Dans le camp de réfugiés de Aïn el-Héloué, près de Saïda, l’association palestinienne gère un centre social et solidaire à destination des femmes et des enfants résidant dans « la capitale des camps ».
Les responsables et les volontaires du centre, inauguré en 2004, ont lancé plusieurs projets destinés à répondre aux problèmes de déscolarisation des jeunes, véritable fléau dans le camp, de lutter contre la pauvreté et de promouvoir l’égalité des sexes.
Le projet « Alternative school » offre à 75 enfants déscolarisés, âgés de 5 à 16 ans, la possibilité de retrouver les bancs de l’école. En plus de leur apprendre les mathématiques, l’arabe et l’anglais, les adolescents peuvent être formés aux métiers de la coiffure et de la couture. Le but est de leur faciliter l’entrée sur un marché du travail miné. En effet, la loi libanaise interdit aux Palestiniens l’accès à 39 professions, notamment les plus qualifiés.
Le projet « We act » encourage le dialogue et les rencontres entre jeunes Palestiniennes et Libanaises. « Si nous voulons convaincre, nous devons tous parler le même langage », affirme la coordinatrice du centre, Sara Moustapha.
L’association veut mettre en valeur le potentiel des jeunes habitant le camp, en martelant qu’ils sont les leaders de demain. « On veut que la société palestinienne prenne conscience de l’importance des droits des jeunes. Ils doivent acquérir les compétences nécessaires pour qu’ils deviennent des leaders », explique la coordinatrice.
Le week-end et tout l’été, Nuwat propose aux jeunes diverses activités comme des jeux ludiques ou la création de pièces de théâtre.
Nuwat s’est également donné pour mission d’améliorer la vie des femmes du camp. Le centre collabore avec le seul hôpital d’Aïn el-Héloué pour permettre aux femmes enceintes d’y accoucher gratuitement. En 2018, le centre a ouvert une salle de sport réservée aux femmes.
L’association vit grâce à des dons provenant principalement d’organismes de charités espagnols et suédois, comme Emmaüs Suède, mais aussi grâce à la motivation de sa vingtaine de volontaires.
La plupart d’entre eux, ayant grandi et habitant dans l’enceinte du camp, savent que leur propre avenir repose sur la jeunesse.
Le camp de Aïn el-Héloué est le plus grand des 12 camps de réfugiés palestiniens que compte le Liban. « C’est la capitale des camps », résumé Jalal, volontaire au centre. Le bureau de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) au Liban a enregistré 450 000 réfugiés palestiniens. Mais un recensement effectué en 2017 par les autorités libanaises indique que le pays en accueille 175 000.