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Le PM et l'armée thaïlandaise accusés de troller les opposants

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Reuters

Le Premier ministre thaïlandais et l'armée ont démenti mercredi des accusations de l'opposition au Parlement selon lesquelles les militaires mettraient en œuvre à partir de faux comptes sur Facebook et Twitter une propagande en ligne visant les opposants politiques et les militants des droits de l'homme.

Ces accusations ont amené le Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha à quitter le débat parlementaire mardi après qu'un député issu du parti récemment dissous Anakot Maï -ou Future Forward Party (FFP)- a présenté des documents corroborant, selon lui, ses affirmations.

"Je ne suis pas au courant de cela, je n'ai pas ce genre de politique", a déclaré Prayuth aux journalistes mercredi, faisant référence aux documents.

"Nous allons enquêter, mais il n'y a pas de stratégie."

Le député, Wiroj Lakkhanaadisorn, avait déclaré au Parlement que les documents en sa possession montraient que le gouvernement de Prayuth finançait des campagnes de diffamation menées par des militaires pour attaquer de manière systématique les opposants et flatter le gouvernement sur les réseaux sociaux.

"L'armée opère au grand jour"

Il a lu ce qu’il a présenté comme étant des notes de service de l’armée fuitées ordonnant à des militaires de créer de faux comptes de réseaux sociaux pour "apporter un contre-discours" face aux détracteurs du gouvernement.

"L'armée opère au grand jour et nous n'utilisons pas d'avatars", a déclaré au journal Khaosod le lieutenant-général Thanya Kiatsarn, du commandement d’une unité qui, selon l'opposition, figurait dans l'une des notes de service en question.

L’officier a ajouté que si certains soldats utilisaient peut-être les réseaux sociaux pour défendre la réputation des militaires, il n’y a pas eu selon lui d’effort concerté ni centralisée dans ce sens.

Facebook et Twitter n'ont pas pour l’heure répondu aux demandes de réaction de la part de Reuters.

La majorité de coalition derrière l’ancien chef de la junte reconduit l’an dernier à l’issu d’élections controversées, a été largement renforcée par la dissolution la semaine dernière du FFP, qui était le troisième parti du Parlement.

La dissolution prononcée vendredi par la Cour constitutionnelle au motif que le parti avait enfreint la loi en acceptant un prêt de son fondateur, a déclenché une vague de manifestations chez les étudiants qui comptent parmi les plus fervents soutiens du parti.

Les membres ont de leur côté lancé une série d'accusations contre Prayuth et l'ancienne junte militaire qu'il a dirigée pendant cinq ans avant les élections de 2019.

Le Premier ministre et cinq membres clés de son cabinet font actuellement l’objet d’une motion de censure qui doit se conclure jeudi soir. Un vote de défiance contre le Premier ministre et cinq autres ministres est prévu vendredi.

Le jugement de la cour vendredi comprenait également l’interdiction d’activités politique pendant dix ans pour 11 députés issus du parti qui ont de fait perdu leur siège, tout en accordant 60 jours aux 65 députés restants pour soit former un nouveau parti soit rejoindre un parti existant.

La coalition, qui jusqu'ici voyait sa majorité sur certains votes parlementaires passer avec pas plus d’un ou deux sièges, dispose désormais d’une marge élargie d’une douzaine de voix supplémentaires, voire plus, sachant qu’un certain nombre d’ex membres du FFP sont susceptibles de passer dans la coalition. 

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