Publié jeudi, le programme commun de la coalition SPD-PDS/Linkspartei suscite de vives critiques. Si l'opposition estime que le contrat de coalition ne va pas assez loin, les gouvernements des autres Länder, astreints à la solidarité financière, condamnent "l'attitude de déni" de Berlin face au montant colossal de sa dette
Rotes Rathaus. (Photo berlin.de)
Le
programme de la coalition de gauche, adopté jeudi après plusieurs semaines de
négociations, n'en finit pas de susciter les critiques. "Sans ambition", "modeste", "clientéliste" a jugé vendredi l'opposition. La FDP, la CDU et les Verts s'étonnent que la réduction
de la dette ne figure pas au premier rang des préoccupations de la coalition. "Il
n'y a pas l'ombre d'une vision d'ensemble pour cette ville", regrette
Friedbert Pflüger (CDU) qui préconise le rétablissement rapide de l'équilibre
financier, notamment grâce à l'instauration de droits universitaires.
Des critiques "provinciales"
Des
reproches qui trouvent un écho en dehors de la ville. Christian Wulff (CDU), Ministre-Président de Basse-Saxe, a critiqué vendredi la "mentalité de subvention" qui selon lui règne
dans la capitale, blâmant sans concession la politique de la coalition de
gauche. Berlin est accusée de ne pas prendre au sérieux l'avertissement de
l'échec de Karlsruhe. Au lieu d'attirer les investisseurs, Berlin freinerait la compétitivité des autres
régions. "Chaque Berlinois devrait se poser la question :
pourquoi les Bavarois devraient-ils arranger les choses ?".
Quant
à Rainer Speer, ministre
des finances du Land de Brandenburg (SPD), il déplore "l'attitude de
déni" du gouvernement de Berlin face au problème de sa dette et le met en
garde contre "une politique de l'autruche qui consisterait à dire : 'Nous
n'arrivons pas à diminuer nos dettes, ça nous est donc bien égal de savoir de
combien nous sommes endettés" a-t-il déclaré.
Thilo Sarrazin (SPD), ministre des finances de Berlin, a jugé "provinciales" les critiques des autres Länder et a rappelé toute la responsabilité de l'Etat fédéral dans
la consolidation de Berlin comme capitale de la République.
Cécile Boutelet. (www.lepetitjournal.com). mardi 7
novembre 2006.
Pour aller plus loin, voir le dossier du Tagesspiegel
Et les réactions dans le Berliner Zeitung