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En France et en Allemagne, deux systèmes de redevance audiovisuelle critiqués

Poste de télévision dans un foyerPoste de télévision dans un foyer
© Glenn Carstens Peters -Unsplash
Écrit par Emma Voglimacci Stephanopoli
Publié le 14 mars 2022, mis à jour le 14 mars 2022

Alors qu’en France, la redevance audiovisuelle fait débat en période de campagne présidentielle, l’Allemagne a réformé son système de taxation depuis 2013 avec des avantages et des inconvénients…

 

Lundi 7 mars, pour sa première sortie en tant que candidat à la présidentielle à Poissy dans les Yvelines, Emmanuel Macron a déclaré vouloir supprimer la redevance télévisuelle. « On supprimera les impôts qui restent, la redevance en fait partie » a-t-il affirmé. Une proposition qui agite à la fois l’opposition et les médias publics qui s’inquiètent de l’avenir du service public de l’information. Cet impôt permet aux médias des groupes Radio France, Arte, France télévision, ou France Médias Monde, de prospérer et de garantir leur indépendance vis-à-vis des intérêts économiques privés. Une mission qui est particulièrement importante dans cette période de manipulation de l’information et de multiplication des « fakes news » sur les réseaux sociaux…

 

Comment fonctionne la redevance en France ?

Tous les citoyens français possédant un poste de télévision et un logement, payent en même temps que la taxe d’habitation une redevance télévisuelle de 138 euros par an. Sont épargnés les plus de 60 ans sous conditions de revenus, les pensionnaires de maisons de retraite et les bénéficiaires de l’allocation adulte handicapé. Son montant a été fixé par le Parlement en 2009.

 

Sur ces 138 euros, 90 euros servent à financer France TV, c’est à dire France 2, France 3, France 4 culture-box, et la 5. Radio France touche 22 euros pour France Inter, Info, Bleu, Culture, Musique, Mouv et Fip. Arte récupère 10 euros, l’INA et TV5 Monde, 3 euros chacun. Enfin, le groupe France Médias Monde qui comprend RFI et France 24 touche 10 euros. Les chaînes privées comme TF1 et M6 s’autofinancent uniquement avec des publicités et n’ont pas de subventions.

 

Le souci de cet impôt c’est qu’il est trop vieux. Il n’a pas évolué avec son temps et avec l’apparition d’Internet, qui ne date pourtant pas d’hier. Résultat, si vous avez un vieux poste de télévision que vous n’utilisez pas, vous payez tout de même la redevance. Si vous êtes plutôt de la génération Y ou Z, ou particulièrement férus d’Internet, et que vous regardez la télévision publique tous les jours sur votre PC ou votre téléphone portable, vous êtes épargnés de la redevance. Ce n’est donc pas adapté au monde d’aujourd’hui et ce n’est pas très juste. Nos voisins allemands, eux, ont réglé ce problème en 2013.

 

Et en Allemagne ?

Au total, la « Rundfunk Beitrag » coûte 220 euros par an aux allemands, c’est à dire 18 euros par mois. Réformée en 2013, elle est payée par toute personne qui occupe un logement, qu’elle soit propriétaire ou locataire. Un coût qui est élevé mais qui permet de développer le riche service public de l’audiovisuel qui comprend 22 chaînes de télévision et 67 antennes de radio. Si en France, ce système est devenu pour certains un exemple à suivre - comme Delphine Ernotte, présidente de France TV qui a déclaré en 2016 vouloir s’inspirer des méthodes allemandes - il est pour d’autres fortement à améliorer.

 

Dès 2013, plusieurs pétitions ont émergé Outre-Rhin tandis que des commerciaux ont intenté des recours en justice, dénonçant un impôt déguisé. C’est le cas de la chaîne de magasins Rossmann, dont la requête a été déboutée par la Cour de Justice de Bavière. Cet impôt peut être difficile à s’acquitter lors qu’on est un célibataire ou un étudiant aux revenus faibles, la redevance étant la même pour tous les foyers. En 2018, l’institut de sondage Yougov a révélé que 44 % des allemands trouvent cette contribution trop chère…

 

Il reste maintenant aux candidats de l’élection présidentielle française à trouver des solutions et des propositions pouvant convaincre les électeurs, en s’inspirant peut être des avantages et des critiques de la redevance allemande.

 

 

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