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Qui est Olaf Scholz, le prochain chancelier fédéral ?

olaf scholz et les autres membres de la coalitionolaf scholz et les autres membres de la coalition
© IMAGO / ZUMA Wire
Écrit par Miryam Harrat
Publié le 2 décembre 2021, mis à jour le 9 décembre 2021

Il est appelé à succéder à Angela Merkel à la tête de la Chancellerie dans les prochains jours. Retour sur le parcours du futur chancelier social-démocrate d’Allemagne.

 

Olaf Scholz est né le 14 juin 1958 à Osnabrück en Basse-Saxe et membre du Parti social-démocrate (SPD). Il est depuis le 14 mars 2018, Ministre fédéral des finances et vice-chancelier au sein du 4ème gouvernement dirigé par Angela Merkel. Tête de liste du SPD lors des élections fédérales du 26 septembre dernier qu’il remporte, il est considéré comme le futur chancelier fédéral, succédant ainsi à 16 années de règne d’Angela Merkel à la tête du pays.

 

Une carrière construite à Hambourg

Durant son enfance, Olaf Scholz déménage avec sa famille et ses deux frères à Hambourg dans le quartier de Rahlstedt dans une petite maison en brique rouge avec jardin pas très loin d’immeubles HLM. C’est cet environnement difficile qui le poussera à s’engager dans la politique en plaçant la justice sociale au cœur de son engagement car pour lui, la politique doit permettre d’améliorer la vie de la population. Dès lors, il s’engage au sein du SPD en 1975. Ce sera le début de son ascension politique au sein du parti social-démocrate allemand. En 1982, alors qu’il poursuit des études de droit à l’Université d’Hambourg il est nommé vice-président fédéral du Jusos (Jeunes du SPD). Trois ans plus tard, il débute sa carrière comme avocat spécialisé en droit du travail et fonde toujours à Hambourg son cabinet.
 

Olaf Scholz, une ascension au sein du SPD

Toujours en parallèle de son activité d’avocat, il devient dès 1987 vice-président de l’Union internationale de la jeunesse socialiste, il quitte sa fonction de vice-président du Jusos l’année suivante. En 1994, il est désigné président de la section SPD d’Altona, un quartier d’Hambourg. Quatre ans plus tard, il est investi candidat aux élections du Bundestag du 27 septembre 1998. Ainsi, il entre au Bundestag et devient député fédéral à l’âge de 40 ans. En parallèle à son poste de député, il est nommé sénateur à l’Intérieur au sein du gouvernement d’Hambourg en 2001 suite à la démission de Hartmuth Wrocklage. En 2002, il est de nouveau élu de sa circonscription d’Altona lui permettant de conserver son poste de député fédéral au Bundestag.

 

Son ascension politique au sein du SPD, au niveau fédéral débute en 2002 lors de son élection avec 91,3 % des suffrages au poste de secrétaire général du parti sous proposition du chancelier de l’époque, Gerhard Schröder. Scholz soutient en effet l’Agenda 2010, un ensemble de réformes sur le marché du travail mené par Gerhard Schröder. Olaf Scholz est réélu en 2003 malgré un score plus faible. Par la suite, il démissionne de ce poste ainsi que de la présidence du SPD dans son fief d’Hambourg. Par la suite, conservant son poste de député du Bundestag, il devient secrétaire général du groupe SPD au Bundestag ce qui lui permet d’intégrer la grande coalition avec la CDU d’Angela Merkel. C’est en 2007 à l’âge de 49 ans et suite à la démission de Franz Müntefering qu’il accède au poste de Ministre fédéral du travail et des affaires sociales.

 

Une carrière fédérale et locale

Malgré sa réélection au poste de député au Bundestag lors des élections de septembre 2009, ce dernier quitte le gouvernement Merkel, cette dernière ayant constituée une coalition noire-jaune avec les Libéraux. Il reprend le poste de vice-président du groupe SPD dirigé par Frank-Walter Steinmeier. Il ne s’arrête pas là puisqu’il est élu vice-président fédéral du parti et n’oubliant pas son fief d’Hambourg, il reprend la présidence du parti dans la ville hanséatique. Il se positionne ainsi comme une figure d’opposition à Angela Merkel.

 

Son ancrage à Hambourg, dans la ville où il a grandi le pousse suite à la rupture de la coalition noire-verte dirigée par Christoph Ahlhaus à se présenter aux élections législatives locales en 2011. De part sa position de dirigeant du SPD à Hambourg, il est désigné tête de liste. Le SPD remporte le scrutin avec 48,4% des suffrages réalisant ainsi son meilleur résultat depuis de nombreuses années. Olaf Scholz devient ainsi Maire d’Hambourg mettant ainsi un terme à onze années de pouvoir de la CDU. Il restera à la tête de la ville durant 7 ans, jusqu’en 2018.

 

Retour au pouvoir

C’est suite à la démission de Martin Schulz qu’Olaf Scholz est de nouveau désigné président fédéral du SPD en février 2018.  S’il ne devait conserver le poste que par intérim, il finira par être légitimé à ce poste. Cependant, et suite à une réunion de la direction fédérale qui doit désigner les six ministres qui intégreront le nouveau gouvernement de la grande coalition, Olaf Scholz hérite du poste de Ministre fédéral des Finances et de celui de vice-chancelier. En effet, ce dernier est vu comme un modéré et semble être favorable à la poursuite de la politique de rigueur prônée par Wolfgang Schäuble.  Ainsi il entre en fonction et cède la tête du parti à Andrea Nahles qui devait lui succéder précédemment.

 

De Ministre des finances à Chancelier fédéral

C’est en 2020 que la direction du SPD désigne Olaf Scholz comme candidat au poste de Chancelier lors des élections fédérales de septembre 2021. Ce choix fut pour beaucoup de membres du SPD assez surprenant, notamment l’aile gauche du parti. À cette période, le SPD n’est crédité que de 14% des intentions de votes derrière les Verts et la CDU. Cependant, ce dernier bénéficie d’une amélioration de son image notamment en raison de la pandémie et au fait qu’il ait ainsi renoncé à la politique de rigueur longtemps prônée par le gouvernement. À partir d’aout 2021, le SPD enregistre une très nette progression notamment face au candidat controversé de la CDU, Armin Laschet qui enchaîne les déconvenues. Olaf Scholz est populaire, ce dernier est perçu comme le meilleur pour succéder à Angela Merkel car il est vu comme le garant de son héritage en raison de son expérience institutionnelle. De plus, les Allemands apprécient le fait qu’il ait effectué une campagne électorale sans le moindre faux-pas contrairement à ses concurrents. C’est ainsi que le SPD arrive en tête avec 25 % des voix.  Ce dernier revendique le rôle de formateur du futur gouvernement fédéral, en se montrant favorable à la formation d’une coalition « feu tricolore » avec les Verts arrivés en troisième position et les Libéraux, en quatrième. Après des mois de négociations, ces derniers ont présenté leur accord de coalition avec à la clé, l’élection d’Olaf Scholz au poste de chancelier fédéral dans les prochains jours.

 

 

 

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