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Inquiétudes quant à un possible report des élections en Thaïlande

Manif election ThailandeManif election Thailande
Jewel SAMAD / AFP - Une jeune fille porte une pancarte lors d’une manifestation à Bangkok le 6 janvier 2019 durant laquelle plusieurs dizaines de militants pro-démocratie ont appelé la junte à respecter la date des élections fixée au 24 février

Plusieurs dizaines de militants anti-junte se sont rassemblés dimanche à Bangkok pour appeler le régime militaire à honorer la date des élections attendues depuis longtemps, alors que des rumeurs abondent quant à un possible énième report.

La junte - qui dirige la Thaïlande depuis le renversement du gouvernement de Yingluck Shinawatra en 2014 - avait annoncé qu'elle organiserait les élections le 24 février, après plusieurs reports.

Mais le roi, Maha Vajiralongkorn, n'a pas encore signé de décret autorisant la commission électorale à annoncer une date officielle, faisant craindre que les élections ne soient retardées.

Les craintes d’un nouveau report sont apparues après que le Bureau du Palais Royal a annoncé que le roi avait fixé la date de son couronnement aux 4, 5 et 6 mai, plus de deux ans et demi après la mort de son père. La préparation de la cérémonie, qui durera trois jours, nécessitera plusieurs semaines de planification, amenant certains à penser que les élections seront inévitablement repoussées pour le besoin des préparatifs des rituels royaux.

Des manifestants se sont rassemblés dimanche au Monument de la Victoire à Bangkok, brandissant des pancartes disant "Maï luan" ("Ne retardez pas") ou encore des éventails, caricaturant le Premier ministre, le général Prayuth Chan-O-Cha, avec un nez de “Pinocchio", symbole des promesses brisées. 

"C'est ridicule. Pourquoi continuent-ils à reporter et combien d'années encore veulent-ils que les gens attendent?", a déclaré Darunee, une universitaire de 60 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Le gouvernement a en principe jusqu'au 9 mai 2019 pour organiser des élections, selon un texte de loi approuvé par le roi en septembre.

L'histoire récente de la Thaïlande a été marquée par des coups d'État et des troubles politiques violents. La période qui a vu notamment le renversement du milliardaire Thaksin Shinawatra (2006), puis celui de sa soeur aînée Yingluck (2014), a été surnommée la "décennie perdue".

Les dirigeants militaires font valoir qu'il leur était nécessaire de prendre le pouvoir pour rétablir la stabilité et éradiquer la corruption.

Les critiques affirment que la nouvelle constitution rédigée par la junte réduit le pouvoir des gouvernements élus et enracine encore davantage l’influence militaire dans la politique pour les 20 prochaines années.

Prayuth est largement pressenti pour conserver son siège de Premier ministre, même s'il a longtemps fait mine de ne pas vouloir se lancer dans la politique. "Il veut gérer le pays pendant un long moment", a déclaré le manifestant Nat Marthong, 26 ans. "Je ne veux pas que l'armée choisisse le Premier ministre dans un autre coup d'Etat."

Un autre manifestant, Natthapatt Akahad, est encore plus direct. "Je suis en colère contre l'armée en Thaïlande", déclare ce trentenaire, "J'aimerais que l'armée se retire" de la vie politique.

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