Guillaume Sautier, directeur pays de International SOS, a commencé sa carrière dans une entreprise française dédiée à la santé des voyageurs, il n’a cessé de voyager, de l’Afrique au Moyen-Orient, pour venir s’installer, depuis juillet dernier en Asie. Interview d’un manager pour qui la santé est une seconde nature.
Quel est votre parcours professionnel ? Comment en êtes-vous venu à travailler avec International SOS ?
Mon parcours professionnel a presque exclusivement été lié au domaine de la santé des voyageurs. C’est dans une entreprise française, SMI (Service Medical International), que j’ai commencé ma carrière internationale. Suite au rachat de SMI par International SOS en 2011, j’ai eu l’opportunité de travailler à Guinée-Conakry, à Dubaï puis en Angola.
Où étiez-vous en poste avant?
À Luanda en Angola en tant que directeur des ventes d’International SOS. L’Angola est un beau pays au climat agréable et aux plages magnifiques. Un pays parfait pour notre famille qui s’agrandissait. Nous avons assez peu souffert des conditions de sécurité. Mais l’environnement de travail était complexe, lourd et finalement un peu usant.
Qu'est-ce qui vous frappe le plus dans ce poste en Birmanie?
Les qualités humaines et professionnelles de mes équipes et particulièrement des médecins. Je suis arrivé en juillet dernier dans une entreprise pérenne, composée de professionnels passionnés et travailleurs. Tout le monde est fier de la marque International SOS et la plupart du temps nos patients nous le rendent bien. Sur le plan personnel, ma famille et moi trouvons Rangoun accueillant et dynamique. Entre les déplacements professionnels, le tourisme dans ce beau pays et les sorties sociales, nous passons finalement assez peu de temps à la maison !
Quelles sont les spécialités d’International SOS ?
International SOS est le leader mondial dans le domaine de l’assistance médicale et sécurité. Nous avons une présence dans plus de 90 pays et comptons 11 000 employés, dont 5 200 professionnels de santé. En Birmanie, International SOS, avec ses praticiens généralistes et d’urgence, est aussi une clinique de référence pour les voyageurs et les expatriés. Au-delà de la clinique, nous fournissons des services aux entreprises, aux ONG et aux entités gouvernementales, en tant que partenaire santé et sécurité. Concrètement, nous leur fournissons des services d’assistance (comme les évacuations médicales), de consultation, ou encore de gestion intégrée de cliniques isolées.
Quels sont les grands défis auxquels International SOS doit faire face pour maintenir ses activités?
Pour ce qui est de la clinique, maintenir notre réputation auprès de la communauté d’expatriés est le plus important. Nous nous efforçons de fournir un suivi personnalisé et humain, de prendre le temps d’écouter les patients et de leur répondre. L’expatriation, surtout en famille, vient avec son lot d’inquiétude et d’interrogations et nous faisons en sorte que nos patients puissent compter sur nous. Ensuite, puisque nous travaillons avec de nombreuses entreprises, nous insistons auprès des managers sur le fait qu’investir dans la santé de leurs employés et de prévenir les crises est fondamental. Tous les managers qui ont eu à évacuer en urgence des membres de leur équipe savent de quoi je parle.
Qui sont les patients qui viennent à International SOS ?
Les Birmans, qui viennent principalement pour la médecine du travail, représentent la plus grande part de nos patients. Pour les consultations générales, nous voyons surtout des Japonais, des Anglais, des Américains et des Français.
Combien de médecins avez-vous? Comment travaille-t-on avec une équipe aussi multiculturelle ? Comment amène-t-on tout le monde aux mêmes standards ?
À la clinique, nous avons deux médecins expatriés, une "Chief Medical Officer" qui est anglo-américaine mais qui parle un français parfait et un docteur américain qui parle très bien allemand. Nous avons également cinq médecins birmans tous bilingues. Enfin, nous avons plus d’une vingtaine de médecins déployés sur site. Comme l’équipe est multiculturelle à majorité birmane, il est important que nous (les expatriés), nous adaptions aux spécificités locales, surtout pour ce qui est du management. Dans le même esprit, nos employés birmans ont bien conscience de travailler pour un groupe international avec des méthodes et des standards souvent différents de ce dont ils ont l’habitude. Notre modèle fonctionne plutôt bien grâce à une culture d’entreprise très forte et des managers techniques expérimentés.
Quels sont les plus grands défis de santé actuellement en Birmanie?
Vaste question…pour ce qui est des risques en tout cas, les trois principaux sont les maladies importées comme celles liées à un cœur fragile, ou un diabète non diagnostiqué. Une crise cardiaque en voyage au milieu de la Birmanie n’aura pas les mêmes conséquences que la même crise en Europe. Viennent ensuite les accidents de la route, rares mais souvent graves. Nous voyons aussi beaucoup de cas de Dengue, de rage ou de morsure de serpent (attention les golfeurs !).
Un conseil à donner aux lecteurs de lepetitjournal.com Birmanie ?
Soyez membre d’International SOS, c’est bon pour la santé !