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CINE - «Everybody Knows» que Farahdi est un grand cinéaste

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Écrit par Sélection TV5 Monde
Publié le 18 octobre 2018

En l’honneur des films de Cannes à Bucarest, le cinéaste iranien Asghar Farhadi nous fera l’honneur d’être présent pour une rencontre avec son public. Grégory Rateau vous propose à cette occasion la critique de son dernier film «Everybody knows», un thriller psychologique avec le couple Cruz/Bardem, tournant sur leur propre terre, en Espagne.

 




Farahdi est un cas d’école, en quelques films seulement il a su conquérir la planète, de la Fête du feu en passant par le très beau huis clos A propos d’Elly pour arriver à son chef d’œuvre mondialement célébré Une Séparation, qui a réuni au passage 850 000 spectateurs à travers le monde, ce qui est un record à souligner pour un film nous venant d’Iran. Très demandé par les producteurs étrangers, il est ensuite venu relever le défi en France en réalisant Le Passé puis Le Client, mais on ne l’attendait sûrement pas en Espagne avec deux stars internationales. Prochaine étape: Hollywood? On ne l’espère pas pour lui. Il est difficile de ne pas le comparer à un autre monument critique du cinéma iranien, Abbas Kiarostami, même si, dans le fond, tout les oppose car Farahdi plaque une morale sur chacun de ses films quand Kiarostami révèle l’humanisme et la poésie des êtres. Plus contemplatif, il ne juge jamais, il montre à voir. C’est peut-être là où la méthode Farhadi peut toucher à ses limites, car même s’il change de décor, le cinéaste semble tourner éternellement le même film. Dans Everybody Knows, le pitch est le suivant : Laura (Penélope Cruz) revient dans le village de son enfance pour le mariage de sa sœur qui va disparaître brutalement, des secrets enfouis ressortent, deux êtres qui ont été séparés depuis longtemps doivent s’unir pour affronter la jalousie, les ressentiments et le poids de la vérité. Au fond, Farhadi utilise un évènement, une disparition ou une situation qui fait soudainement basculer un quotidien bien réglé, pour nous entrainer dans une course à la montre, puis il observe ses personnages évoluer comme dans un laboratoire et les malmène pour voir jusqu’où ils sont prêts à aller pour s'émanciper. La surprise, cette fois-ci, est de taille: Farhadi creuse la psychologie de chacun de ses personnages, il n’use d’aucune morale qui, pourtant, faisait l’incroyable succès de ses films précédents. Et si nous assistions à un tournant dans l’œuvre de ce cinéaste, un brin obsessionnel? Vous pourrez lui poser toutes vos questions dès ce week-end, en attendant, précipitez-vous au cinéma pour vous faire votre propre avis!

 

Grégory Rateau

 

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Projection :

18:00 - Vendredi, 19 Octobre

Cinema PRO, București

 

Critiques :

Ouest France : "Marchant sur les traces d'Hitchcock et de Bergman, le cinéaste signe un cluedo psychologique étouffant, où ses deux stars, sans fard et au jeu sobre, sont au sommet de leur art."

Le Monde : "On n’est pas très loin de certains auteurs de romans noirs américains, Jim Thompson par exemple. Il aurait peut-être fallu que Farhadi sacrifie aux règles du film de genre, à commencer par la concision, pour que Todos lo saben soit une totale réussite."

 

Synopsis :

A l’occasion du mariage de sa soeur, Laura revient avec ses enfants dans son village natal au coeur d’un vignoble espagnol. Mais des évènements inattendus viennent bouleverser son séjour et font ressurgir un passé depuis trop longtemps enfoui...

 

 

 

 

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