Destination l’Himalaya : à la découverte de l’insondable Cachemire

Bien préparer son voyage au Cachemire

 

S’il fut une époque où les agences de voyage déconseillaient aux touristes de se rendre dans le Cachemire à cause des épisodes de violences entre les groupes religieux de la région, tout le territoire est aujourd’hui sûr pour un voyageur averti. Néanmoins, il est interdit de prendre des photographies du territoire depuis l’avion et il faut remplir un registre à l’aéroport de Srinagar lors de l’arrivée et du départ du Cachemire. 

Il faut aussi se munir de cartes SIM locales ou post-paid puisque les cartes SIM prépayées utilisables partout ailleurs en Inde sont apparemment coupées du réseau téléphonique. Dès la sortie de l’aéroport, on peut trouver des vendeurs de carte SIM à côté de l’agence de taxi. 

Attention également aux chauffeurs qui viennent alpaguer les touristes à la sortie de l’aéroport, il est conseillé de se rendre à l’agence de taxi et de commander une voiture prépayée pour aller directement dans le centre-ville, près du Lac Dal ou à la destination de son choix. En effet, les chauffeurs privés sont souvent récompensés pour amener des touristes peu préparés au voyage vers les hôtels flottants dits houseboats, qui peuvent se révéler être une arnaque, et peser lourd sur le porte-monnaie. 

Enfin, même si la région est sûre pour les touristes, il ne faut pas être surpris par la présence de militaires armés le long des axes principaux. Si la situation politique est apaisée, le Cachemire reste une des zones les plus militarisées au monde, et ce, depuis la partition de 1947 qui sépara l’Inde à majorité hindoue du Pakistan à majorité musulmane. 

 

 

Faits historiques de la région du Jammu et Cachemire

 

Enserrée entre l’Inde, la Chine et le Pakistan, la région du Jammu et Cachemire demeure un terrain de discorde entre les grandes puissances mondiales qui se disputent les lignes frontalières. Après la partition de l’empire britannique des Indes en deux États Nations, la situation politique s’envenime au Cachemire, région à majorité musulmane, gouvernée par le Maharaja hindou Hari Singh. Celui-ci se rapproche de l’Inde, au grand dam du Pakistan, ce qui propulse le territoire dans un conflit armé. En 1949, l’ONU établit une ligne de contrôle entre les deux pays qui scinde le territoire afin d’apaiser les tensions. Cependant, l’Inde et le Pakistan s'affrontent en 1965 et en 1971 au sujet de cette ligne de contrôle. Ce conflit entre puissances pousse les populations dans la guerre civile et encourage la naissance de groupes séparatistes ainsi que la montée des violences religieuses. Depuis 1989, l’Inde accuse le Pakistan de financer l’insurrection séparatiste, ce que dément le Pakistan. Enfin, des sentinelles continuent de patrouiller le long de la ligne de contrôle aux environs de laquelle les heurts sont réguliers.

 

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En 2019, le gouvernement national réalise sa promesse de campagne et décide de révoquer le statut d’autonomie du Cachemire (Article 370 de la Constitution). En effet, la région bénéficiait jusqu'alors d'un statut particulier d’autonomie qui lui conférait la gestion des affaires courantes et économiques. La décision de rattacher la région au territoire national provoqua un pic d’émeutes particulièrement violentes, qui coupèrent net l’activité touristique.

 

Statut du Cachemire : le coup d’éclat du gouvernement indien

 

Après l’apaisement des frictions, la région  lance en 2021 une campagne de communication afin de promouvoir les paysages époustouflants du Cachemire et de faire revenir les touristes. Pari réussi, puisque l’année 2022 compte quatre fois plus de touristes que l’année 2019. 

 

 

Suggestions d’itinéraire dans le Cachemire

 

Pour un séjour idéalement entre cinq à sept jours, il est conseillé de prendre l’avion vers et depuis Srinagar. Dans la vallée, sa localisation centrale permet de se rendre en taxi dans les nombreuses villes aux alentours. 

L’itinéraire type propose de visiter Srinagar en deux jours, puis de se rendre le temps d’une journée aux points d’intérêt principaux que sont Pehelgam, Sonmarg et Gulmarg, et de revenir à Srinagar pour la nuit. 

