Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

CINE - «Au revoir là-haut», l’amitié sauve parfois

Couverture-1280x640Couverture-1280x640
Écrit par Sélection TV5 Monde
Publié le 19 juillet 2018, mis à jour le 18 février 2021

Pour cette nouvelle recommandation-critique, Grégory Rateau vous invite au cinéma Elvira Popescu pour découvrir le dernier film d’Albert Dupontel. Un film ambitieux et très visuel dans le Paris de l’après-guerre adapté du roman éponyme "Au revoir là-haut" de Pierre Lemaître qui, pour son roman, a reçu le «Prix Goncourt 2013».

 


Deux amis, Albert (Albert Dupontel) et Edouard (Nahuel Perez Biscayart) reviennent des tranchées où ils se sont mutuellement sauvés la vie. Le premier a perdu sa femme, son métier, ses illusions, le second est à moitié défiguré, d’un tempérament suicidaire, il a d’ailleurs décidé de tourner le dos à sa famille, son père Marcel Péricourt (Niels Arestrup) étant devenu un homme d’affaire sans  scrupules. Dupontel a l’habitude des héros quelque peu décalés qui, dans leur malheur, se serrent les coudes mais toujours sur le ton de l’humour noir, grinçant, dans la lignée des personnages de Bertrand Blier que Dupontel admire et pour lequel il a déjà joué en tant qu'acteur. Dans son nouveau film, on ne peut pas dire que nous rions, on sent plutôt son engagement, sa rage et son désir de tout faire exploser ou imploser. Pour donner une forme cohérente à ses ambitions, Dupontel ne lésine pas sur les moyens, reconstruisant à grands frais l’atmosphère festive de la Belle Epoque, tandis que son ouverture dans les tranchées fait plus penser à des films de guerre dignes du cinéma hollywoodien. Il cite aussi le cinéma de Marcel Carné et son réalisme poétique quelque peu daté, dans un cinéma français marchant à l'économie où le réalisme social des frères Dardenne règne en maître. Le personnage d’Edouard se fabrique d’ailleurs des masques, ce qui donne au film des allures baroques plutôt étonnantes, flirtant même avec le cinéma fantastique. Film fleuve donc, mélange de genres, parabole sur la lutte des classes, fantaisie tragique, récit de vengeance, on pourrait reprocher à son cinéaste d’en faire de trop, d’en oublier que le récit romanesque dont il s’inspire devrait peut-être être soigné différemment quand on décide d’user d'un langage propre au septième art. Un film à découvrir pour les fans de Dupontel qui seront heureux de le retrouver devant et derrière la caméra dans cette fable d'un autre âge.

 

Grégory Rateau

 

albert-dupontel

 

Cinema Elvire Popesco, București

Demain, 19 Juillet 2018 / 20:45

Samedi, 21 Juillet 2018 / 20:30

 

Critiques :

Bande à part : «Dans "Au revoir là-haut", tout respire la réflexion, la créativité, la recherche, en deux mots : le travail d’ampleur et la créativité sans bornes.»

Le Nouvel Observateur : «Vu le succès du livre (450.000 exemplaires), le défi était de taille. Albert Dupontel le relève avec panache. C'est un film enthousiasmant, spectaculaire, traversé par une conviction d'airain : le cinéma est porteur de vérité. Celle du cœur des hommes.»


Synopsis :

Novembre 1919. Deux rescapés des tranchées, l'un dessinateur de génie, l'autre modeste comptable, décident de monter une arnaque aux monuments aux morts. Dans la France des années folles, l'entreprise va se révéler aussi dangereuse que spectaculaire...

gregory-rateau

TV5Monde Bucarest
Publié le 19 juillet 2018, mis à jour le 18 février 2021

Flash infos