Tout le monde a déjà vu des photos des camps de concentration, mais que ressens t-on lorsqu'on foule la terre de ces lieux ? Pas forcément besoin de se rendre à Auschwitz pour s'en faire une idée, le premier camp construit est aux portes de Berlin, à Sachsenhausen.
Le chemin pour se rendre à Sachsenhausen est en partie le même que celui empruntés par les détenus de l'époque, seule différence le confort...et l'entassement d'humains dans des wagons de marchandises. Aujourd'hui, pour s'y rendre si vous partez du centre de Berlin, vous devrez emprunter un train régional. Une fois arrivée à la gare, vous pouvez soit prendre un bus ou marcher une petite vingtaine de minutes au sein d'une cité pavillonnaire afin de joindre le camp.
Dans l'allée menant à l'enceinte de barracks, des panneaux reconstituent l'histoire du site
Un lieu ouvert sur un passé sombre
A l'entrée des lieux se tient un bâtiment à l'aspect accueillant abritant le point information. Une fois entré à l'intérieur, le climat se refroidit lorsqu'on apprend au fil des pancartes du hall que ces murs renfermaient en réalité une boucherie humaine pendant la seconde guerre mondiale.
Maquette du camp pendant la seconde guerre mondiale
Le premier espace de la visite est une petite cour composée des représentations du camp par le passé. Trois maquettes de Sachsenhausen correspondant aux trois aires du site depuis sa création par Heinrich Himmler. En 44-45, Sachsenhausen fût d'abord un camp de concentration et d'extermination, puis devient un camp soviétique d'emprisonnement à partir de 1947, et enfin a servi à la RDA à partir de 1951.
Porte d'entrée menant aux barracks. L'audioguide diffuse de nombreux témoignages d'arrivants humiliés à cet endroit. Ce camp était réputé pour maltraiter notamment les homosexuels
Une fois la chronologie posée, l'entrée sur le camp à proprement parlé est assez surprenante. Une jolie avenue boisée contraste avec les panneaux et photos d'époque qui la borde. Une seconde porte, plus impressionnante menant aux baraques, est chargée d'histoire. L'audioguide collé à l'oreille, de nombreux témoignages défilent et font vagabonder notre imagination au delà de la pierre sans vie du portique. Derrière, une grande zone encadrée de murs et de tours de contrôle apparaît. Les emplacements des baraques, nombreuses à avoir été rasées, sont marqués par des rectangles de cailloux.
Les locaux, toujours debout, abritent eux des expositions expliquant l'histoire du site. Les endroits les plus poignants sont certainement l'infirmerie, le site étant réputé pour ces expériences médicales en tout genre ou encore la morgue. Certains des visiteurs affirment d'ailleurs que l'endroit respire « la mort ».
Cette partie bien que chargée d'histoire est moins lugubre que le dernière pan de la visite qui n'est autre que le lieu d'extermination.
Dans la dernière partie de la visite, la fosse d'exécution
En passant de l'autre côté du mur, une fosse d'exécution en bon état est visible et accessible par une faible pente empruntée autrefois par les condamnés. La visite se termine au sein d'un lieu encore plus lugubre : les chambres à gaz. Les catacombes, bien que funestes, se mêlent à l'espoir d'un avenir meilleur suggéré par la construction pile à l'endroit des exécutions (d'une balle dans la tête) d'un monument à la mémoire des disparus.
Message dos au monument rendant hommage aux défunts clôturant la visite
Pourquoi se souvenir ? Pourquoi se remémorer ces instants sombres ? Voici la réponse qu'offre le site. Cette citation, gravée dans le mur du monument aux mort à quelques mètres des fours crématoires clôture la visite.
Photo Citation
Anaïs Guérard (lepetitjournal.com/Berlin) vendredi 18 juillet 2014
Savoir plus :
Le camp de concentration est en accès libre. Des visites en groupe sont disponibles. Audioguide en français pour 3 euros. La visite est assez longue, il faut prévoir au strict minimum deux heures.
Trajet : Rejoindre Oranienburh Haupbahnhof. Une fois à la gare 15-20 minutes à pied ou possibilité de prendre le bus 804.
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