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A Bangkok, des lycéens demandent des réformes de l'école thaïlandaise

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REUTERS / Soe Zeya Tun - Des lycéennes devant le ministère de l'Éducation à Bangkok, samedi, brandissent leurs tablettes portant le slogan "Serviteur du dictateur, j'ai honte pour tonton", faisant référence à "Oncle Tu", surnom donné à Prayuth Chan-O-Cha
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec Reuters
Publié le 6 septembre 2020, mis à jour le 7 septembre 2020

Plusieurs centaines d'élèves du secondaire ont manifesté samedi à Bangkok pour exiger la réforme d'un système éducatif qu’ils estiment dépassé. Une manifestation qui s’inscrit dans la ligne d’une longue liste de rassemblements protestataires menés depuis le début de l’année par une jeunesse thaïlandaise qui aspire à une société plus en phase avec son temps.
 
Les manifestations avaient commencé en février sur les campus universitaires, avant d’être interrompues par la crise du Covid-19.
Elles ont repris le 18 juillet après que le gouvernement a assoupli les mesures sanitaires contre l’épidémie, même si l’état d’urgence demeure en place. Entre la mi-juillet et la fin août, des rassemblements ont ainsi eu lieu à un rythme quasi quotidien, gagnant progressivement en intensité, certains manifestants allant jusqu’à demander des reformes concernant la puissante monarchie. 

Samedi, plus de 600 étudiants se sont rassemblés à Bangkok devant le ministère de l'Éducation, appelant à la liberté d'exprimer leur opinion à l'école et à des règles moins strictes sur les uniformes et le comportement.

Manifestation lyceennes anti-gouvernement a Bangkok
Les jeunes manifestants anti-gouvernementaux ont monté une scène devant le ministère de l'Éducation à Bangkok, le 5 septembre 2020. Photo REUTERS / Jorge Silva

"L'éducation thaïlandaise a fait de nous des marionnettes", a déclaré la jeune Supicha Chailom, âgée de 18 ans. "Nous ne sommes pas des robots du système, nous incarnons la jeunesse et avons le droit de nous exprimer", a ajouté l’adolescente dont le surnom est Menu.

Le mouvement de protestations a essaimé jusque dans certaines écoles secondaires, où les élèves, le mois dernier, ont arboré le salut à trois doigts des "Hunger Games", devenu le symbole du mouvement pro-démocratie, lors des rassemblements quotidiens du matin pour la levée du drapeau national.

Manifestation lyceennes anti-gouvernement a Bangkok
Une lycéenne brandit une pancarte disant "La dictature commence à l’école" lors de la manifestation devant le ministère de l'Éducation à Bangkok, le 5 septembre 2020. Photo REUTERS / Soe Zeya Tun

Le ministre de l'Éducation, Nataphol Teepsuwan, a déclaré aux journalistes qu'il respectait les droits des étudiants.

"Les questions que les jeunes soulèvent sont des choses sur lesquelles nous pouvons nous entendre du moment que nous nous respectons les uns les autres ainsi que les règles", a-t-il dit.

Manifestation lyceennes anti-gouvernement a Bangkok
Photo REUTERS / Soe Zeya Tun

Le Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha, qui est la cible principale des manifestations, a averti la semaine dernière les manifestants que leur mouvement créait des divisions qui risquaient de provoquer l'effondrement de la Thaïlande et de voir le pays "englouti par les flammes".

Il a condamné tout particulièrement ceux qui ont exigé des réformes de la monarchie, un sujet extrêmement tabou depuis des décennies.

Vendredi, une centaine de manifestants se sont rassemblés devant le centre de détention provisoire de Bangkok pour appeler à la libération de deux militants incarcérés pour des motifs en lien avec les manifestations anti-gouvernementales de ces dernières semaines.

Manifestation etudiante devant la prison de Bangkok
Jutatip Sirikhan, présidente de l'Union des étudiants de Thaïlande et Patsaravalee Tanakitvibulpon, cheffe du Mouvement du Peuple Libre appellent à la libération de leurs camarades devant le centre de détention provisoire de Bangkok, le 4 septembre 2020. Photo REUTERS / Panu Wongcha-um

Les manifestants ont attaché des rubans blancs à la porte de la prison en soutien à l’avocat spécialisé dans les droits de l'homme, Anon Nampa, et le militant étudiant Panupong Jadnok, "Mike", qui ont été placés en détention provisoire, jeudi, après que la cour a jugé que leurs activités politiques depuis leur libération le 8 août avaient enfreint leurs conditions de mise en liberté sous caution.

"Nous attachons des rubans blancs pour exiger justice pour nos amis qui font l'objet de poursuites d'ordre politique", a déclaré Patsaravalee Tanakitvibulpon, cheffe du Mouvement du Peuple Libre.

"Il ne s’agit pas seulement d’Anon et Mike, car d'autres font face à l'injustice et beaucoup sont accusés simplement pour avoir dit la vérité", a-t-elle souligné

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