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Le roi de Thaïlande signe un décret annonçant la tenue des élections

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Pierre QUEFFELEC (archives)
Écrit par Agence France Presse
Publié le 23 janvier 2019, mis à jour le 18 février 2019

Le roi de Thaïlande Maha Vajiralongkorn a signé un décret très attendu, annonçant mercredi la tenue prochaine d'élections législatives, les premières depuis le coup d'État qui a porté une junte militaire au pouvoir en 2014.

La commission électorale doit désormais fixer dans la journée la date du scrutin, dans la foulée de cette publication au Journal officiel.

Ces élections avaient été repoussées à de multiples reprises par les militaires depuis leur arrivée au pouvoir.

Ils avaient ensuite annoncé qu'elles se tiendraient fin février, mais la signature tardive du décret royal pourrait repousser l'échéance.
Le gouvernement militaire, ultra-royaliste, a réagi mercredi en appelant la commission électorale à ne pas choisir une date trop proche du couronnement du roi, prévu du 4 au 6 mai, "un évènement historique extraordinaire".

"Le gouvernement demande à tous les Thaïlandais de les aider à maintenir l'ordre et l'unité pendant les élections", a-t-il dit dans un communiqué.

L'armée a multiplié les annonces ces dernières semaines pour préparer la tenue de ces législatives.

En septembre, les partis politiques ont récupéré le droit d'accueillir de nouveaux membres et d'élire de nouveaux chefs.

Le mois dernier, ils ont été de nouveau autorisés à mener une campagne électorale, ce qui va leur laisser peu de temps, le scrutin devant se tenir au plus tard le 9 mai, d'après la Constitution.

Même s'il cultive encore l'ambiguïté quant à ses prétentions politiques post-électorales, le Premier ministre Prayut Chan-O-Cha, chef de la junte militaire, semble avoir de bonnes chances de se maintenir au pouvoir.

L'armée a en effet pris le temps de baliser le terrain en faisant adopter en 2016 une Constitution très controversée, avec un Sénat entièrement nommé par les militaires et qui aura son mot à dire sur la nomination du chef du gouvernement.

Prayut Chan-O-Cha a aussi profité de ses années au pouvoir pour faire campagne à travers les provinces rurales du pays, tentant de séduire électeurs et décideurs locaux.

Face à lui, l'opposition pourrait ressortir affaiblie, notamment le parti Puea Thai, qui a remporté toutes les élections nationales depuis 2001, mais a aujourd'hui perdu ses deux têtes d'affiche.

Yingluck Shinawatra, Première ministre dont le gouvernement a été renversé par la junte en 2014, et son frère Thaksin, qui a dirigé le pays de 2001 à 2006, se sont exilés pour échapper à des condamnations qu'ils dénoncent comme politiques.

Plusieurs dizaines de partis nouvellement créés se sont enregistrés ces derniers mois pour briguer les suffrages des Thaïlandais. La plupart viennent du monde des affaires ou des milieux universitaires, et plusieurs se revendiquent pro-junte.

Les multiples reports des élections avaient entraîné quelques manifestations dans le pays.

Samedi, une centaine de personnes s'étaient rassemblées à l'université Thammasat de Bangkok, certaines appelant au départ de "la répugnante dictature".

"S'il n'y a pas d'élection, bientôt il n'y aura plus aucun investissement étranger", s'était inquiété un manifestant de 35 ans, interrogé sous couvert de l'anonymat par l'AFP.
 

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