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Jacques Lapouge: "La diplomatie économique est la priorité"

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Régis LEVY -
Écrit par Pierre QUEFFELEC
Publié le 6 février 2019, mis à jour le 7 février 2019

Jacques Lapouge a pris les fonctions d’ambassadeur de France en Thaïlande en septembre dernier. Pour son premier entretien avec la presse il a choisi lepetitjournal.com

Jacques Lapouge a pris les fonctions d’ambassadeur de France en Thaïlande le 6 septembre 2018. Diplômé de l’ESSEC et de l’ENA , ce diplomate de 60 ans a notamment déjà occupé des postes d’ambassadeur en Malaisie, en Afrique du Sud et en Suède (voir sa bio ici). 

Spécialisé dans la diplomatie économique et multilatérale, il arrive à un moment clé pour les relations franco-thaïlandaises. La Thaïlande, qui affiche de grandes ambitions de développement économique et de modernisation vient de prendre pour un an la présidence de l’Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) et s’apprête, à quelques semaines d’intervalle, à organiser les premières élections législatives depuis huit ans puis à couronner son nouveau roi. 

Autant dire que son agenda s’annonce bien rempli pour les mois à venir. Un agenda dédié avant tout aux intérêts économiques, mais pas seulement. 

Dans sa toute première interview accordée à la presse en Thaïlande, il revient sur les grands rendez-vous diplomatiques de l’année à venir, les principaux enjeux économiques, la coopération et la communauté française.

Lepetitjournal.com : Quels sont les principaux évènements en Thaïlande qui vont vous occuper en 2019? 

Jacques Lapouge : Cette année sera particulièrement riche en évènements, à commencer par le couronnement, moment très important dans l’histoire du royaume compte tenu du respect dont le roi jouit dans ce pays. Ce sera un moment fort et je me réjouis d’être en Thaïlande pour le vivre.
Autre moment très attendu, les élections. La date du 24 mars a été annoncée et c’est une bonne nouvelle. Il y a déjà eu une réaction du porte-parole de l’Union Européenne qui reflète ce que pensent les Etats membres de l’UE à savoir que c’est une étape importante vers le retour du pays à la démocratie. De ce point de vue, on ne peut que s’en réjouir. 
Un autre grand évènement de 2019 pour la Thaïlande est la présidence de l’Asean. C’est important, d’autant que la Thaïlande a vis-à-vis de l’Asean - continentale notamment - une vraie stratégie d’intégration régionale, de connectivité avec ses voisins indochinois. Et donc, pour le pays, c’est  un moment fort - même si cela va être lourd à conduire la même année que les élections et le couronnement. 

Quels risques et opportunités voyez-vous pour la France avec les élections ?

Je ne vais pas anticiper des risques. Nous allons partir du principe que le scrutin se déroulera normalement d’autant que les mesures restrictives sur les réunions politiques ont été progressivement levées et que, maintenant, les partis sont libres de commencer leur campagne. 

Evidemment, nous sommes attachés à ce que celle-ci se déroule dans des conditions de sérénité, d’ouverture, avec un respect de la liberté d’expression et de réunion qui garantissent que le scrutin sera libre et équitable et puisse déboucher sur un gouvernement correspondant au résultat du vote. 

Globalement, les opportunités de cet évènement sont réelles. Le fait qu’un gouvernement sorte de ces élections avec une légitimité démocratique va donner de la visibilité. Et cela est important, tout particulièrement pour les entreprises, qui souhaitent avoir des garanties de stabilité sur l’avenir. Mais naturellement les opportunités vont au-delà du seul volet économique.

Quid des jalons posés par la Constitution de 2017 ?

Je ne vais pas commenter la Constitution thaïlandaise, si ce n’est pour rappeler qu’elle a été adoptée par référendum. Pour le reste, il faudra voir à l’usage comment les choses se passeront concrètement après les élections. Ne partons pas du principe que tout est joué d’avance. Je suis convaincu que le résultat des élections sera le facteur essentiel.

Mais il y a tout de même le fameux plan stratégique sur vingt ans que tout gouvernement se doit de suivre…

L’essentiel des mesures économiques et notamment le programme d’infrastructures EEC (Eastern Economic Corridor) doit être replacé dans son contexte.  La Thaïlande, depuis 2008, n’a sans doute pas assez investi - cela se reflète dans les chiffres de la croissance. Et donc, le fait qu’il y ait une relance du programme d’investissements dans le cadre de l’EEC, et un programme de modernisation - Thailand 4.0 - nos entreprises jugent cela positivement.

Quelles opportunités pour la France voyez-vous dans la présidence thaïlandaise de l’Asean ?

Cette présidence est importante pour la France. Nous avons adopté un nouveau livre blanc sur notre stratégie indo-pacifique qui affirme la centralité de l’Asean. Nous voulons donc vraiment, France comme UE, renforcer nos relations avec l’Asean. Nous allons par conséquent profiter de la présidence thaïlandaise pour le faire. 

