

En moins de deux ans, StudiVZ est devenu le réseau étudiant incontournable sur le web. Un succès qui le place évidemment sous le feu des critiques et pose la question : doit-on tout dire sur Internet ?
Logo du site studivz. "Bist du schon drin"? (Photo. studivz.net)
"Es-tu déjà des nôtres ?"Dès la page d'accueil, Studivz, l'annuaire étudiant le plus célèbre d'Outre-Rhin, annonce la couleur : ici, les étudiants forment une véritable communauté...
En deux temps et trois clics, chacun peut créer son profil, retrouver ses amis, s'en faire de nouveaux, former des groupes, échanger photos et numéros de téléphone.
La formule plaît : selon le quotidien Die Welt, StudiVZ compterait aujourd'hui près de 1.800.000 membres. A l'origine du phénomène, trois étudiants allemands : Ehssan Darianin, Michael Brehm et Dennis Bemmann.
Créé en 2005, le site est depuis parti à la conquête de toute l'Europe : il se décline depuis un an en France, en Espagne, en Italie et en Pologne. Sans toutefois remettre en cause la suprématie de son grand frère américain Facebook.
Quelle protection des données personnelles ?
Car la comparaison entre le géant américain et la "petite entreprise inoffensive", comme aime la définir Michael Brehm, n'échappe à personne. Les deux réseaux sociaux issus du web 2.0 font l'objet des mêmes critiques. Le Spiegel s'est récemment inquiété de la protection des données personnelles des internautes. Aux Etats-Unis, les opposants à ce type de réseaux ont montré que les entreprises pouvaient facilement, grâce au site, avoir accès aux profils de candidats à l'embauche. Selon eux, la police pourrait aussi utiliser des données privées pour identifier des suspects.
Une aubaine publicitaire
Mais le risque le plus immédiat pour les internautes est de voir très bientôt leurs boites électroniques submergées par la publicité. Facebook a en effet dévoilé au début du mois une offre donnant aux annonceurs accès aux profils de ses membres et donc à toutes leurs données privées. Une aubaine pour les publicitaires qui peuvent réaliser des annonces ciblées et gagner ainsi en efficacité.
Pour l'heure, StudiVZ dément avoir pour projet une telle opération. "Les lois sur la protection des données personnelles sont ici en Allemagne les plus dures au monde. Et nous les respectons largement", se défend Ehssan Darianin. Cependant, pour affronter la concurrence du géant américain, le groupe allemand devra lui-aussi trouver de nouvelles sources de financement.
Vivien DEPAROIS. (www.lepetitjournal.com - Berlin) mercredi 23 janvier 2008
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