Pour ceux qui souhaitent prolonger leur séjour, il est possible de prendre un autocar vers Leh, dans le Ladakh, afin d’y découvrir ses temples bouddhistes et la vallée magique de Nubra.

 

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Jour 1 et 2 : Srinagar

 

La ville construite autour du lac Dal et offrant une vue superbe sur les montagnes environnantes regorge de splendeurs cachées. De nombreux sites religieux musulmans composent le centre-ville, dont le Makhmood Sahib Shrine, mausolée d’un grand soufi musulman, et la mosquée Shah-i-Hamedan construite en bois et peinte. Pour les non-croyants, en dehors de la période du pic touristique, il n’est peut-être pas permis de rentrer, mais on peut jeter un coup d’œil à l’entrée des sites. 

Pour les amateurs de gastronomie, les restaurants Adhoos et Mughal Darbar proposent le wazwan, repas de viande de mouton et de kebab traditionnel. 

Pour les lève-tôt, les petits bateaux de pêcheurs shikaras emmènent les touristes à l’aurore au marché flottant. Il est également possible de faire une balade sur le lac en shikaras dans la journée. 

De l’autre côté de la ville, on peut se promener dans les fameux jardins en terrasse moghols, Cheshmashahi Bagh, Nishat Bagh et Shalimar Bagh. Au printemps, le mémorial aux tulipes Indira Gandhi est orné de milliers de tulipes colorées. 

Enfin, le temple hindou Shankaracharya, situé à 300 mètres de hauteur, offre un point de vue sur le lac bordant la ville. 

Le soir venu, il est possible de passer la nuit dans les surprenants houseboats. Pour les voyageurs en solitaire, l’auberge de jeunesse Zostel est un lieu parfait pour se reposer, se restaurer et rencontrer des camarades de voyage pour découvrir les stations de montagnes.  

 

Jour 3 : Pehelgam 

 

Lors d’une journée ensoleillée, il est conseillé de se rendre en taxi à Pehelgam, le long d’une route qui traverse des forêts de pins et des champs de safran. Sur place, il faut prendre un taxi local pour aller le long de la rivière Lidder, au point enneigé de Chandawari et dans la vallée Aru, d’où commence une randonnée de 12 kilomètres. Attention, le temps peut être capricieux au Cachemire, et il est possible de passer à côté de merveilles si la vallée Aru est nuageuse. 

 

Des randonnées à poney sont proposées aux touristes par des organisations locales dans toutes les stations. Parfois chères, il est tout à fait possible d'effectuer ces promenades à pied. Toutes les randonnées sont accessibles sans besoin d'équipements spécifiques, il est néanmoins recommandé d'avoir de bonnes chaussures. Si vous vous rendez au Cachemire avant le printemps, n'oubliez pas de prendre de grosses chaussettes et des gants, car le froid se fait mordant sur les hauteurs de l'Himalaya !

 

 

Jour 4 : Sonmarg

 

L’attraction principale de Sonmarg est la vue impressionnante sur le gigantesque glacier Thajiwas. Il faut quitter le taxi à l’entrée de la ville, puis faire une randonnée sur les hauteurs, à pied ou à dos de poney. Sonamarg est le point de départ pour le trek autour du lac Gangabal ou pour un trek de pèlerinage hindou à la grotte d’Amarnath. 

Après une après-midi dans la neige, on peut se réchauffer en dégustant le Kawa, thé cachemiri à base de safran et d’amandes concassées.

 

 

Jour 5: Gulmarg 

 

Enfin, Gulmarg est une station prisée par les Indiens en période hivernale et dispose de pistes de ski et d’un terrain de golf. Idéal pour les amoureux de sports d’hiver jusqu’en avril, cette petite station amène les skieurs en haut des pistes via un téléphérique, qu’il faut réserver en avance. Cependant, pour les plus prudents, les randonnées de groupe en poney permettent d’aller vers Khilanmarg pour admirer la vue sur les sommets du Nanga Parbat. 

 

Bon séjour au Cachemire !