J’AI TESTÉ POUR VOUS - Plongez dans l'Histoire des souterrains de Berlin avec les visites guidées de l'association Unterwelten

L'association berlinoise Unterwelten e.V. vous propose différentes visites guidées, dans cinq langues dont le français, au coeur des souterrains berlinois. Parmi ces tours, "Les Mondes Obscurs" vous offre de découvrir l'un des nombreux bunkers de la ville, aménagé en 1941. Lepetitjournal.com/Berlin l'a testé pour vous et vous livre ses impressions. Si ces visites vous intéressent, participez au jeu-concours proposé en fin d'article. Bonne visite!

Situé à plus de dix mètres sous terre, c'est l'un des rares bunkers restés intacts après les bombardements qui ont touché Berlin (lors de la bataille aérienne de novembre 1943 à mars 1944 puis la Bataille de Berlin du 16 avril au 2 mai 1945). Après avoir descendu les marches qui vous mèneront aux sous-sols du métro Gesundbrunnen, vos yeux devront s'habituer au manque de luminosité? et d'espace. 1400 mètres carrés s'étalent sur 48 salles aux murs étroits et aux toitures basses. Une manière pour les visiteurs de se projeter dans le passé des 4000 personnes réfugiées sous terre durant les attaques aériennes, souffrant du manque d'air. A l'origine, cet abri anti-aérien était destiné à abriter 1300 personnes, ce qui, lors des bombardements, ne fut pas pris en compte par les berlinois qui cherchaient avant tout à se protéger. Seuls les ouvriers, ouvrières et personnes de nationalité allemande au service des nazis étaient autorisées à se réfugier dans ce type d'abri, les femmes et les enfants n'étant pas nécessairement prioritaires. En cas d'alerte à la bombe, les papiers d'identité étaient la première chose à laquelle devaient penser les citoyens afin de ne pas se retrouver sans abri.

Une visite insolite
Les toilettes pour femmes dépourvues de portes afin d'éviter les suicides, les dortoirs où s'entassent des lits ou encore la chambre anti-gaz du Bunker de Gesundbrunnen, non  conforme aux règles de sécurité? Autant de pièces qui regorgent d'anecdotes, racontées par un guide doté d'un humour noir et poignant.
"Attention, j'éteins la lumière !", indique la jeune femme chargée du groupe de visiteurs avant d'exécuter son geste. Une couleur fluorescente apparaît alors sur les murs du Bunker, éclairant les visages des touristes, épris de surprise. "Il s'agit d'une peinture chimique utilisée par les nazis en prévision des coupures d'électricité", explique cette française passionnée d'Histoire. Un peu plus loin, on découvre le système de communication berlinois lors des années noires,: la "Rohrpost", poste pneumatique, aujourd'hui utilisé par de grands représentants politiques afin d'éviter que leur message soit intercepté en-dehors de leur cercle diplomatique. Il s'agit d'une boîte en plastique dans laquelle les gens placent leur objet d'envoi (lettre ou objet) qu'ils font parvenir à leur destinataire par le biais de tubes à air compressé. A l'époque, Berlin était dotée de nombreux postes pneumatiques, et de tubes traversant les souterrains de la ville, permettant aux Berlinois d'avoir recours à ce type de correspondance.

Berlin paré contre l'ennemi
S'il y a bien une chose qui demeure à l'esprit du visiteur du tour "Les Mondes obscurs", c'est la manière dont les Allemands sous dictature nazie étaient obsédés par la menace ennemie, notamment aérienne. Sous le régime nazi, les populations apprenaient à éteindre les lumières dès que cela était nécessaire, afin de ne pas être visibles par les avions. Des gardes patrouillaient à Berlin et sanctionnaient les personnes ne prenant pas en compte le message figurant dans les affiches de propagande "Psst ! L'ennemi t'observe, l'ennemi t'écoute". La technologie permit toutefois aux alliés de savoir exactement où se trouvait Berlin, grâce aux radars, auxquels les nazis n'étaient pas préparés en 1944. Il y eut 50.000 victimes civiles à Berlin entre 1940 et 1945.

Des citoyens manipulés
Des documents et objets d'époque témoignent de l'ampleur de la destruction de la ville de Berlin, pourtant regorgeant de propagande militaire visant à rassurer la population : des jeux de société irréalistes montrent par exemple une famille allemande survivant aux attaques grâce à son équipement nazi, vendu à l'initiative de Joseph Goebbels à une somme excessivement chère pour l'époque. Les dessins du jeu destiné aux enfants montrent la maison bombardée avant et après, sans dommages visibles? Manipulés et élevés dans le mensonge, les civils croyaient dur comme fer à la force de l'idéologie nazie mais ne furent pas épargnés par les désastres de la Guerre et du système totalitaire d'Adolf Hitler. Le Bunker de Gesundbrunnen a par exemple été défaillant, obligeant parfois des milliers de réfugiés à en sortir, de peur de mourir asphyxiés. Un sentiment parfois partagé par les touristes aux tendances claustrophobes, venus profiter de cette balade souterraine historique. En une heure et demie, vous apprivoiserez Berlin sous un autre angle? et une autre dimension !

Diana D'Angelo (www.lepetitjournal.com/berlin) mardi 5 novembre 2013

Crédits photos : Berliner Unterwelten e.V.

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Savoir plus :

http://berliner-unterwelten.de/

http://berliner-unterwelten.de/plan-daccs.355.3.html