Médicaments antigrippaux: critères différents en France et en Espagne

Plusieurs médicaments disponibles en vente libre sont dans la ligne de mire des autorités sanitaires.

des médicaments et un thermometre en Espagne — Myriams-Fotos Pixabay

Publié le 27 janvier 2024, mis à jour le 27 janvier 2024

L'hiver porte avec lui son lot de virus, rhumes, grippes et autres maladies hivernales. Nez qui coule, nez bouché et maux de gorge sont de fidèles compagnons de notre quotidien en cette période de l'année. Bien souvent, les consommateurs se dirigent vers des médicaments antigrippaux en vente libre dans les pharmacies. Pourtant, depuis quelques mois ces traitements sont pointés du doigt pour leurs effets secondaires.

En France "Ne les utilisez plus!"

Ils ont vendus sous les noms commerciaux d'Actifed Rhume, Dolirhume, Humex Rhume, Nurofen Rhume ou encore Rhinadvil Rhume entre autres. En France, vous avez très certainement consommé en automédication ces traitements contenant de la pseudoéphédrine, destinés à venir à bout d'un rhume, d'un nez bouché ou de bronches encombrées. Mais cette année une enquête a été menée pour analyser des cas d'encéphalopathie réversible postérieure (PRES) et de syndromes de vasoconstriction cérébrale réversible chez des personnes utilisant des médicaments contenant de la pseudoéphédrine. En conclusion, les experts ont établi que ces médicaments comportent un risque (très faible) de provoquer des accidents cardiovasculaires ou des infarctus. L'Agence française nationale de sécurité du médicament (ANSM) a recommandé dès le mois d'octobre dernier à tous les Français d'éviter ce type de médicaments vasoconstricteurs, dont près de trois millions de boites sont vendues dans l'Hexagone chaque année. Pour la directrice de l'ANSM Christelle Ratignier-Carbonneil, la message est clair : "Je veux dire au Français : Ne les utilisez plus !"

Des "précautions" dans le reste de l'Europe

Les médicaments pour lutter contre les rhumes et les affections hivernales sont vendus dans de nombreux pays européens. La France fut la première à recommander à ses habitants de ne pas consommer les traitements à base de pseudoéphédrine, bien qu'ils y soient en vente libre. Pour interdire la commercialisation des produits, il faut que l'interdiction se fasse au niveau européen. Voilà pourquoi les autorités françaises, qui ont explicitement déconseillé d'utiliser ces produits, ont demandé en février une réévaluation de ces traitements à l’Agence européenne des médicaments (EMA). Le comité d’évaluation du risque de l’EMA a alors décidé au mois de décembre dernier de formuler de nouvelles contre-indications pour certains patients : "Les médicaments contenant de la pseudoéphédrine ne doivent pas être utilisés chez les patients souffrant d'hypertension artérielle sévère ou non contrôlée (non traitée ou résistante au traitement), ou d'insuffisance rénale aiguë (soudaine) ou chronique (à long terme) sévère". Une décision jugée insuffisante pour l'agence de contrôle française.

En Espagne, les recommandations semblent davantage suivre la ligne directive européenne : l'agence espagnole de médicaments et de produits sanitaire reconnaît "quelques cas de syndrome d’encéphalopathie postérieure réversible (PRES) et de syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible (SVCR) après utilisation de médicaments contenant de la pseudoéphédrine", et recommande de ne pas consommer ces principes actifs uniquement aux patients présentant "une hypertension artérielle sévère ou non contrôlée, une insuffisance rénale sévère (aiguë ou chronique) ou une insuffisance rénale".

Voici la liste des 23 médicaments que vous pourrez trouver en vente libre en Espagne qui contiennent de la pseudoéphédrine et actuellement dans la liste de contrôle de l'agence espagnole du médicament :