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2eme confinement en Inde : les élèves du Lycée Français de Mumbai racontent

Les élèves du LFIM Mumbai en 2021Les élèves du LFIM Mumbai en 2021
Écrit par Lycée Français International Mumbai
Publié le 4 juin 2021, mis à jour le 31 mars 2024

A partir de la fin du mois de septembre 2020, le Lycée Français International de Mumbai (LFIM) a accueilli les élèves du Secondaire, puis ceux de l'Élémentaire et au mois de janvier 2021, le LFIM a rouvert ses portes à tous. Mais, malheureusement, en avril 2021, le gouvernement du Maharashtra a imposé à nouveau la fermeture des établissements d'enseignement face à la recrudescence de la propagation du coronavirus.

De nouveau confinés chez eux avec leur famille après plusieurs mois au lycée, les élèves de troisième et de seconde ont raconté à la rédaction comment ils vivent cette période difficile entre cours en ligne et vacances scolaires et ce qu’ils ont appris.

 


Le Lycée Français International de Mumbai (LFIM) accueille environ 100 élèves de la maternelle à la terminale qui représentent 18 nationalités. Cet effectif permet d'offrir un enseignement personnalisé et dans le contexte de la pandémie, de maintenir une distance physique entre les élèves dans chaque classe.



 

Une salle de classe du LFIM durant le Covid
Avant la fermeture de l'établissement


 

En Inde, un confinement plus strict qu’en France

Pour avoir vécu les deux confinements (français et indien), je peux constater que nos libertés sont plus restreintes en Inde qu’en France.” affirme Sarah Defer. “Le confinement en Inde n’est pas le même qu’en France. Nous n’avons pas le droit de sortir, sauf le matin et uniquement pour des choses essentielles. Les rues sont presque vides, un miracle ici.” informe Fleur de Reynies. 

Dès que je suis arrivé à Mumbai, j’ai senti que je perdais de plus en plus mes centres d'intérêts. Avec le confinement et le covid, cela n’a fait qu’empirer.” raconte Mathias Patriota.

 

Les promenades du bord de mer de Mumbai vides pendant le confinement
Les promenades de bord de mer de Mumbai vides pendant le confinement

 

Mais, cette constatation ne fait pas l'unanimité et dépend beaucoup des conditions de vie. Zackary Aich était en France pendant le confinement français et raconte : “J’ai vécu en France pendant une petite période de mon séjour en Inde et j’ai pu assister au confinement. Ce confinement fut très strict et désagréable car je vivais dans un petit studio avec ma mère et mon frère ce qui rendait cette situation d’autant plus difficile.” Cependant, il a apprécié d’aller au lycée pendant cette période : “Mais je pouvais toujours me rendre au lycée ce qui me permettait de souffler et de me détendre.” avoue Zackary Aich.

 

Les élèves du LFIM Zackary Aich et Sarah Defer
Zackary Aich et Sarah Defer

 

 

Les cours en ligne sont utiles mais ne remplacent pas les cours en réel

Les cours en ligne sont essentiels et nous avons de la chance de les avoir, mais cela ne remplace pas complètement les cours en présentiel. En tant qu'adolescente, je me rends compte de l’importance de l'école et des relations qu’on s’y fait”, avoue Sarah Defer.

La classe virtuelle nous sépare à cause des écrans et on comprend très vite que l’on s'apprécie plus lorsque l’on ne se voit pas en continu, 24h sur 24, 7 jours sur 7.” affirme Maximilien Chevrou. 

Le covid nous a obligés à passer de cours à l'école à des cours en ligne. Ces cours en ligne nous ont permis d’étudier et aussi de nous protéger et de protéger les autres, mais je pense que les cours à l'école sont mieux pour tout le monde car c’est là que nous pouvons socialiser et étudier avec les autres.” avoue Nathaniel Roland.

 

Les élèves du LFIM Mathias Patriota et Nathaniel Roland
Mathias Patriota et Nathaniel Roland

 

 

L’ennui vient vite quand on est en vacances et confiné

J’ai beaucoup réfléchi, notamment durant les vacances car l'ennui vient vite quand on doit rester deux semaines chez soi à ne rien faire après avoir fini à une vitesse vertigineuse ses devoirs.” confie Fleur de Reynies. 

Au début du confinement, je m’ennuyais assez fréquemment, mais au fur et à mesure, je me suis mise à pratiquer certaines activités comme cuisiner, apprendre de nouveaux morceaux de piano ou encore faire du sport.” raconte Aryana Issa.

 

Les élèves du LFIM Fleur de Reynies et Aryana Issa
Fleur de Reynies et Aryana Issa

 

 

Des familles qui réapprennent à vivre ensemble

Les élèves sont unanimes, le confinement leur a permis de se rapprocher de leurs parents et frères et sœurs et même de renouer plus fortement les liens avec les membres de leur famille ne vivant pas dans le même pays qu’eux.  

