ChatGPT, cette intelligence artificielle capable de répondre à n'importe quelle question dans plusieurs langues sous forme de texte construit et argumenté, pose des questions éthiques notamment dans le domaine de l'éducation. En Allemagne, le Bundestag a commandé une étude sur son impact.
En France, en Allemagne et ailleurs, ce petit Chatbot intelligent et gratuit passionne et inquiète en même temps. Capable de réaliser des dissertations, de passer des tests en médecine ou même de prendre des décisions de justice, sa principale fonction est de répondre aux questions des internautes. Mais ce progrès inquiète particulièrement la sphère enseignante puisque le risque de voir des dissertations et autres documents réalisés par une IA, et non plus par les élèves eux-mêmes, est désormais bien réel. En Allemagne, le Bundestag a commandé une étude afin d'analyser son impact réel sur l'éducation et la recherche.
Un chatbot conçu par la société américaine OpenAI
Imaginez entrer une question de philosophie dans ce chatbot et recevoir en réponse un texte argumenté sous la forme d'une vraie dissertation. C'est génial, mais le risque de triche dans le milieu scolaire est, lui, bien réel et inquiète. Capable de répondre à des questions, reconnaitre ses erreurs, contester des prémisses incorrectes ou encore de rejeter des demandes inappropriées, ce générateur de texte conçu par la société américaine Open IA est accessible gratuitement en ligne.
Grâce à ce super robot conversationnel, il serait par exemple possible de rédiger un long texte sur un sujet spécifique, faire une synthèse d’un long document, suggérer un plan détaillé pour un cours, rédiger un email avec votre style d’écriture, générer des idées pour vous aider à trouver de l’inspiration, résoudre un calcul complexe, écrire un récit fictif avec plusieurs personnages, identifier des bugs de code pour les développeurs, etc.
Mais jusqu'où pourrait aller l'intelligence artificielle ? En Colombie, un juge admet avoir consulté le chatbot avant de rendre sa décision de justice. Aux Etats-Unis, l’entreprise AnsibleHealth a testé les performances du logiciel dans le domaine médical, test qui s'est avéré concluant avec un taux de réussite élevé. Bill Gates, lui, affirme que cela "va changer notre monde". En Allemagne, c'est désormais au tour du Bundestag d'analyser l'impact réel de ChatGPT.
Sous l'oeil expert de l'Office for Technology Assessment (TAB) du Bundestag allemand
"Nous avons besoin d'un aperçu complet de l'impact technique, éthique et social de ChatGPT sur l'éducation et la science", a déclaré Kai Gehring (Verts), président de la commission de l'éducation, de la recherche et de l'évaluation des technologies, commanditaire de cette étude. Afin de pouvoir évaluer sur une base scientifique les opportunités et les risques des modèles informatiques de plus en plus grands et complexes, les parlementaires comptent s'appuyer sur l'expertise de l'Office for Technology Assessment (TAB) du Bundestag allemand.
Au cours des prochaines semaines, le TAB examinera alors les tendances du développement technologique, les scénarios d'application possibles et les effets de l'utilisation de ChatGPT et des systèmes de traitement du langage associés dans les différents domaines du système éducatif et scientifique. "Sur la base des connaissances factuelles regroupées de l'étude TAB, nous discuterons au Bundestag des conclusions que nous devons tirer en matière de politique d'éducation et de recherche - des écoles aux sciences en passant par le secteur de l'enseignement supérieur," ajoute-t-il.
Encore en période de recherche, OpenAI souhaite obtenir le plus de feedbacks possibles pour ajuster son modèle. En supplément de sa version gratuite, OpenAI a notamment annoncé le lancement d’un plan payant appelé "ChatGPT Plus" qui sera disponible seulement aux États-Unis dans un premier temps.
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