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L’idée de freiner l’import privé de vaccin en Thaïlande passe mal

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Reuters

Des acteurs touristiques et des hôpitaux thaïlandais ont déclaré mercredi qu'ils prévoyaient de protester contre une décision du gouvernement de limiter les importations privées de vaccins COVID-19.

Le Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha avait déclaré précédemment que le secteur privé pourrait importer des vaccins tant qu'ils étaient homologués et enregistrés auprès de l'agence thaïlandaise de contrôle des médicaments et des produits alimentaires (FDA). 

Mais cette semaine, les entreprises ont été informées que seul le gouvernement pouvait importer et administrer le vaccin dans la «première phase» de vaccination, en raison de la nécessité de suivre de près les patients pour surveiller d'éventuels effets secondaires.

"Nous protestons contre cela par le biais des associations d’hôpitaux privés et d’acteurs touristiques", a déclaré à Reuters Boon Vanasin, le président du groupe hospitalier Thonburi Healthcare Group Pcl, exhortant le gouvernement à ne pas monopoliser la vaccination.

Son groupe a déjà passé des commandes avec la Russie, la Chine et l'Inde.

Pour l'heure, la Thaïlande n'a reçu ni fabriqué aucun vaccin, alors que plusieurs pays de la région ont commencé leur campagne de vaccination.

Le gouvernement thaïlandais défend son choix de ne pas suivre l’empressement de ses voisins par le devoir de précaution.

Reports et couacs

Si le royaume a été plébiscité au niveau international pour son bilan de l'épidémie en 2020, sa stratégie vaccinale a été critiquée ces dernières semaines pour son retard sur l'acquisition des vaccins. 

La Thaïlande a commandé 26 millions de doses de vaccins AstraZeneca que le laboratoire local Siam Bioscience devra produire, et une deuxième commande de 35 millions de doses doit suivre, en vue de lancer une campagne de vaccination de masse en juin visant près de 30 millions de personnes.

En attendant, les autorités avaient prévu d’importer trois millions de doses de vaccin, un million de la part d’AstraZeneca et deux millions de la part du laboratoire chinois Sinovac Biotech dont le vaccin attend encore l'homologation de la FDA. Mais AstratraZeneca ne s’est finalement engagé que sur 200.000 doses avant de réduire la commande à 150.000 fin janvier. 

Et alors qu’elles avaient annoncé le lancement d’une première campagne de vaccination à la mi-février pour le personnel de santé et les personnes les plus à risque dans les zones les plus touchées par la nouvelle épidémie survenue en décembre, cette échéance a dû être repoussée en raison de retards dans la livraison des vaccins importés. L’Union Européenne la semaine dernière a imposé des restrictions sur l’exportation de vaccins, forçant le royaume à chercher un producteur du vaccin en Asie.

La Thaïlande espère néanmoins toujours accuser réception ce mois-ci des 50.000 premières doses de la commande AstraZeneca et de 200.000 doses du laboratoire chinois Sinovac.

Aussi, un autre vaccin mis au point par l’Organisation pharmaceutique gouvernementale, un fabricant de médicaments d’État, doit commencer les essais sur l’humain en mars.

Initiatives privées

Toujours est-il que les acteurs privés s’impatientent et certains ont pris les devants ces dernières semaines, parmi lesquels le groupe de Boon Vanasin qui a commandé en janvier un million de doses et prévoit d’en importer davantage encore.

La semaine dernière, un groupement d’acteurs privés de l'île balnéaire de Phuket a dit vouloir se procurer des vaccins à titre privé en vue de vacciner 70% de la population de l’ile dans l’espoir de permettre aux touristes étrangers de venir sans avoir à effectuer de quarantaine à partir d’octobre.

Mais les responsables de l’initiative ont déclaré avoir reçu une notification datée du 8 février indiquant que l'ombudsman avait recommandé de restreindre la participation du secteur privé dans la première phase et avait écrit au Premier ministre.

Le porte-parole du gouvernement, Anucha Burapachaisri, a déclaré à Reuters qu’il n’y avait pas de démarche de la part du pouvoir pour bloquer l'acquisition privée de vaccin, mais que les autorités devaient tenir compte de la recommandation du médiateur.

Le ministre de la Santé Anutin Charnvirakul, lors d'un point de presse mercredi, a nié que le gouvernement cherchait à créer un quelconque monopole sur les vaccins.

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