La situation sanitaire avec le confinement, le port du masque ainsi que les gestes barrière, a permis un rapprochement dans ma famille, on apprend ou réapprend à mieux se connaître et on s'aperçoit de certaines choses importantes”, affirme Maximilien Chevrou. 

Ce confinement nous a fait vivre une situation familiale peu ordinaire où chacun doit réapprendre à vivre ensemble et où il est important de faire attention aux envies des uns et des autres. Je me suis rendu compte combien la famille est importante et grâce à cette situation nos liens se sont renforcés.” confie Sarah Defer.

Je m’ennuyais au début du confinement puis avec mes frères et sœurs, on a commencé à jouer ensemble plus souvent. Le confinement a permis une meilleure entente au sein de ma famille.” dit Timothée Chevrou.

Le confinement a été finalement une très belle opportunité de partager de bons moments et renforcer encore plus mes liens avec mes parents. On a également eu le temps de reprendre les contacts avec de la famille éloignée avec qui les liens s'étaient affaiblis au fil du temps.” ajoute Aryana Issa.

 

Les élèves du LFIM Maximilien et Thimothée Chevrou
Maximilien et Thimothée Chevrou

 

Une communauté française qui se serre les coudes

Durant cette période difficile où personne ne peut se rencontrer, les échanges d’informations et d’adresses ainsi que les messages de soutien entre les membres de la communauté française se sont intensifiés. Malheureusement, un événement tragique a marqué ses membres et a aussi touché les élèves. “La COVID est aussi un moyen de nous rapprocher dans les moments douloureux comme la mort d’une compatriote due à la COVID.” confie Maximilien Chevrou.


 

Face aux inquiétudes, l'ironie comme remède

Maximilien Chevrou nous partage comment sa famille essaie de rester positive : “Le moindre petit rhume, toux ou fièvre est vu avec méfiance mais est souvent accepté ironiquement, permettant de garder une bonne ambiance certains jours.

Mais, l’ambiance n’est pas toujours au beau fixe : “Par contre, celle-ci devient plus lourde quelques fois et la journée se passe dans la mauvaise humeur. Ces changements brusques montrent la vraie personnalité des personnes et approfondissent notre perception des autres.” confie Maximilien Chevrou.


 

Les élèves de 3e du LFIM
Les élèves de 3ème en cours avant le confinement


 

Une solitude qui pousse à la réflexion

Le confinement a généré pour les élèves du temps libre, beaucoup de temps qu’ils n’ont pas habituellement et ils ont tenté de combler cette sensation de vide.

Pendant ce confinement, j’ai aussi mis à profit le temps disponible pour approfondir mes connaissances en lisant et regardant plusieurs émissions qui m’ont poussé à faire des réflexions que je n’avais pas encore faites.” affirme Aryana Issa.

Nous sommes seuls avec nous même toute la journée. Cela donne le temps de réfléchir. Même si je voyais assez souvent ma famille, j’ai passé les trois quarts de mon temps seule avec moi-même. Cela m’a permis de faire le point.” confie Fleur de Reynies. 

J’avais en moi toujours dans la tête une question que je n’avais pas eu le temps de développer : Qui est ce que je veux devenir ? J’imagine que la question de l’avenir taraude plus d’un jeune de mon âge, car l’adolescence est une étape de la vie où on se pose beaucoup de questions.” ajoute-t-elle.

 

Cette réflexion a permis à certains de commencer à changer leurs habitudes et même leur mode de pensée. 

J’ai commencé à faire du sport tous les jours, en partie parce que je m’ennuyais, mais aussi parce que j’avais l’espoir de continuer à en faire sur le long terme. On dit que tout changement commence par une nouvelle chose, et c’est aussi une des raisons pour laquelle je me suis mise au sport.” déclare Fleur de Reynies.



Mais, les élèves restent positifs et voient le bon côté des choses

Même si le confinement a été très dur à supporter moralement et physiquement, cela m'a permis de m'améliorer et de me perfectionner dans plusieurs domaines.” affirme Zackary Aich.

Le confinement a limité nos activités, mais cela nous a aussi ouvert d’autres portes que nous ne connaissions pas avant l'ère du Covid.” confie Nathaniel.

 

Et même si je me suis tenue loin des autres et que la vie normale m’a manquée, il y a toujours un bien à un mal, comme il y aura toujours un mal à un bien. Ici le mal est le confinement et le coronavirus et le bien est la réflexion que la solitude m’a donnée et qui m’a permis de commencer à changer.” conclut Fleur de Reynies.

 


 

La rédaction remercie chaleureusement les élèves de troisième et de seconde qui ont participé à la rédaction de l’article ainsi que leur professeur d'histoire-géographie, Jean-Baptiste Fauchille, qui a coordonné le projet et souhaite à tous de bonnes vacances d'été (un peu en avance) et un retour en présentiel à la rentrée en septembre 2021.

 

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