L’UE recherche un partenariat stratégique avec l’Asean et cette dernière y a donné son accord de principe, même s’il reste à lever les dernières réserves de certains pays de l’Asean. 

Quant à la France, nous voudrions profiter de la présidence thaïlandaise pour développer des coopérations concrètes, notamment dans le domaine du développement durable qui est l’axe de cette présidence. 

Justement, vous avez participé à l’organisation des négociations de la COP 21 et l’une des premières actions que vous avez menées en arrivant à Bangkok a été le nettoyage des berges du Chao Phraya. Quelle est votre perception de la Thaïlande vis-à-vis de l’environnement ?

Tout d’abord la Thaïlande fait partie des pays menacés par le dérèglement climatique, avec des côtes et des îles. Et en matière d’environnement elle fait des efforts y compris dans son mix énergétique – le renouvelable constitue environ 10% du mix - s’appuyant sur ses bases agricoles pour développer des bio-carburants. 

Après, il reste des défis importants comme la pollution, l’érosion des sols et  les déchets plastiques. C’est un vrai sujet auquel les Thaïlandais veulent s’attaquer. Et là-dessus, nous allons essayer de travailler avec eux. La France a voté des textes récemment sur les plastiques réutilisables, nous pouvons échanger de l’expérience. 

Nous avons d’ailleurs accueilli récemment à Bangkok le projet "Plastic Odyssey" monté par trois jeunes gens soutenus par des entreprises françaises avec un bateau expérimental, leur projet est de transformer le plastique en carburant. 

J’ai également organisé une réception à l’occasion du passage à Bangkok la semaine dernière de Jean-Paul Moatti, le PDG de l’IRD qui a des experts sur le sujet, notamment au Vietnam, où ils sont en train de créer un observatoire de l’utilisation des déchets plastiques. 

Vous êtes spécialisé en diplomatie économique et multilatérale, qu’est-ce que Paris attend de vous dans le contexte actuel ?

Attirer les investissements thaïlandais en France, soutenir les entreprises françaises et contribuer à ce que la Thaïlande reste engagée dans le multilatéralisme. 

La Thaïlande est dans une phase où elle est en train de changer de situation. Ce n’est plus un pays en développement, c’est devenu un pays émergent. Aujourd’hui c’est une économie de plus en plus mature qui se modernise et commence à investir à l’étranger. En France, même si on ne peut pas encore parler d’explosion des investissements, on a une demi-douzaine d’investissements industriels de taille moyenne, dans le plastique, les conserveries de thon, ou encore la papeterie. 

La diplomatie économique est donc la priorité. 

Comment cela se traduit cette "diplomatie économique" ?

Dans la diplomatie économique il y a deux volets essentiels : soutenir nos entreprises et attirer les investissements thaïlandais en France.

Le premier volet se traduit à la fois par le soutien au commerce courant via les actions et missions de Business France et par le soutien aux entreprises engagées dans les grands projets. Par exemple, de nombreux chantiers de l’EEC intéressent des sociétés françaises, notamment dans le domaine de l’ingénierie, comme le développement du réseau ferroviaire sur Bangkok, la ligne à grande vitesse dite des trois aéroports (Don Muang, Suvarnabhumi, U-Tapao, ndlr), ou encore le nouveau terminal de l’aéroport d’U-Tapao. En tant qu’ambassadeur, je les soutiens, je parle de leurs projets aux ministres concernés que je rencontre, on reçoit les entreprises, on les conseille, on leur donne notre avis. Bref, nous les aidons à la mesure de nos moyens, et c’est une partie importante du travail. Le service économique de l’ambassade a aussi un rôle central dans l’organisation de la délégation d’entreprises françaises (26) conduite par le MEDEF International qui est venue pendant trois jours en Thaïlande fin janvier pour des contacts à très haut niveau.

Bien entendu, il n’y a pas que les grands projets, la plupart des grandes entreprises françaises ont des implantations filiales en Thaïlande et nous nous tenons prêts pour leur apporter notre soutien lorsque cela est nécessaire. 

Pour ce qui est d’attirer les investissements thaïlandais en France, je vais m’inspirer de ce que j’ai fait dans mon poste précédent, en Suède, c’est-à-dire aller à la rencontre des investisseurs thaïlandais et multiplier les déjeuners avec des responsables d’entreprises. 

Pouvez-vous développer ?

Ici comme dans tous les pays, la relation personnelle est très importante. Quand vous rencontrez des grands patrons ils vous disent parfois avoir vécu une bonne expérience avec la France simplement parce qu’ils ont établi une bonne relation avec le responsable de l’entreprise française qu’ils ont rachetée. Le fait d’établir ces contacts peut donc permettre d’initier un processus relationnel qui se traduira éventuellement par une perception positive de la France et un intérêt pour y investir. 

