Dresde, la Florence de l'Elbe. Il faut avouer que c'est vendeur ! Bonne nouvelle, ce bijou est à la portée du Berlinois ! La recette est simple : il suffit de monter dans un train, d'aller vers le Sud, et de s'arrêter à Dresden Hauptbahnof, pour une escapade de deux jours et un petit voyage dans le temps
Un des clochers de Dresde : celui de la Hofkirche, église catholique de la cour (photo. A. Prévost)
Une ville contrastée qui garde des traces du passé
Les premiers pas dans Dresde sont tout en contraste. A peine descendu du train, on atterrit dans les rues commerçantes de la vieille ville. Ici, les boutiques lumineuses se font concurrence pour attirer les regards des passants. Premier aperçu de Dresde : son centre commercial, moderne et minéral, tout en vitres et en béton gris. Vous avez dit vieille ville ?
Pour la trouver, il faut persévérer?et lever le nez. En partant à la recherche des clochers ciselés qui se découpent dans le ciel, on arrive très vite à l'Altmarkt, à l'allure majestueuse. Le carré est parfait et les façades aux couleurs chaudes rappellent les villes polonaises et nordiques. La Kreuzkirche, au sud de la place, a été construite entre 1764 et 1800.
En prenant la Galeriestraße, on atteint le Neumarkt, qui accueille de beaux hôtels et d'impressionnants clochers. Celui de la Frauenkirche dame le pion à ses confrères, par son architecture et son histoire. Entièrement détruite dans la nuit du 14 au 15 février 1945, cette église a été reconstruite à l'identique jusqu'en 2002 et est devenue l'emblème de la ville. Son dôme, sa façade en pierres blanches et noires et son intérieur baroque mêlant angelots, rocaille et faux marbres laissent un peu pantois. Deux traces du passé subsistent : un morceau de l'ancienne église, posé devant le parvis, qui rappelle au visiteur que toutes les blessures ne sont pas cicatrisées. Et la croix qui surplombe le dôme, financée par la Grande-Bretagne, en signe de réconciliation.
Dresde, ville des musées
La Processions des ducs, sur le Länger Gang (photo. A. Prévost)
Autre atout de Dresde, ses musées. Pour les rejoindre, le plus beau chemin est celui qui passe devant le château et la Procession des ducs. Réalisée à l'origine par le peintre Wilhelm Walter, cette mosaïque XXL (102m) qui représente plusieurs générations de ceux qui ont gouvernés la Saxe, a ensuite été remplacée par des carreaux de porcelaines de Meissen.
Sur la gauche, on aperçoit l'opéra Semper, réputé autant pour son style Renaissance italienne que pour ses concerts prestigieux.
Sur la Theaterplatz se trouve également le Zwinger, palais baroque construit entre 1710 et 1728 et temps fort de toute visite à Dresde. Ses deux principaux atouts sont sa cour ovale et ces cinq musées. Parmi eux, la galerie de peintures des Maîtres Anciens est à ne pas manquer : on peut y admirer, dans une ambiance feutrée, les ?uvres des peintres européens du XVe au XVIIIe siècle.
On trouve également au Zwinger une collection de porcelaines de Saxe, une remarquable exposition d'armes et une collection de joaillerie et d'orfèvrerie dans la Voûte verte.
Le Zwinger (photo. A. Prévost)
Pour se reposer entre deux musées, rien ne vaut une petite part de Christstollen, spécialité de la ville ! C'est un vrai plaisir de la déguster le long des rives de l'Elbe, classées par l'Unesco, qui sont pour beaucoup dans le charme et la richesse de Dresde. On en a une très belle vue à partir de la Brühlsche Terrasse, qui était jadis comprise dans les fortifications de la ville et a été transformée en jardin au XVIIIe siècle.
Une visite s'impose également à la Kunsthalle im Lipsiusbau: quelques Warhol et des peintres asiatiques s'y mélangent pour une exposition temporaire, "Madonna meets Mao". Cela console de la fermeture de l'Albertinum, autre bijou de la ville abritant la galerie des peintres du XIXe au XXe siècle et privilégiant l'école allemande, qui fait peau neuve jusqu'en 2010.
Vers la Neustadt ou le retour au présent
Pour finir, un contraste supplémentaire : le passage de la vieille ville à la ville nouvelle. Prendre le temps de se retourner pendant la traversée du pont, la vue sur la Altstadt est superbe. Les premières rues de la Neustadt regorgent de petites maisons et d'hôtels particuliers ravissants, bien différents des immeubles modernes que l'on y trouve en s'enfonçant davantage par la Hauptstrasse. On peut y visiter le musée japonais, abritant le musée d'Ethnographie et de Préhistoire.
La ville nouvelle, qu'affectionnent les jeunes et des noctambules est un lieu vivant et chaleureux.
Un bon moyen de rejoindre le présent avant de reprendre son train direction Berlin !
Alix Prévost (www.lepetitjournal.com/berlin.html) vendredi 19 décembre 2008
L'opéra Semper (photo. A. Prévost)
Dresde Pratique :
- Trains à partir de Berlin : http://www.db.de/ ou http://www.interconnex.info/
- Offices du tourisme :
Schinkelwache, Theaterplatz (près du Zwinger). Ouvert du lundi au vendredi de 10h à 18h et jusqu'à 16 le week-end. Tél : +49 35149192100
Pragerstr. 2a (près de la gare centrale). Ouvert du lundi au samedi de 10h à 18h.
Tél : +49 351492100
- Il est également possible d'obtenir un plan à un guichet de la gare
- Musées : site officiel des musées de la ville : http://www.skd-dresden.de/
- L'office du tourisme propose une City-card. Pour 21? et pendant 48h, elle permet d'emprunter les transports en commun, d'accéder aux 12 musées et de bénéficier de réductions sur certaines activités touristiques.
- Un ticket unique donnant accès à tous les musées de la ville est également disponible (12? adulte, Réduit 7?, Famille 25?) et valable une journée.
A noter : de nombreux bateaux partent de Dresde pour aller visiter la vallée de l'Elbe, classée au Patrimoine mondial de l'Unesco !
Le Petit Journal fait une pause pour les fêtes. Nous vous retrouverons le 5 janvier au matin. D'ici là nous vous souhaitons d'excellentes fêtes de fin d'année!
{mxc}