Un temple bouddhiste critiqué pour ses méthodes d'appel aux dons et au cœur d'un scandale de corruption a accepté lundi de rendre environ 20 millions d'euros qui lui avaient été versés par un dirigeant d'entreprise accusé d'avoir détourné cet argent.
Le temple Dhammakaya, vaste complexe monastique ultra-moderne bâti près de Bangkok sur une centaine d'hectares, et considéré comme l'un des monastères les plus riches de Thaïlande, va restituer des fonds donnés par l'ancien dirigeant de Klongchan Credit Union Cooperative après que ce dernier a été accusé de détournement d'argent.
Les dons de l'ancien dirigeant de Klongchan ont déjà été investis dans la construction du temple Dhammakaya.
"Nous sommes tombés d'accord pour rendre 684 millions de bahts (20 millions d'euros) payables en six tranches de 100 millions de bahts (trois millions d'euros) par mois de mars à août", a déclaré Samphan Sermcheep, avocat du temple, à l'issue d'une médiation devant un tribunal local avec l'entreprise lésée, Klongchan.
L'avocat a assuré que de l'argent avait pu être collecté auprès des fidèles de la secte Dhammakaya et que le premier chèque avait été versé lundi.
Ce scandale autour de la secte Dhammakaya, fondée dans les années 1970 en Thaïlande jusqu'à devenir l'un des temples les plus riches du royaume, disposant notamment d'une chaîne satellitaire, a fait la Une des médias depuis des semaines dans ce pays majoritairement bouddhiste.
L'affaire a ravivé la controverse autour de la politique commerciale de collectes des dons par meneur du mouvement, le moine Dhammachayo, sur la promesse que la qualité de la prochaine vie de ses fidèles serait proportionnelle à l'importance de leurs dons.
Mais le débat s'est élargi au penchant mercantile des temples bouddhistes du royaume – une pratique courante consiste à encourager les fidèles, qui croient en la réincarnation, à donner proportionnellement à leurs espoirs de bonne fortune - et l'absence de contrôle des autorités sur l'emploi des dons conséquents faits aux temples.
Plusieurs scandales de moines corrompus ou ayant des relations sexuelles ont ébranlé l'institution bouddhiste en Thaïlande ces dernières années (voir encadré). Le moine qui avait le plus frappé les esprits, Wiraphol Sukphol, voyageait en jet privé.
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