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L'UE va enquêter sur la situation de l'espagnol dans les écoles en Catalogne

Manifestation avec drapeaux catalans, espagnols et européens à  Bruxelles et 13 villes EspagneManifestation avec drapeaux catalans, espagnols et européens à  Bruxelles et 13 villes Espagne
Manifestation en faveur de l'espagnol en septembre 2022 avec des drapeaux catalans, espagnols et européens à Bruxelles
Écrit par Lepetitjournal Barcelone
Publié le 8 novembre 2022, mis à jour le 9 novembre 2022

La visite de représentants du Parlement européen en Catalogne a été décidée pour vérifier la situation de l'emploi de la langue espagnole dans les écoles publiques catalanes.

 

 

Concrètement, les coordinateurs de la commission des pétitions faites par les citoyens de l'Union européennes ont accepté d'envoyer une mission en Catalogne pour "analyser la discrimination lingüistique dans les écoles" et pour évaluer sur le terrain les plaintes présentées par l'Assemblée pour une école bilingue (espagnole/catalane).

Le parti Ciudadanos à l'origine de la pétition

Le groupe Ciudadanos au Parlement européen, à l'origine de la pétition, a indiqué que le voyage n'aura lieu qu'au second semestre de l'année prochaine, en raison de la tenue d'élections municipales et régionales en mai en Espagne. Cela signifie que "cette mission d'enquête sur la discrimination de l'espagnol dans les écoles catalanes" coïncidera avec la présidence de l'Espagne au Conseil de l'Union européenne, une mauvaise nouvelle pour le gouvernement de Pedro Sánchez.

 

 

La Generalitat attend les envoyés de l'UE "à bras ouverts"

Du côté de la Generalitat de Catalunya, le responsable de l'Éducation, Josep Gonzàlez-Cambray, a déclaré qu'il recevrait "à bras ouverts" les envoyés du Parlement européen car "ce sera une bonne occasion d'expliquer le modèle scolaire catalan et que la langue qui a le plus besoin d'être protégée et promue, surtout dans l'usage social, est le catalan".

Mais quelle est donc la situation actuelle?

Selon l'article 3 de la Constitution, l'espagnol est la langue officielle de l'Espagne et tous les Espagnols "ont le devoir de la connaître et le droit de l'utiliser". Quant aux autres langues en Espagne (le catalan, l'euskera, le galicien et l'aranés), elles sont également officielles dans les communautés autonomes respectives.

 

Pourtant, en Catalogne, et c'est bien là que le bât blesse, l'espagnol se voit attribuer dans les écoles publiques zéro heure dans l'enseignement maternel, deux heures par semaine dans l'enseignement primaire et trois heures par semaine dans l'enseignement secondaire. Ce sont les heures de la matière 'Langue et littérature espagnoles'.

Bataille pour 25% d'espagnol dans les écoles catalanes

En 2013, après que plusieurs familles en Catalogne aient dénoncé les écoles où l'article 3 de la Constitution n'était pas respecté, un premier arrêt du Tribunal a obligé ces écoles à adapter leurs projets éducatifs afin d'enseigner 25% d'espagnol, c'est-à-dire la langue espagnole et une matière supplémentaire. Une bataille légale autour de l'usage de l'espagnol était lancée.

 

Selon une sentence de la Haute Cour de Justice de Catalogne (TSJC), ratifiée par la Cour Suprême, la Catalogne a l'obligation de donner 25% de classes en espagnol, ce à quoi la Generalitat s'oppose depuis des années. Afin de se protéger juridiquement, le gouvernement autonome de la Catalogne a approuvé en mai dernier un décret ordonnant la non-application de ces 25% de cours en espagnol.

 

Quant aux gouvernements espagnols successifs, cela fait des années qu'ils regardent ailleurs, une situation qui ne risque pas de changer puisque Pedro Sanchez, le chef du gouvernement actuel, a besoin des députés  indépendantistes catalans pour gouverner.

 

Jusqu'aux arrêts du TSJC et de la Cour suprême, la seule possibilité pour les familles qui voulaient plus d'espagnol était de se battre, une par une, devant les tribunaux. Quelques familles ont ainsi fait malgré elles la une des journaux comme ce fut le cas il y a encore quelques mois, de la famille d'un petit garçon de 5 ans à Canet qui demandait plus d'espagnol dans la classe.

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