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BUCAREST/ENTRETIEN avec Stéphanie Coudurier, journaliste à Europe 1

Écrit par Lepetitjournal Bucarest
Publié le 7 octobre 2009, mis à jour le 7 octobre 2009
Stéphanie Coudurier, journaliste à Europe 1, est venue passer deux jours en Roumanie pour faire un reportage sur l'anniversaire de la chute du mur de Berlin et la nostalgie du communisme{mxc}

Lepetitjournal.com - Pourquoi avoir choisi la Roumanie ?
Stéphanie Coudurier - L'idée d'Europe 1 est de proposer une série de témoignages autour des 20 ans de la chute du mur de Berlin. Chaque personne interviewée doit être née un 9 novembre (date de la chute du mur, ndlr). On a mélangé les témoignages d'Allemands avec ceux de personnes vivant en Europe de l'Ouest et en Europe de l'Est. Du côté des pays de l'Est, nous sommes allés en Hongrie, en République tchèque, en Pologne et en Roumanie. Pourquoi la Roumanie ? Parce que c'est un ancien pays satellite de l'URSS, parce que les Français ont été très marqués par la chute de Nicolae Ceausescu, et parce que c'est un pays francophone. Même si la personne que j'ai interviewée ici n'était pas francophone, le fait que beaucoup de Roumains parlent encore le français m'a permis de faire mes recherches plus facilement.
Et en discutant au téléphone avec mes contacts roumains, je me suis rendu compte qu'il existait une nostalgie du communisme dans ce pays. Or, dans tous les sujets que nous allons traiter pour l'anniversaire de la chute du mur de Berlin, on parle surtout des changements. Cela m'a donc paru intéressant de mettre en lumière ce qui est resté de cette époque. De plus, cette nostalgie du communisme semble irréelle dans un pays comme la France où l'on pense que la chute du communisme est synonyme d'un retour de la liberté. On ne se pose même pas la question de savoir si des gens peuvent regretter le communisme.

LPJ - Cette nostalgie est-elle bien réelle ?
S.C. - J'ai été étonnée de trouver si facilement des personnes nostalgiques. Evidemment, je ne suis pas allée dans des quartiers riches, jeunes et modernes, mais à partir du moment où un endroit me semblait correspondre à un univers propice pour ce genre de témoignages, j'ai trouvé immédiatement des personnes nostalgiques. Cette nostalgie n'est pas celle de la dictature, mais d'une situation économique plus favorable. Il s'agit de personnes qui ne peuvent pas profiter réellement de la liberté, des voyages, de la consommation. C'est un lendemain difficile pour eux. Ce n'est pas leur discours qui m'a étonné, mais plutôt la facilité avec laquelle j'ai réussi à obtenir les témoignages de cette nostalgie.

LPJ - La Roumanie est-elle présente dans l'espace médiatique français ?
S.C. - Très honnêtement, non. On en parle quasiment pas, voire jamais. La dernière fois que je suis venue en Roumanie, c'était en 2006, à l'occasion du sommet de la francophonie. Depuis, aucun journaliste de la rédaction d'Europe 1 n'y a remis les pieds. Mais pour les 20 ans de la chute du communisme en Europe, on fera un grand sujet de fond sur l'Allemagne et un autre sur la Roumanie. Ce sont les deux seuls pays que nous traiterons. L'Allemagne pour le symbole que représente la chute du mur, et la Roumanie parce que l'exécution des Ceausescu a beaucoup marqué les Français. Ce sont des images qui ont fait le tour du monde et que personne n'a oublié.
Propos recueillis par Jonas Mercier - Photo : J.M. (www.lepetitjournal.com / Bucarest) mercredi 7 octobre 2009{mxc}
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Publié le 7 octobre 2009, mis à jour le 7 octobre 2009

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