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L’Ambassade de France sur le Chao Phraya pour "Clean up the world"

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Régis LEVY - L’ambassade de France en Thaïlande a mobilisé une centaine de personnes le 15 septembre pour nettoyer la rive gauche du fleuve Chao Phraya à Bangkok
Écrit par Régis LEVY
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 16 septembre 2018

A l’occasion de l’opération "Clean up the world", samedi, l’ambassade de France en Thaïlande a mobilisé une centaine de personnes pour nettoyer la rive gauche du fleuve Chao Phraya à Bangkok

35 millions de volontaires originaires de 130 pays sont mobilisés chaque année pour le nettoyage et la protection de l’environnement dans le cadre de la campagne "Clean up the world", organisée en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE).

Pour le lancement de l’édition 2018, l’Ambassadeur désigné de France en Thaïlande, Jacques Lapouge, a signé un document d’engagement à combattre la pollution due au plastique, avant de donner l’exemple en participant activement à une collecte de déchets sur la rive gauche du fleuve Chao Phraya. 

En à peine une heure, la centaine de volontaires enrôlée dans l’opération a ramassé 266 sacs, 148 bouteilles, 92 gobelets et 411 petits morceaux de plastique, 191 morceaux de polystyrène et… deux tongs ! Tout a été collecté dans des sacs biodégradables. Le but est de promouvoir la lutte contre la pollution par le plastique, qui constitue l’un des défis écologiques majeurs pour l’humanité. 

Les images d’îles de plastique, ou d’animaux marins mis en péril par ce fléau font régulièrement le tour du monde, contribuant peu à peu à sensibiliser les dirigeants de la planète et les populations.  

Des chiffres éloquents et inquiétants

Ce ne sont pas moins de 260 espèces marines qui sont menacées d’extinction, principalement des tortues de mer dont la plupart ingèrent des sacs en plastique qu’elles confondent avec des méduses.

Il faut savoir que 75 % des déchets retrouvés en mer sont en plastique et 50 % d’entre eux sont des sacs à usage unique. 78 millions de tonnes d’emballages plastiques sont produites dans le monde chaque année et 5.000 milliards de particules de plastique flottent à la surface des mers. 

Un tiers des matières plastiques produites terminent dans la nature, seulement 10 % sont recyclées et 2 % recyclées plus d’une fois. Un milliard de pailles sont utilisées par jour et figurent dans le top 10 des déchets ramassés sur les plages. Les études de certains chercheurs prédisent que d’ici 2050, la production totale de plastique aura doublé et que son poids rejeté dans les océans sera équivalent au poids de la faune qui y vit.

L’Asie pointée du doigt

D’après l’ONG américaine Ocean Conservancy, 60 % des déchets plastiques présents dans les océans ont été déversés par cinq pays asiatiques : la Chine, les Philippines, l’Indonésie, le Vietnam et… la Thaïlande qui figure au sixième rang des plus gros acteurs de cette pollution. En moyenne, chaque Thaïlandais consomme huit sacs à usage unique par jour quand un Français en utilise 80 par an.

On a assisté récemment à un début de prise de conscience du gouvernement thaïlandais. Depuis fin 2017, le ministre des Ressources naturelles et de l’Environnement, Surasak Karnjanarat, encourage la pratique des 3R (réduction, réutilisation, recyclage) et l’élaboration de produits écologiques. Mais un chemin considérable reste à parcourir alors que paradoxalement, la majeure partie des sacs biodégradables est produite en Asie.

En Europe, la France, qui ne recycle que 26 % de ses déchets en plastique, peut mieux faire, même si certaines de ses entreprises innovantes s’engagent dans la production de sacs biosourcés et compostables, tel le groupe Limagrain qui est présent en Thaïlande, et qu’une série de lois entrées en application depuis 2015 a permis d’enregistrer des progrès.

Reconnue ambassade verte par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, l’Ambassade de France en Thaïlande travaille de son côté continuellement pour abaisser son utilisation de plastique et limiter son empreinte carbone. 

"Une série de mesures concrètes nous permet d’obtenir de nettes améliorations", explique Vincent Drapeau, le chargé de mission pour la coopération scientifique et universitaire impliqué dans la réalisation de ces objectifs. "Nous favorisons l’installation de fontaines à eau pour limiter la consommation de bouteilles et encourageons le personnel de l’ambassade à réduire sa consommation de papier, afin de compenser le surcout engendré par l’achat de papier recyclé. L’utilisation de filtres Continewm nous a permis d’obtenir une baisse de 26 % de la consommation énergétique des climatiseurs. C’est un système innovant pour lequel l’Ambassade de Bangkok fait d’ailleurs figure d’ambassade pilote. Et d’autres projets sont à l’étude, parmi lesquels l’installation d’un chauffe-eau solaire…" 

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