Et puis en tant qu’ambassadeur, mon rôle consiste évidemment à développer tout un argumentaire pour démontrer l’attractivité de la France : droit du travail, mesures incitatives, image, positionnement géographique, qualité du personnel, etc. 

Quel est l’argument premier de l’attractivité de la France selon vous ?

L’argument principal selon mon expérience est la qualité du personnel français. De nombreux chefs d’entreprises étrangers que j’ai pu rencontrer dans ma carrière m’ont dit à quel point ils sont impressionnés par les ingénieurs et les cadres français, pas seulement leur qualité au sens intellectuel mais aussi leur force de travail et leur loyauté. 

Du point de vue du multilatéralisme, quels seront les axes principaux de votre action?

Dans le contexte actuel d’attaques contre le multilatéralisme, nous nous devons d’être vigilants. Les Thaïlandais sont attachés au multilatéralisme et, par exemple, la promotion de la réforme de l’OMC fait partie de mes objectifs. 

Par ailleurs, la reprise des négociations d’un accord de libre-échange Thaïlande-UE après les élections s’inscrira dans le cadre offert par l’OMC. Et donc, le moment venu, comme dans toute négociation d’un accord de libre-échange, nous serons attentifs aux intérêts offensifs et défensifs de la France. Et un secteur qui nous intéresse particulièrement est le secteur des vins et spiritueux.

Quels sont les secteurs d’activité qui vont le plus vous occuper dans les prochains mois?

Tout d’abord, l’aéronautique. Vous savez que lorsque le Premier ministre thaïlandais, M. Prayut Chan-o-Cha s’est rendu en France en 2018 il a signé deux mémorandums d’accord : l’un sur l’achat d’un satellite Theos 2 et le deuxième sur la réalisation d’un centre de maintenance des avions gros et moyens porteurs sur le site d’U-Tapao. Les autorités thaïlandaises veulent en faire l’une des briques de l’EEC. C’est une affaire qui suit son cours. 

La deuxième étape est l’appel d’offre de Thai Airways International pour le renouvellement de sa flotte avec un certain nombre d’avions moyens et gros porteurs, une importante commande en prévision qui intéresse beaucoup Airbus.

Le rail est également un secteur d’intérêt majeur avec notamment de nombreuses sociétés d’ingénierie à l’œuvre sur les projets du grand Bangkok voire sur le doublement des voies métriques ou les projets de tram dans les villes de province. 

Et, comme je le disais, les vins et spiritueux devraient nous occuper dans les prochains mois avec les possibles négociations à venir sur l’accord de libre-échange et sur ce point nous ne serons pas isolés parmi les Etats membres car plusieurs pays européens veulent pouvoir vendre plus facilement des alcools en Thaïlande. 

Cela dit, la France a des entreprises dans beaucoup d’autres secteurs et nos services sont attentifs aux attentes de toutes les entreprises qui produisent en France, ou de manière générale, payent leurs impôts en France.

Y a-t-il des visites de haut niveau en prévision ?

La période jusqu’à l’été ne s’y prête pas vraiment, en général on ne fait pas de visites de haut niveau juste avant des élections. Comme vous le savez, M. Prayut a invité le président de la République à venir en Thaïlande et ce dernier lui a répondu positivement sur le principe. 
Il semble qu’il y ait une fenêtre d’opportunité en novembre…

Effectivement, il y a le sommet de l’Asie de l’Est, M. Prayut a mentionné cette date, mais cela dépend évidemment de l’agenda du Président. Pour le moment rien n’est fixé.

Et la ministre des Transports ?

Pour les ministres, vous le comprendrez, nous allons attendre le résultat des élections et la formation du nouveau gouvernement.

Mais il y a eu des contacts à haut niveau en 2018 après la levée des restrictions européennes en décembre 2017, la première visite a été celle du Secrétaire d’Etat Jean-Baptiste Lemoyne en février 2018, puis il y a eu celle du Premier ministre Prayut Chan-o-Cha en France en juin , quand il a rencontré le Président de la République, avant de revenir le 11 novembre pour la commémoration de la fin de la Première Guerre mondiale.

Un mot sur la Coopération culturelle et scientifique ?

L’essentiel en termes de crédits - les deux tiers -, vont à la coopération scientifique et universitaire, avec des bourses de recherche, des bourses de Master, de PHD, etc. Le but est à la fois d’attirer les étudiants thaïlandais en France – et pour cela de donner de la visibilité à l’enseignement supérieur français -, et de développer des coopérations en recherche scientifique. Et cela marche bien. La France figure parmi les premiers dans le classement des coopérations avec la Thaïlande. Je dois dire que nous sommes fiers d’être un partenaire scientifique de poids de la Thaïlande à travers notre coopération de bourses mais aussi nos nombreux instituts de recherche, tels que le CIRAD, l’IRD, l’EFEO, l’IRASEC, etc.

