Basée à Beyrouth, cette plate-forme dresse les portraits et les histoires des habitants des camps de réfugiés au Liban. Les reporters sont des réfugiés palestiniens ou syriens qui habitent et travaillent dans les camps de Chatila, dans la capitale, et de la Békaa.
A Beyrouth, Fatima Alhaji, une jeune journaliste, revient d’un reportage. Ils sont en tout sept reporters, tous réfugiés de nationalité syrienne ou palestinienne. Ils vivent dans les camps ou aux alentours. Ils sont étudiants, pâtissiers ou mécaniciens.
« Ce sont des professionnels », affirme leur manager, la productrice Lara Abou Saifan, indiquant qu’ils sont payés pour chaque reportage. “Ils savent tous écrire, filmer et monter un reportage”, ajoute-t-elle. Les reporters réalisent des portraits et racontent les histoires des réfugiés dans les camps pour ensuite les poster sur leur page Facebook ou YouTube.
Installés dans des locaux modernes, le média Campji, qui signifie "habitant du camp" en arabe, est créé en novembre 2016 par Nasir Al-Jazairi, chargé de projet au sein de la Deutsche Welle Akademie, une filiale de la chaîne internationale d’information allemande spécialisée dans le développement de médias internationaux. “Ils ont voulu créer une plateforme au Liban pour les réfugiés, un espace de dialogue pour et par les réfugiés des camps”, explique Mme Abou Saifan. Les reporters sont formés et travaillent pour Campji. Le média évolue et s’agrandit au fil des mois. Campji est “la voix des réfugiés au Liban dans les camps et en dehors”, résume-t-elle.
L'équipe de Campji témoigne des évènements, de l’actualité et de la vie des camps de réfugiés au Liban. Il s’agit pour elle d’“exprimer leurs voix, leurs préoccupations, leurs joies, leurs soucis et leurs besoins”. Les reporters veulent déconstruire les préjugés. « Les camps ne sont pas seulement des endroits dangereux. Ce sont des lieux où des personnes vivent, s’aiment, étudient et travaillent”, affirme la productrice.
Publié le 27 juillet 2018