“A part Aung San Suu Kyi, quelles sont les personnalités birmanes les plus connues dans le monde?” Si vous aussi il vous arrive de rester pantois face à cette question, voici de quoi vous sauver la mise la prochaine fois avec une courte présentation de 5 personnalités qui ont marqué – ou marquent encore – la Birmanie. Voici donc une présentation de ces cinq personnalités des mondes religieux, sportif ou artistique.
1 - Ashin Wirathu
Il a fait la Une du Time en 2013, décrit comme "le visage de la terreur bouddhiste". Ashin Wirathu (né en 1968) est un moine bouddhiste nationaliste extrémiste, se surnommant lui-même le "Ben Laden birman". Moine depuis l’âge de 14 ans, il rejoint en 2001 le mouvement nationaliste Ma Ba Tha et est condamné en 2003 à 25 ans de prison pour ses prêches incitant à la haine envers les musulmans avant d’être libéré en 2010 avec d’autres prisonniers politiques grâce à une amnistie présidentielle. Wirathu devient de plus en plus actif sur les réseaux sociaux et notamment sur Facebook qui finit par fermer sa page. Son association Ma Ba Tha, créée à la suite de l’interdiction du mouvement 969, est interdite en mars 2017 car accusée de propager des discours de haine. Il met en place en réponse la “Fondation Philanthropique Bouddha Dhamma”. En 2017, Wirathu fait l’objet d’un documentaire du réalisateur suisse Barbet Schröder, Le Vénérable W.
2- Ah Moon
Surnommé la “Rihanna birmane”, Ah Moon (née en 1991) est sans aucun doute l’artiste birmane la plus populaire. De son vrai nom Sitt Ja Moon, elle commence à chanter dans la chorale du temple baptiste de son père avant de remporter une compétition de chant télévisée et de rejoindre les Tigers Girls, un des premiers groupes de musique féminin. En 2011, elles deviennent les Me N Ma Girls. En 2014, Ah Moon sort son premier album solo, Min Pay Tae A Chit, qui rencontre un succès immédiat et est suivi par deux autres albums à ce jour.
3- Tun Tun Min
Un des sportifs Birman les plus reconnus est Tun Tun Min (né en 1991). Il est le plus jeune boxeur à avoir remporté ceinture d’or de lethwei, à 23 ans, en 2014. Il a également fait des combats de Muay Thaï en-dehors de la Birmanie à de nombreuses reprises, remportant par exemple l’or aux South-East Asian Games de 2013. En 2016, après avoir battu son ami et champion du monde de lethwei poids moyen Too Too.
4- Khun Sa
Dans un autre registre : Khun Sa (1934-2007). Chef de l’Armée Shan Unie, il est surnommé le “Roi de l’Opium” pour son activité de trafiquant de drogues, en plein cœur du Triangle d’Or, région qui englobe des régions de Birmanie, du Laos et de Thaïlande et qui est connue pour être une des principales zones de production d’héroïne dans le monde. Malgré tout emprisonné de 1969 à 1974 par le gouvernement birman, il n’a cessé d’étendre son réseau et de dominer le trafic d’opium birman. Il dirigeait jusqu’à 50% du commerce de drogues de la région. Président du conseil révolutionnaire de restauration de l’état de Shan à partir de 1991, il déclare l’indépendance des territoires sous son contrôle avant de les voir attaqués par l’armée nationale. Khun Sa se rend au gouvernement en 1996 et est placé sous surveillance militaire, les Etats-Unis ayant promis deux millions de dollars américains pour sa capture. Il meurt à Yangon en 2007.
5 – Midi Z
Même s’il n’est plus Birman aujourd’hui, Chao Te-yin, plus connu sous le nom de Midi Z (né en 1982), mérite de figurer dans cet article. Né à Lashio dans l’état de Shan de parents d’origine chinoise, il reçoit une bourse d’études et déménage à Taïwan alors qu’il a 16 ans. Il y fait des études de design et, en 2011, est naturalisé Taïwanais, renonçant donc à sa nationalité birmane. Cette même année, il réalise son premier long-métrage, Return to Burma. En 2014, Ice Poison est sélectionné sur la liste taïwanaise comme Meilleur Film en Langue Etrangère lors de la 87ème cérémonie des Oscars. The Road to Mandalay, présenté à la 73ème édition de la Mostra de Venise et au Festival International du Film de Toronto en 2016, est le premier de ses films projetés en Birmanie, dans ce que Midi Z considère comme un "moment historique".