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La justice thaïlandaise libère les deux activistes pro-démocratie

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REUTERS / Panu Wongcha-um - Des dizaines de manifestants pro-démocratie sont venus attacher un ruban blancs à l'entrée du centre de détention provisoire de Bangkok ce week-end pour appeler à la libération d'Anon Nampa et de Panupong Jadnok

Les militants pro-démocratie Anon Nampa et Panupong Jadnok ont été libérés lundi par la cour pénale de Bangkok après cinq jours passés dans le centre de détention provisoire, la police ayant retiré sa demande de détention.

La police du district de Samran Rat a déclaré avoir annulé la demande du fait que l'enquête sur les deux hommes avait permis de recueillir suffisamment d’éléments, rapporte le journal Prachathai.

L'avocat des droits de l'homme Anon Nampa, 36 ans, et le militant étudiant Panupong Jadnok, 24 ans, avaient été arrêtés une première fois le 7 août. Ils étaient entre autres accusés de sédition pour avoir participé à un rassemblement le 18 juillet au Monument de la démocratie. 

Ils avaient finalement été libérés sous caution, mais le 3 septembre les deux activistes ont de nouveau été arrêtés puis emprisonnés après que la cour a jugé qu'ils avaient enfreint les conditions de leur mise en liberté sous caution.

Bien que la loi les autorisait a demander une nouvelle libération sous caution (d’un montant de 200.000 bahts), les deux avaient refusé. 

Au moment de leur libération, lundi, Anon et Panupong ont déclaré qu'ils continueraient à se battre pour leur cause comme ils l'ont toujours fait. Anon Nampa a annoncé que lui et Panupong se joindraient à la grande manifestation prévue à l'Université Thammasat le 19 septembre, qui correspondra avec le 14e anniversaire du coup d'Etat de 2006, et qu'il s'exprimerait sur scène. L’avocat spécialisé dans la défense des droits de l’homme a également dit qu’il s'attendait à de nouvelles poursuites à son encontre.

Plusieurs autres militants pro-democratie font l’objet de poursuites pour avoir participé à la manifestation du 18 juillet, qui a marqué la relance du mouvement de contestation anti-gouvernmental démarré en début d’année. 

Campagne d'Amnesty International

Tout en demandant leur libération, plusieurs groupes de défense des droits de l’homme locaux et internationaux ont appelé le gouvernement thaïlandais à respecter le droit de chacun à manifester pacifiquement et à ne pas instrumentaliser la loi pour faire taire les critiques.

Outre les revendications des manifestants, le gouvernement est critiqué depuis plusieurs mois pour prolonger l’état d’urgence -qui interdit notamment les grands rassemblements- au motif de la lutte contre le Covid-19 alors que l’épidémie est éteinte dans le royaume depuis fin mai.

Amnesty International a exhorté ses 8 millions de membres dans le monde entier à envoyer une lettre au Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha pour lui demander d'abandonner les charges retenues contre 31 figures de la manifestation du 18 juillet au Monument de la démocratie à Bangkok, et d’arrêter d’empêcher les gens de participer à des manifestations anti-gouvernementales.

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