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Le PIB indien en forte diminution au 2ème trimestre 2020

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Écrit par lepetitjournal.com Bombay
Publié le 31 août 2020, mis à jour le 19 décembre 2023

Selon les données officielles annoncées lundi 31 août 2020, le PIB de l'Inde a diminué de 23,9 % au cours du trimestre d'avril à juin 2020 alors que les confinements successifs ont frappé une économie déjà en ralentissement. C’est la plus mauvaise performance de l’économie depuis 1996, lorsque l’Inde a commencé à publier des chiffres trimestriels. C’est aussi également "le plus mauvais résultat au niveau mondial" selon Bloomberg. Le Royaume-Uni a enregistré une diminution de 20,4 % de son PIB pour le même trimestre, la France 13,8 %.

 

Le secteur industriel est en pleine récession, la production ayant chuté de 39,3 % au cours du deuxième trimestre 2020, après une baisse de 1,4 % enregistrée au trimestre précédent. Les analystes estiment que l'Inde est entrée en récession pour toute l'année 2020, ce sera la première fois depuis 40 ans.

 

“L'économie indienne est dans un cercle vicieux, dans lequel la demande se contracte fortement, alors que la capacité à neutraliser cette contraction a également diminué à cause de la réduction des recettes fiscales. Par conséquent, je ne vois pas d’augmentation du PIB pendant six trimestres, pas avant le deuxième trimestre de l’année prochaine", a déclaré D. K. Srivastava, économiste en chef chez Ernst and Young et membre du conseil consultatif de la 15ème Commission des finances.

 

Seul le secteur de l'agriculture a enregistré une croissance modeste de 3,4 %. Tous les autres secteurs ont connu une contraction, les secteurs de la construction et celui regroupant le commerce, l’hôtellerie, les transports et les communications ont subi les plus fortes baisses (respectivement 50 % et 47 %). Le secteur industriel a reculé de plus de 39 %, et celui de l’extraction minière de 23 %.

Côté dépenses, la consommation des individus a reculé de 26,7 %, tandis que les investissements ont plongé de 47 % et les exportations se sont contractées de près de 20 %. Les dépenses du gouvernement ont augmenté de 16,4 %.

 

“Le principal souci pour l'économie est l’importante réduction de la consommation des ménages, car celle-ci représente près de 60 % dans le PIB,” a déclaré D.K. Srivastava, ajoutant que la situation réelle pourrait être pire car les trois quarts de l'économie se trouvent dans le secteur informel, qui n’est en grande partie pas pris en compte dans les données du PIB.

L'économiste Pronab Sen a reconnu que le gouvernement devait augmenter ses propres dépenses. “S'attendre à ce que les gens consomment indéfiniment leurs économies ne suffira pas, car une grande partie des pauvres et de la classe moyenne a peut-être déjà anéanti ses économies. Le gouvernement peut emprunter sur le marché ou auprès de la RBI (Reserve Bank of India) et je ne comprends pas leur réticence à le faire. Le gouvernement est-il prêt à laisser l'économie se détériorer parce qu'il veut consolider les chiffres de déficit budgétaire ?” s’interroge-t-il. Il s'attend à une contraction de 10 à 12 % du PIB annuel, mais estime que le dernier trimestre de l'année pourrait afficher une croissance modeste.

 

A la suite de l’annonce de la diminution du PIB, les indices boursiers indiens (BSE et NSE Nifty) ont chuté de plus de 2 %.

 

 


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