A cela s’ajoute, la promotion du français avec de nombreux programmes dans les universités et écoles secondaires, des nouvelles filières de français spécialisé, etc. Nous sommes également en train de renégocier un accord de coopération sur la formation initiale et continue des professeurs de français. Il y a donc dans notre coopération une dimension de promotion de la langue française, en ayant à l’esprit la place de la Thaïlande dans la Francophonie.

Du point de vue de la visibilité culturelle ?

Je trouve que l’on fait beaucoup avec peu. Tout d’abord nous avons un outil formidable, l’Alliance française, qui a récemment emménagé dans un beau bâtiment, pas seulement du point de vue esthétique, mais comme outil de travail. 

Ensuite, nous nous efforçons de mettre en place une coopération culturelle en cohérence avec les projets thaïlandais, notamment le plan de modernisation du pays "Thailand 4.0" avec des projets portant sur le design, la créativité, la mode, etc. 

Le service culturel fait aussi en sorte de s’insérer dans les festivals locaux comme la biennale de Bangkok où nous avons eu quatre artistes français.

Nous avons aussi la Nuit des galeries, l’opération Street Art menée avec l’ambassade d’Allemagne… Franchement, je trouve que nous sommes assez présents sur la scène culturelle locale.

Les moyens ont-ils baissé ?

Non, je ne dirais pas que l’enveloppe globale culturelle et scientifique a baissé de façon significative ces dernières années mais  il est vrai que nous devons aller chercher des sponsors, des co-financements et je tiens à saluer notre équipe qui se démène pour trouver des partenaires – ce qui est précisément ce que nous demande le ministère. 

Un mot sur la communauté française ?

Il y a 13.000 Français enregistrés, probablement  35.000 au total, ce qui reste une estimation très approximative puisque, par définition, il est difficile de recenser les non-enregistrés. Ceux-ci ne sont pas enregistrés souvent par ce qu’ils ont l’impression qu’en Thaïlande la vie est facile, le pays est sûr. Mais il vaut quand même mieux s’enregistrer, cela prend quelques minutes sur Internet, ça ne coûte rien et, s’il y a une crise, un séisme, une catastrophe quelconque, que la famille au pays s’inquiète et que l’on est injoignable, au moins nos pouvoirs public savent où l’on est. De la même façon pour les touristes, qui sont 750-800.000 par an, il y a un site qui s’appelle Ariane, qui permet de s’enregistrer quand on part en voyage.

Evidemment, sur une aussi grande communauté il y a régulièrement des problèmes, des situations personnelles difficiles, parfois malheureusement des tragédies, et le consulat fait de son mieux pour accompagner les membres de notre communauté qui sont affectés. Mais il y a heureusement un tissu associatif varié et dynamique, dont l’action complète celle du consulat qui n’a pas les moyens financiers pour répondre à tous les besoins des Français.

Il est bon de constater que les gens s’entraident et que beaucoup sont conscients que chaque Français est un peu dépositaire de l’image de la France. 

Du point de vue de l’action consulaire, y a-t-il des coupes budgétaires, une baisse des moyens ?

L’essentiel de l’enveloppe, ce sont les bourses scolaires qui totalisent 760.000 euros pour 150 boursiers. Il n’y a pas de coupe particulière dans les budgets de fonctionnement, mais globalement il y a une réduction du budget de l’Etat, donc on réduit progressivement la masse salariale de l’ambassade oui, je ne vais pas vous dire le contraire. Mais on essaye d’être plus efficace.

Y a-t-il du nouveau en matière de visas ?

Pour les Thaïlandais, nous avons ramené le délai de délivrance des visas court séjour à 48h : le consulat s’engage à donner des visas en 48 heures. Cela a généré une hausse des touristes thaïlandais en France, 48.500 touristes en 2018 avec soit une augmentation d’environ 30%.

De nombreux retraités français s’inquiètent d’annonces faites récemment par l’immigration thaïlandaise concernant de possibles changements sur les conditions de délivrance des visas retraite, notamment des justificatifs de ressources à fournir.

La crainte qui anime les Français est que les autorités thaïlandaises, voyant des grands pays cesser en ce début d’année de délivrer des certificats de ressources, modifient les conditions de renouvellement des visas retraites. Nos services consulaires continuent de délivrer des certificats de déclarations de revenus. Et nos concitoyens doivent être en mesure de justifier de leurs revenus auprès des services de l’immigration, qui ont pleine compétence pour apprécier ces justificatifs. En tout cas, c’est un sujet que l’on suit de près, on en parle avec Paris, mais nous n’avons pas changé notre politique sur ce point. 

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