Cinq pays d'Asie du Sud-Est, la Chine et l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) ont convenu vendredi d'améliorer le partage des renseignements ainsi que les opérations de lutte contre le trafic de drogue dans la région mené par des groupes criminels transnationaux.
Le fameux triangle d'or, qui se situe sur les frontières de la Birmanie, de la Thaïlande et du Laos, est depuis longtemps une plaque tournante de la production et du trafic de drogues illicites.
Alors que la culture de l’opium et la production d’héroïne ont diminué au cours de la dernière décennie, la région est aujourd'hui au cœur du commerce de méthamphétamine de l'Asie-Pacifique. Un commerce qui pèsait selon l’UNODC 61,4 milliards de dollars en 2018, contre 15 milliards seulement cinq ans plus tôt.
Le trafic est mené par des groupes criminels de plus en plus sophistiqués, comme le syndicat Sam Gor, qui sont capables d’acheminer des tonnes de drogues depuis le Triangle d’or vers les pays de la région Asie-Pacifique, du Japon à la Nouvelle-Zélande, tout en adaptant leurs routes et leurs moyens pour contrer les méthodes des forces de l’ordre.
"Le défi que pose Sam Gor est énorme ... ils passent la drogue en utilisant plusieurs frontières à la fois. Ils blanchissent de l'argent à travers toutes sortes d’entreprises sur le Mékong", indique Jeremy Douglas, chef de l'UNODC en Asie du Sud-Est.
Les ministres du Cambodge, de Chine, du Laos, de Birmanie, de Thaïlande et du Vietnam ont convenu lors de la réunion de Bangkok, vendredi, de procéder à des échanges réguliers d’informations et de mener davantage d’enquêtes transfrontalières et d’opérations de lutte contre le trafic conjointes .
"Avant, la coopération au niveau des opérations se faisait plutôt au coup par coup, mais nous espérons qu'elle sera désormais plus organisée, systématique et efficace", a déclaré à Reuters Jeremy Douglas, ajoutant que ces opérations transfrontalières seraient également mieux suivies avec des rapports réguliers chaque année.
"Nous devons rester maîtres de la situation. Cela passe par un dispositif de renseignement efficace et une bonne communication", souligne Andy Tsang Wai-hung, Directeur adjoint de la Commission nationale chinoise du contrôle des stupéfiants.
Les gouvernements ont également convenu de travailler à l'amélioration des services de santé, à l'éducation préventive, ainsi qu’au suivi actualisé -en vue de les intercepter- des nouveaux produits chimiques utilisés pour inover la production de méthamphétamine et autres drogues synthétiques.