipe : tous ces échecs sont courants dans une vie professionnelle et pourtant on en parle rarement dans le monde des startups et des entreprises. Selon Grégoire Vigroux, président de La French Tech Roumanie et organisateur de l'événement, l'échec est essentiel pour apprendre et prospérer en affaires. "En général, on n'en parle pas beaucoup car ça donne l'image de quelqu'un de faible, à qui on ne peut pas confier des responsabilités. En parler, c’est surtout un bon moyen pour aider les autres à ne pas se décourager et à rebondir."
L'évènement a réuni sur scène six des meilleurs entrepreneurs et PDG d'entreprise qui nous ont parlé de leurs faux pas et de leurs échecs.
Pour Monica Cadogan, entrepreneuse en série, l'échec est "une étape non négociable dans le fait de mûrir", elle recommande d'ailleurs de l’accepter en tant que "processus". Mais c’est aussi une question de perception car "la réussite d’une entreprise signifie l’échec d’une autre". Ses solutions pour rebondir: se tourner vers le côte positif des choses et toujours se remettre au travail. Elle aime évoquer l’image d’un Phénix qui renaît de ses cendres.
Selon Dragos Anastasiu, PDG et fondateur d'Eurolines Romania, sa vie d’entrepreneur a commencé avec "un triple échec". Médecin en Allemagne, il a décidé de tout laisser tomber pour revenir en Roumanie et monter une entreprise dans le domaine du transport, ce qui a été perçu comme un échec aux yeux de sa famille. Aujourd'hui il est un des hommes d'affaires qui a le mieux réussi en Roumanie. Dans le milieu du business, sa force a été de "toujours écouter son instinct" même si ce dernier peut le mener à refuser une offre alléchante par exemple, un échec professionnel dans un premier temps qui s'est révélé être une réussite par la suite.
Quant à Corina Tiu, directrice générale chez TELUS International Roumanie, elle considère qu'"apprendre à échouer devrait être un entraînement". Dans son cas, c'est son perfectionnisme qui a été en cause car la peur de faire erreur et le désir de perfection peuvent mener tout droit à l'échec. Son conseil serait donc de se donner des objectifs réalisables et surtout "de se donner le temps qu’il faut pour réussir et cela même si ça peut prendre 10 ou 20 ans".
Les autres intervenants de la soirée étaient: Farlei Kothe, PDG d'EMEA, Stefanini, Benjamin Rameau, Angel Investor et Sotiris Chatzidakis, Président de CEO Clubs.