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"Bonjour, je suis Ernst Lubitsch, et je suis particulièrement heureux de vous accueillir ici, à Berlin, ma ville natale". Avant chaque film, le grand réalisateur apparaît en personne sur l'écran pour saluer le spectateur. "Lubitsch de Berlin" : c'est le titre de la rétrospective consacrée par le cinéma Babylon Mitte au cinéaste américain, né en Allemagne de parents juifs originaires de Galicie (actuelle Ukraine). C'est aussi une déclaration d'intentions: faire découvrir au public un aspect méconnu de l'oeuvre du grand cinéaste, connu avant tout pour ses savoureuses comédies de moeurs hollywoodiennes.
"Lubitsch Touch"
Car Lubitsch n'est pas seulement l'auteur des mythiques Sérénade à trois ou The Shop around the Corner. Avant d'émigrer aux États-Unis en 1925, l'homme était déjà un magnat de la scène cinématographique berlinoise, avec des films comme La poupée (Die Puppe, 1919) ou La princesse de l'huître (Die Austernprinzessin, 1919), qui contiennent déjà en germe la fameuse "Lubitsch touch", cet humour si particulier, flirtant avec l'absurde, affectionnant les inversions de valeurs, qui rend unique chaque film de celui que Truffaut appelait "le prince du cinéma".
Marathon du muet et grands classiques
A côté des grands classiques hollywoodiens, on pourra se délecter de découvrir Lubitsch acteur, dans L'honneur de la firme par exemple (Der Stolz der Firma, 1914). On pourra aussi voir les nombreux films costumés et épopées historiques de la période berlinoise, comme Anna Boleyn (1920) ou Sumurun (1920). Raffinement suprême: les films muets seront tous accompagnés par des musiciens, comme à l'époque. Pour les inconditionnels, un Stummfilm-Marathon, un marathon de films muets, est prévu le week-end des 10 et 11 mars, soit deux fois 13 heures de projection non-stop, accompagnées en direct par l'orchestre Babelsberg. Une performance.
Et pour ceux pour qui les films de Lubitsch se résument à des frivoleries raffinées, les chef-d'oeuvres, To be or not to Be et Ninotschka, abordant respectivement le nazisme et la dictature stalinienne sous le biais du sarcasme, prouveront que, sous le sourire, Lubitsch pouvait aussi être "Ernst"(sérieux) ...
Raphael COTTIN. (www.lepetitjournal.com - Berlin) mercredi 7 mars 2007
Plus d'informations et programmes: http://www.babylonberlin.de/lubitsch.htm






















































